Dans la présente livraison, on soulèvera la problématique du réseau routier dans nombre des régions du royaume. Il est vrai que d'énormes réalisations ont été effectuées à ce niveau, en particulier en matière de renforcement des autoroutes qui sont passées de moins de 80 kms, reliant les deux capitales administrative et économique, en trois tranches, à plus de 1600 kms assurant la liaison entre les grands pôles du pays, en presque deux décennies. Une cadence qu'on ne retrouve que chez les nations qui connaissent une véritable émergence infrastructurelle. La politique des grands travaux au Maroc, récemment mise marche, avec un terrible retard, a cumulé un déficit criard, des décennies durant. Dans ce sens, on ne saura se retenir de se lamenter devant l'énorme lacune qui persiste encore dans plusieurs liaisons interrégionales en termes d'accès routier. À cet égard, on citera à titre d'exemple, parmi tant d'autres à travers le territoire national, le tronçon TinghirBeni Mellal, en passant par Imilchil, en plein moyen Atlas. Si cette vaste étendue du pays, riche en splendeurs naturelles, aussi bien en relief qu'en plantes, la route est lamentable et se hisse en un contraste effroyable avec la nature. L'Etat est absent, par le biais de ses institutions, pour compléter l'harmonie de cette splendeur naturelle et l'utilité de s'y introduire, en quiétude et confort. Tout au long de ce trajet, on est confronté à un accès accidenté, défoncé et affreusement laissé pour compte, sans le moindre panneau de signalisation ni effort de protection des usagers. La conduite, en nocturne, est encore plus dangereuse, puisque la route est extrêmement aléatoire en danger d'éboulement et de nids de poule profonds. Et dire qu'à Imilchil, par exemple, on tient un fameux Festival de noces qui draine des visiteurs de tous les horizons. On dit également que certains responsables, tant au niveau national que régional, y assistent en empruntant la voie aérienne, alors que les citoyens de la région y endurent quotidiennement le calvaire de la route infernale. Beaucoup de chemins restent encore à parcourir dans ce Maroc profond, abandonné à son sort, depuis des décennies, depuis que la partie majeure de son territoire était baptisé «Maroc non utile». Il est vraiment inadmissible qu'on continue d'ignorer de coller cette cette étiquette à cette grande partie du pays, qui regorge de richesse et d'un potentiel humain et naturel exceptionnel !