Le consommateur ne sait plus à quel saint se vouer. Les produits alimentaires présentent aujourd'hui de plus en plus de dangers sur la santé de l'Homme. Entre viande rouge, blanche et poisson, le choix devient compliqué. Pour cause, la présence de produits chimiques, d'autres cancérigènes ou encore toxiques, dans les aliments. La qualité des produits alimentaires commercialisés laisse aujourd'hui beaucoup à désirer et suscite des inquiétudes. Le poisson, cet aliment riche en oméga 3 et en protéines animales devient aussi problématique pour la santé du consommateur. La teneur et le niveau de contamination en mercure prend des proportions qui dépassent les limites réglementaires autorisées pour la consommation. L'ONSSA vient de tirer la sonnette d'alarme sur l'augmentation du niveau de teneurs moyennes en mercure des produits de la pêche débarqués sur les côtes marocaines. Les teneurs en mercure se sont multipliées par cinq ces dernières années. L'évolution des teneurs moyennes en mercure des produits de la pêche débarqués au Maroc de 2010 à 2016 ont augmenté d'une année à l'autre, selon une étude de l'ONSSA. Entre 2010 et 2016, la teneur moyenne en mercure dans les produits de la pêche débarqués au niveau des deux littoraux marocains était de 0,073 mg/kg, soit en deçà des limites réglementaires en vigueur qui sont de 1 mg/kg pour les grands poissons prédateurs et de 0,5 mg/kg pour les poissons non prédateurs. Néanmoins, le constat fait ressortir une évolution de ces teneurs en augmentation d'une année à l'autre, se multipliant, parfois, par cinq, en passant de 0,02 mg/kg en 2010 à 0,127 mg/kg en 2016, s'alarme cette étude publiée sur l'édition du 1er trimestre 2017 de Toxicologie Maroc. En détail, les résultats d'analyse de quelque 869 échantillons, effectuée dans le cadre du plan de surveillance du mercure développé par l'ONSSA entre 2010 et 2016 révèlent que les espèces de poisson accumulant les teneurs en mercure les plus élevés sont la bonite (0,314 mg/kg), le mulet (0,195 mg/kg), la roussette (0,192 mg/ kg), le requin (0,182 mg/kg), l'espadon (0,173 mg/kg), le calamar (0,172 mg/ kg) et l'anguille (0,133 mg/kg). En revanche, les espèces de poissons où le mercure n'a pas été détecté sont l'ombrine, le dente et le coq rouge, souligne l'étude, ajoutant que les teneurs les plus faibles en mercure sont présentes chez la sardinelle (0,012 mg/kg), le rouget (0,023 mg/kg), le pageot (0,026 mg/kg), le capelan (0,037 mg/kg) et la sardine (0,038 mg/kg). Pour le maquereau, le congre et le poulpe, elle est de 0,077, 0,09 et 0,028 mg/kg, respectivement. Pour expliquer la variation de teneurs en mercure entre différentes espèces, l'ONSSA précise qu'elle diffère selon la position de ces poissons dans la chaîne alimentaire, les habitudes alimentaires, l'âge, la taille, la longueur du poisson et son habitat, ainsi que la variation saisonnière et la capacité de concentration biologique du mercure. L'étude montre aussi que les teneurs en mercure des poissons débarqués au niveau des différents ports du Maroc sont variables d'un port à l'autre, mais restent toutes largement inférieures aux limites réglementaires. Cela étant, l'étude plaide pour une vigilance et une collaboration commune de tous les intervenants pouvant agir sur les sources de formation du mercure. Même à très faible dose, le mercure est néfaste, notamment sur le développement du cerveau. Le mercure (Hg) est un élément trace métallique (anciennement appelé métaux lourds) qui est assimilé par les organismes vivants sous une forme chimique biodisponible et très toxique : le méthylmercure (MeHg). Or, le méthylmercure est « stable et à forte affinité pour les protéines ». Il aura donc «une forte tendance à s'accumuler dans les organismes et à se propager le long des chaînes alimentaires», indique l'INSU. Le mercure est notamment émis par les activités humaines (exploitation minière, métallurgie, transformation de pâte à papier, combustion des déchets et des combustibles fossiles en particulier). Il s'est largement disséminé dans les écosystèmes terrestres et marins, jusqu'en Antarctique! Océan pacifique : le niveau de mercure devrait augmenter de 50% d'ici 2050 «Le niveau de mercure dans l'océan Pacifique devrait augmenter de 50% d'ici 2050 si les tendances actuelles se poursuivent», a déclaré Richard Gutierrez, directeur exécutif de Ban Toxics, situé à Quezon City, Philippines. «Il s'agit d'un appel au réveil pour tous les gouvernements afin d'endiguer la marée montante de la pollution au mercure et finaliser un traité ambitieux». Produits alimentaires : des risques de plus en plus élevés sur la santé La viande est de mauvaise qualité, contaminée