Après une longue période de tergiversation, le nouvel Exécutif est mis en place, tant bien que mal. Il est bien évident que le déblocage, en dépit de ce qu'on pourrait en dire, était en priorité contre toute autre issue. Ni la Constitution ni l'image du pays, et encore moins l'étouffement dans lequel la société s'engouffrait, en particulier le tissu entrepreneurial, ne permettaient de badiner avec ce dessein hypothéquant. Cependant, une fois l'orage atténué, de forts indicateurs éclatent en l'air, non sans tourmente autour du concept du processus démocratique très affecté et qui s'avère, pourtant, un choix national irréversible. Tout observateur aura sans doute constaté durant la phase de la constitution du gouvernement, une panoplie de revers assénés, coup sur coup, à cette évolution démocratique dont la Loi suprême avait, en principe, assuré la bonne marche. On en aura vu de toutes les couleurs, pendant plus de six mois de rapiéçage pour en arriver là. L'aboutissement que tout le monde, lassé de cet alanguissement agaçant, attendait avec impatience, n'a, en fin de compte, rien d'étonnant, puisque les dés sont jetés, dès le départ. Où veut-on donc en venir ? La réponse est simple ! On ne veut plus de suprématie ascendante, d'élection en élection. Certes, le péril «obscurantiste» galopant qu'on avait ignoré, voire incité auparavant pour faire passer le typhon printanier, faisait planer le doute dans les hautes sphères de l'Etat qui aspirent constamment au statut quo, à même de garantir la stabilité et la maintenance des équilibres. Toutefois, la manière d'endiguer l'avalanche massive, démocratiquement parlant, s'avère, tout de même, impropre et inappropriée pour une nation émergence qui se veut détentrice des valeurs de la démocratie et de la justice. Il est alors bien vrai que le pays est sorti du bout du tunnel dont les ténèbres n'ont fait que durer. Néanmoins, il en ressort que cette sortie est porteuse de réels désarrois quant à l'avenir du processus démocratique dont certains constructeurs vivent actuellement le calvaire de la désunion. Ceci étant, il n'est pas permis de verser dans la passivité, au profit de ce rapport de force qui ne cesse d'altérer l'effort de la démocratisation du pays, entamé par les forces nationales et progressistes, en parfaite corrélation avec l'Institution royale.