Les exportations marocaines des produits halieutiques vers les pays du Golfe restent relativement faibles et en deçà des potentialités offertes. Les échanges alimentaires entre les deux parties ne reflètent pas non plus la qualité et le niveau des relations séculaires politiques et stratégiques qui lient le Maroc aux pays membres du CCG, indique le dernier rapport de la Direction des Prévisions et des Etudes Economiques (DPEF) sur les opportunités d'exportations marocaines dans le marché des produits halieutiques des pays du Golfe. Sur le plan stratégique, le marché des pays du CCG pourrait constituer une plateforme de relai pour les exportations marocaines vers les marchés du Moyen-Orient et de l'Asie centrale. D'ailleurs, la mise à profit de ces opportunités réelles sur le marché des pays du Golfe reste cruciale pour le Maroc, devenu un des plus importants producteurs et exportateurs des produits de la mer dans le monde arabe et en Afrique grâce à la richesse de ses côtes, à une flotte, côtière et hauturière, de près de 2.200 navires ; une infrastructure portuaire en pleine croissance et une multitude d'accords de libre-échange conclus avec plusieurs pays. L'analyse de la DPEF montre que l'Europe constitue le principal marché pour les produits de la mer marocains. Quatre principaux pays européens achètent la plus grande partie de ces exportations à savoir l'Espagne, l'Italie, la Hollande et la France. L'Espagne reste le principal marché d'export pour toutes les catégories des produits halieutiques. Cela s'explique par la proximité géographique, la forte consommation des produits de la mer et ses relations de longue date avec les producteurs halieutiques marocains. L'Allemagne ou le Royaume Uni ont tendance à augmenter largement leurs importations en provenance du Maroc, en particulier pour des produits finis destinés directement à la consommation. Sur le marché asiatique, les exportations marocaines des produits de la mer se distinguent par leur concentration sur les mollusques très demandées par le Japon et dans une moindre mesure par la Chine et la Thaïlande. Le continent américain importe aussi ces produits mais à faible degré. Ces exportations sont constituées pour l'Amérique latine et pour l'Amérique du Nord. Quant au continent Africain, il est caractérisé par une forte croissance de sa consommation en produits de la mer et le Maroc affiche une tendance positive pendant les dernières années en termes de hausse de ses exportations halieutiques vers ces marchés, notamment les poissons frais réfrigérés ou congelés et les conserves. Par ailleurs, concernant les marchés des pays du Golfe où la consommation des produits de la mer est importante. Les exportations des produits halieutiques marocains restent des plus faibles aujourd'hui. Cette situation est attribuée à plusieurs raisons. La part du lion de ces exportations provient de pays asiatiques eux-mêmes, notamment la Thaïlande, l'Inde et le Vietnam. Sur la période 2010-2014, la Thaïlande a détenu le premier rang des fournisseurs avec 14% de part de marché, suivie de l'Inde avec 13% et du Vietnam avec 12%. Le Maroc quant à lui se positionne au 34e rang avec moins de 0,3 % de part de marché, pour une valeur globale ne dépassant pas 4,8 millions de dollars. En termes d'évolution, et bien que les exportations marocaines globales des produits halieutiques sont en progression, leur part destinée aux pays membres du CCG a enregistré des améliorations relativement modestes. En effet, sur la période 2004-2014, le total de ces exportations à travers le monde a progressé de 60% passant de 786 millions de dollars en 2004 à 1,9 milliard de dollars en 2014. Néanmoins, la part du Maroc dans le marché du CCG a été maintenue dans un intervalle de 0,3-0,4% au cours des vingt dernières années, avec un pic conjoncturel enregistré en 2012 de 0,5%, soit des exportations d'un montant global de 5 millions de dollars. L'analyse de la structure des importations en produits halieutiques de l'ensemble des pays du Golfe, sur la période 2010-2014, montre une prédominance des poissons frais, réfrigérés ou congelés qui ont représenté, en moyenne, la moitié de la valeur de ces importations. La deuxième moitié a été répartie à parts égales de 24% entre, d'une part, les préparations et conserves de poissons, et d'autre part, les crustacées, mollusques et coquillages. En ce qui concerne les poissons fumés, salés et séchés qui ne font pas partie des habitudes culinaires des pays du Golfe et ne s'accaparent qu'une part marginale de l'ordre de 2% des importations des produits halieutiques. La structure de ces importations par pays membre du CCG, sur la même période, montre que les EAU et l'Arabie saoudite jouent un rôle de premier plan pour les trois principales catégories de produits importés à savoir, le poisson frais, réfrigérés ou congelés, et les conserves. Fairouz El Mouden Principales contraintes Le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays membres du CCG reste relativement faible dans plusieurs domaines, une situation attribuée en grande partie à l'éloignement géographique, au manque de campagnes d'information pour la promotion des investissements et l'identification des secteurs porteurs pour les deux parties ainsi qu'à l'absence de lignes maritimes directes. En effet, les opérateurs marocains souffrent d'un fret jugé coûteux, ce qui grève la compétitivité-prix des produits marocains sur ce marché, conclut le rapport de la DPEF.