par les OGM, les pesticides et les antibiotiques, fait l'objet de fraudes qui rendent sa traçabilité hasardeuse (cas de la viande de cheval dans certains plats préparés). Les fruits et légumes qui ne sont pas issus de l'agriculture biologique ou d'un potager favorablement localisé, sont également contaminés par les pesticides et les pollutions. Restait le poisson qui jouissait encore d'une bonne réputation mais qui s'avère finalement aussi problématique pour la santé. De surcroît, la surpêche compromettra tout simplement son existence dans l'assiette d'ici quelques décennies. Plus que jamais, un régime végétarien équilibré, issu d'une agriculture biologique ou familiale locale s'impose comme le meilleur compromis pour manger sainement. *** ONSSA: un plan de surveillance des contaminants chimiques dans les produits de la pêche La mise en place de l'ONSSA, la publication de la loi 28/07 portant sur la sécurité sanitaire des produits alimentaires qui couvre toute la chaine alimentaire à l'importation et à l'exportation et l'arrêté n°1643-16 mis en place conjointement par le ministère de l'agriculture et celui de la santé ont été mises en place pour le même objectif, celui d'assurer de très près la sécurité sanitaire des produits alimentaire et de contrôler les limites maximales autorisées des contaminants dans ces produits alimentaires. C'est dans ce sens que l'Office a mis en place depuis 2006 un plan de surveillance des contaminants chimiques dans les produits de la pêche qui permet de suivre le taux du Hg dans les différents types d'espèces de poisson sur les côtes marocaines. L'idée consiste à faire annuellement des prélèvements d'échantillons des principales espèces de poissons débarquées dans les ports du Royaume et agir en conséquence pour protéger la santé du consommateur. Ces prélèvements sont effectués par les services vétérinaires de l'ONSSA et remis à des laboratoires régionaux d'analyse et de recherche qui utilise la méthode dite « spectrométrie d'absorption atomique à générateur d'hydrures». Selon L'ONSSA, l'échantillonnage porte sur 36 espèces de poisson débarqués sur les côtes marocaines et parmi les plus consommées au Maroc, à savoir Sardina pilchardus, Scomber sp, Genypterus spp, Sardinella aurita, Engraulis specie, Pagellus acarne, Boops boops, Sarda sarda, Trisopterus minutus, Trachurus trachurus, Pollachius pollachius, Conger conger, Sparus aurata, Hypomesus pretiosus, Xiphias gladius, Grondin, Dicologoglossa cuneata, Katsuwonus pelamis, merluccius merluccius, Mugil labrosus, Umbrina canariensis, Pagellus bellottii, Orcynopsis unicolor, Raja species, Scorpaena elongata, Pomadasys incisus, Rouget, Lepidopus caudatus, Aphanopus carbo, Zeus faber, Diplodus vulgaris, Solea solea, Requins, Thunnus species, euthynnus specie et Trachinus armatus.
*** »RiFi Oil », »Aceite del Rif », »La Elqueria De Zafra » Des huiles alimentaires non conformes commercialisées dans la région du nord La Direction régionale de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a mis en garde, les consommateurs contre la commercialisation d'une huile alimentaire non conforme au niveau de plusieurs souks et points de vente de la région. L'huile en question est conditionnée dans des emballages en plastique de 4.75 L et 1L de contenance et présentée sous plusieurs marques commerciales revêtues d'étiquettes portant les marques suivantes: »RiFi Oil », »Aceite del Rif », »La Elqueria De Zafra », précise la direction régionale de l'ONSSA dans un communiqué. Les indications portées sur les différentes étiquettes laissent ressortir que les différentes marques se réunissent au niveau de leur composition (huile de tournesol, de Soja, de maïs et de raisins) avec deux adresses de fabricants différentes, et contenant des illustrations sur l'étiquette des branches d'olivier portant des fruits d'olives, ajoute le communiqué, notant que cela «induit en erreur le consommateur sur la nature exacte de ce produit en laissant croire qu'il s'agit d'une huile d'olive». Selon l'office la confrontation des indications portées sur l'étiquetage du produit incriminé aux résultats d'analyses officielles laisse ressortir que les ingrédients indiqués sur l'étiquetage sont loin de décrire la composition exacte du produit, puisqu'il s'agit d'un mélange d'huile d'olive vierge alimentaire à d'autres huiles alimentaires. On rappelle dans ce sens que seuls les produits alimentaires portant l'indication de l'autorisation sanitaire de l'établissement de production délivrée par l'ONSSA ou pour le cas des produits importés, l'indication en arabe du nom et de l'adresse de l'importateur, offrent la garantie de sécurité sanitaire au consommateur.