Plusieurs dizaines de milliers de Marocaines et de Marocains, jeunes et moins jeunes, ont participé à la «Marche pour Al Qods», hier à Casablanca. La manifestation, organisée à l'appel du Groupe d'action national de soutien à l'Irak et à la Palestine (GANSIP) et l'Association marocaine de soutien à la lutte palestinienne (AMSLP), Outre les militants des partis politiques, des syndicats et d'organisations de la société civile, dont quelques associations de soutien aux prisonniers palestiniens, plusieurs groupes de manifestants, composés de jeunes et de femmes, ont également sillonné les boulevards Abou Chouaib Doukali et Mohammed VI. L'on a aussi noté une présence, forte mais dispersée, de ministres et de dirigeants des partis politiques, du Parti de la justice et du développement à l'Union socialiste des forces populaires, en passant par le Parti de l'Istiqlal et le Parti du progrès et du socialisme. Les marcheurs, regroupés derrière plusieurs banderoles, ont scandé des slogans de soutien à Al Qods et dénoncé la barbarie israélienne, les crimes, les déportations, les démolitions des habitations en Palestine et particulièrement à Al Qods, les implantations coloniales, la judaïsation d'Al-Qods Acharif et la dénaturation de son cachet multiconfessionnel en tant que site sacré pour les trois religions monothéistes. Les slogans dénonçaient l'entêtement israélien et la complicité américaine. Par ailleurs, l'organisation de la Marche a connu quelques imperfections, voire une certaine anarchie. Ainsi, dès le départ de la Marche, les organisateurs étaient pris au dépourvu et mis devant le fait accompli par des groupes qui ont pris la tête du cortège, les reléguant loin derrière. Même le chef du gouvernement, arrivé à l'improviste, et ses ministres du PJD (Ramid, Khalfi…) étaient au milieu du cortège, à côté de Hassan Kettani et d'autres salafystes. D'ailleurs Abdelilah Benkirane a été pris d'assaut par un grand groupe de jeunes admirateurs qui voulaient prendre des photographies avec lui. Le cortège ne bougeait plus et les attroupements compliquaient la situation. La panique prend place, face aux nombreux badauds qui, à force de vouloir regarder de face le chef de gouvernement, ont bloqué la marche. Benkirane a eu du mal à sortir du cortège, qui est resté bloqué pendant longtemps. Après plusieurs tentatives infructueuses d'appeler la foule au « calme et à la sérénité », le chef du gouvernement a tenté, par un micro et ensuite par un mégaphone, de calmer les esprits. Et malgré les slogans qu'il a scandés en faveur de la Palestine, l'étau ne s'était pas desserré. Il a fallu, après une bonne heure de blocage, qu'une issue soit trouvée pour dégager le chef de gouvernement de ses fans qui voulaient des photos, avec, surtout, de nombreux photographes non professionnels qui l'avaient assiégé dans l'espoir d'une photo, d'un «scoop ».