La toxicomanie existe bel et bien au Maroc. Depuis longtemps, ce phénomène était considéré comme un sujet tabou. Néanmoins, de nos jours, et de par la prolifération de ce fléau surtout parmi la population jeune, la société et les autorités commencent à crever l'abcès pour voir la réalité amère, en face. Les autorités mènent, tant bien que mal, une lutte sans merci contre les trafiquants de stupéfiants de tout genre, ainsi que la destruction des terres consacrées à la plantation de l'herbe la plus consommée «La chira». D'après les statistiques relayées par la presse, le Maroc occupe des rangs très avancés en producteur mondial de haschich. Pour ce qui est de la consommation de cette drogue, aucun chiffre officiel n'existe à ce jour, du fait qu'il n'existait jusqu'à présent aucune étude nationale en la matière. Par ailleurs, plusieurs enquêtes ont été réalisées durant les dernières années par les professionnels de la psychiatrie. Ces études réalisées sur des étudiants, des enfants de la rue et des lycéens ont démontré que durant les années 80 et 90, il a été observé une montée en flèche de la consommation du haschich, considéré à tort par certains consommateurs comme étant une drogue douce qui n'a pas les mêmes effets que la cocaïne ou l'héroïne, qui commencent à gagner du terrain surtout dans les régions du nord du Royaume. Ces deux drogues très dangereuses sont le fruit de l'ouverture du Maroc sur les pays européens facilitant ainsi leur entrée clandestine sur le territoire national. Aussi, leur prix relativement plus bas que les drogues classiques, favorise leur consommation. Malgré les efforts déployés par les services de sécurité et des douanes, les drogues dures continuent de détruire la santé physique et mentale des hommes et même des femmes de demain. En effet, les jeunes filles s'adonnent également à la consommation de la drogue, favorisée l'appel à l'égalité des sexes et l'émancipation de la femme, utilisée dans le mauvais sens hélas. Soufiane, un jeune casablancais qui souffre d'une forte addiction au cannabis, se dit conscient de la gravité et des séquelles que peut engendrer la consommation de drogue. Néanmoins, il avoue qu'il est incapable d'arrêter de fumer du haschich «Je fume des joints je l'avoue, si vous avez une solution qui pourrait m'aider à m'arrêter, je vous en serai reconnaissant». Pour Zineb une jeune fille de 24 ans, la consommation de drogue qu'elle appelle « douce» ne lui cause aucun problème. Elle affirme qu'elle contrôle la situation et qu'elle fait cela juste pour le fun «Je contrôle parfaitement ma consommation de cannabis. Je fume juste pour être plus sympathique et plus décontractée...». C'est là une illusion à laquelle beaucoup de jeunes dépendants y croient ! On se souvient tous des affaires qui avaient ébranlé l'opinion publique, en l'occurrence l'affaire Temsamani en 2000 et Erramach en 2003. Ces affaires étaient directement liées au trafic des drogues dures et moins dures sur le sol marocain. Il parait et selon les dires des spécialistes en la matière, que les facteurs qui favorisent la consommation de la drogue sont soit d'ordre neurobiologique, soit en relation avec des antécédents familiaux ou bien et c'est là le plus grave, la facilité d'accès à ces drogues et leur vente dans les lieux ou entourage proche d'une personne donnée. méfaits de la drogue dure La consommation de la cocaïne ou du haschich, à titre d'exemple, provoque dans l'immédiat un sentiment de puissance physique et de surexcitation. Passé ce temps d'extase, ces effets laisseront place par la suite, à un état dépressif doublé d'une anxiété élevée. De plus, le haschich, considéré par certains comme étant inoffensif, provoque à la longue, des hallucinations et un grave déséquilibre mental, en plus d'un manque de concentration. Le terme « drogue » recouvre essentiellement deux aspects : la nature des effets biologiques que la drogue induit d'une part et, d'autre part, les rapports que celui qui la consomme entretient avec elle. Il faut qu'un composant chimique donné soit consommé pour qu'il puisse répondre à l'appellation de « drogue ». Le mode et la fréquence de consommation influent directement sur l'accoutumance ou la dépendance au produit. Une politique de prohibition plus ou moins généralisée a également été mise en place pour les produits stupéfiants, un peu partout à travers le monde.