Jérusalem est sous le feu des projecteurs de la planète depuis que le 6 décembre dernier le Président Trump a annoncé sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreux et d'y transférer l'ambassade des Etats-Unis; une initiative vivement condamnée par la communauté internationale car allant à l'encontre de toutes les résolutions de l'O.N.U. Aussi, pour bien préparer le terrain à la concrétisation de la mesure prise unilatéralement par le locataire de la Maison Blanche, les députés de la Knesset ont approuvé ce mardi un projet de loi exigeant qu'un vote spécial à la majorité des deux tiers soit requis pour «renoncer à toute partie de Jérusalem en faveur des Palestiniens dans le cadre d'un futur accord de paix». Cette loi, adoptée en deuxième et troisième lectures à la majorité de 64 voix contre 51 et une abstention, vise à étouffer dans l'œuf toute(s) concession(s) susceptible(s) d'être faite(s) dans le cadre d'éventuels accords diplomatiques en marge des négociations afférentes à la création d'un Etat palestinien et à écarter de façon définitive la fragmentation d'une ville qu'Israël considère comme étant sa capitale «indivisible». En Mai 2017 et quelques heures à peine avant la première venue en Israël de Donald Trump en tant que chef d'Etat, Benjamin Netanyahou avait profité de «l'appui du nouveau Président américain» pour déclarer que la question de la souveraineté de l'Etat juif sur les lieux saints de Jérusalem, qui reste sa «capitale éternelle», ne sera jamais posée sur la table des négociations. Pour rappel, après la guerre des Six Jours de 1967, Israël avait annexé la partie est de la ville et entériné cette méprise en 1980 par une «loi fondamentale» dite aussi «Loi de Jérusalem» déclarant qu'«aucune autorité qui est stipulée dans la loi de l'Etat d'Israël ou de la Municipalité de Jérusalem ne peut être transférée de façon permanente ou pour une période donnée à une entité étrangère, politique, gouvernementale ou à tout autre type d'organe étranger». Or, cette situation n'a, à ce jour, jamais été reconnue par la communauté internationale. Aussi, en allant à l'encontre de toute logique, le Président américain s'est incliné face aux dirigeants de l'Etat sioniste et fait fi des demandes par lesquelles presque toutes les chancelleries du monde lui avaient demandé de « ne pas jouer avec le feu » en modifiant le statut de Jérusalem. En remettant, ainsi, en cause «ce symbole politique et religieux hautement inflammable» que représente Jérusalem aux yeux des Palestiniens et du monde, le nouveau locataire de la Maison Blanche a, d'un seul coup, dénoncé la politique dite de «neutralité» que les Etats-Unis mènent dans la région depuis près de cinquante ans offrant ainsi, à la veille de ce Noël 2017, un cadeau inespéré accueilli à grands renfort de joie par un Premier ministre israélien et une classe politique en liesse. Mais ce nouveau vote par la Knesset qui fait suite au fourvoiement, initié par une administration américaine à la solde d'une entité sioniste aux abois, est dénoncé avec force aussi bien par ses premières victimes que sont les Palestiniens qui y voient un premier pas vers la concrétisation de la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d'Israël en violation du droit international que par la communauté internationale. Ainsi, Abou Youssef, un responsable palestinien, qui voit dans ce vote une «déclaration de guerre ouverte contre le peuple palestinien et son projet national visant à la création d'un Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale» considère que l'heure est grave et qu'à ce titre la position à adopter par la Palestine devra être proportionnelle à la gravité de la situation. C'est dans ce cadre que le responsable de l'OLP a évoqué l'impérieuse nécessité d'en appeler au Conseil de Sécurité et à l'Assemblée Nationale des Nations-Unies afin que la Palestine puisse dépasser le statut d'observateur non membre de l'Organisation et en devenir membre à part entière. Enfin, le dirigeant de l'O.L.P. a aussi préconisé, comme autre mesure de rétorsion, un retrait de tous les accords conclus avec cet Etat israélien qui reste sourd à toutes les doléances du peuple palestinien opprimé; ce qui, malheureusement, ne pourra qu'éloigner davantage la Paix dans la région et qui attisera inéluctablement un foyer prompt à ravager la planète!