La classe prolétaire marocaine se manifeste, lundi prochain, dans les artères des villes, à l'instar de ses homologues dans les quatre coins du monde. La fête du travail est de retour pour se pencher sur les questions des travailleurs et des salariés et s'interroger sur les apports des politiques publiques à leur égard. A cette occasion, les centrales syndicales arborent leurs supports et scandent leurs revendications, à travers les différentes unités de production et les divers établissements publics et semi-publics du royaume. Ces mêmes structures syndicales qui forment avec le patronat et les multiples employeurs, des facettes organiques du monde de travail, ont certes accusé des reculs notoires en termes d'influence et de pression, causés par des pannes et des déchirures, pour la plupart, d'ordre partisan. De ce fait, il est bien constaté que des agressions permanentes dont sont victimes de larges couches laborieuses, sont de plus en plus criardes, au niveau des droits les plus rudimentaires, notamment les ouvrières agricoles au sein des fabriques d'exploitation et des stations d'emballage, de conditionnement et de transformation agro-alimentaire. Tout au long de l'année, les transgressions des intérêts légitimes des ouvriers se font au grand jour, sans que les services de l'Etat, soudoyés par les manœuvres patronales, ne pipent mot. Ce qui porte préjudice à la justice sociale et menace en permanence la stabilité et la paix. D'autant plus que ces violations éhontées mettent constamment l'économie nationale en péril. Sans parler des contraintes et difficultés qu'endurent la petite et moyenne entreprise, du fait de ce despotisme dont font preuve certains patrons. Le «Premier Mai» est donc une opportunité pour dénoncer toutes ces pratiques patronales et étatiques qui altèrent le bon usage des lois en vigueur et hypothèquent les rapports défectueux entre le patronat et les souches ouvrières. Pourvu que les parties concernées se rendent à l'évidence et rehaussent leur traitement abject à l'adresse de leurs partenaires sociaux. Il faut bien dire que ce vice patronal beaucoup plus commandité par des excès de zèle et de caprices écervelées, portent atteinte non seulement aux intérêts légaux des travailleurs, mais également à leurs propres intérêts, quand leurs produits se détériorent à cause des conflits avec les ouvriers. Saluons vivement ces muscles qui produisent, ces méninges qui inventent et ces volontés qui fondent pour l'essor et la prospérité de toute une Nation dont le capital est le Travail!