Le débat sur la caisse de compensation suscite toutes les passions. Le gouvernement El Fassi en fait une question de principe de maintenir ce dispositif de soutien au pouvoir d'achat du citoyen. Déjà on apprend par le directeur des études et des prévisions financières au ministère des finances que le seul point d'ombre dans l'exécution de la loi de finances 2010 n'est autre que la compensation, en constatant qu'à fin juin 2010, ses dépenses ont atteint 12,8 milliards de dhs, soit un taux d'exécution de 91,8 pour cent. La pression sur les ressources de cette caisse est due à des facteurs qui échappent à la prévision, selon le même responsable, telle la hausse du cours du pétrole et le cours du dollar. Et pour terminer l'année, il faudra mobiliser quelque 11 milliards de dirhams. Le ministère des finances, en raison d'impératifs liés à la maîtrise des grands équilibres macroéconomiques, fixe le niveau des dépenses de la compensation à hauteur de 2% du PIB. C'est une orientation tout à fait judicieuse d'autant plus que la question lancinante de la rationalisation de ces dépenses reste posée. Il est évident que la compensation est assurément un mécanisme de régulation de la répartition des revenus. Mais on ne devrait pas céder à la facilité de développer un discours sur le maintien du pouvoir d'achat en dehors de toute référence à la nécessaire rationalisation des ressources qui sont affectées. Le projet de réforme de cette caisse adossé à une étude de fond lancée par le ministère chargé des affaires économiques et générale pose de manière claire la question de qui profite du soutien apporté par la caisse. Qui sont les véritables bénéficières de ces ressources. Doit-on continuer à faire des sacrifices et à financer des produits qui ne rentrent pas dans les besoins de base des citoyens. Il faudrait que l'on puisse se rendre compte que le dispositif actuel profite à ceux qui ont les moyens de financer leur consommation en faisant face à la vérité des prix. Des voix s'élèvent pour demander à ce qu'on adopte des systèmes d'affectation d'aides sociales comme les bons alimentaires, qui existent depuis longtemps aux USA. Il ne s'agit point de rationnement alimentaire mais d'un système rationnel qui permet le monitoring de ces dépenses. Il est évident qu'une démarche demande des mesures d'accompagnement fondées sur les principes de transparence et de bonne gouvernance. Vivement la réforme tant promise de la caisse de compensation.