Encore un rapport qui transperce le Maroc de long en large. Celui de Transparency International est des plus accablants alors que l'Exécutif a fait sienne, depuis quelques mois déjà, la logique de la bonne gouvernance En tout cas, le constat établi par cette institution n'est pas pour arranger l'image du pays qui bataille dur pour attirer les investissements étrangers qui deviennent rares par ces temps de crise qui se prolongent. Dès lors, le pays a cruellement besoin d'un plan de sauvetage. Celui qui conduit, bien entendu, tout droit au parachèvement de la réforme de la Justice. Car c'est bien l'opacité qui marque les rouages de ce pouvoir qui pose problème. Quand bien même des gages de bonne conduite interagiraient bien mieux avec le souhaitable si les conditions basiques étaient remplies. Et à leur tête, bien sûr, intervient la déclaration du patrimoine. Une donne qui doit être respectée par tous les commis de l'Etat et quelle qu'en soit la position qu'ils occupent dans la hiérarchie de la fonction publique. Cela permettra de laver de tout soupçon les dirigeants du pays qui gèrent des milliards et des milliards budgétisés dans le cadre du développement du pays. Nul besoin de rappeler que bien des procès ont été intentés aux indélicats qui ont confondu, sciemment, entre tiroir-caisse d'un établissement public qu'ils eurent à gérer avec leur propre poche. Mais ce genre d'exercice reste rare. S'il ne prend pas les allures d'une campagne d'assainissement qui ne s'inscrit pas, comme son nom l'indique, dans la durée. Pourtant, c'est la normalisation d'un tel exercice qui doit être recherchée pour permettre aux citoyens de croire que le Maroc pratique la bonne gouvernance plus qu'il ne la claironne à tout bout de champ. L'affaire est des plus sérieuses. Car c'est à l'aune de la moralisation de la vie publique, et de son corollaire qui conduit à pendre haut et court tout fauteur, que le rétablissement de la confiance des citoyens dans les institutions du pays pourra se réaliser. Avec ce que cela comprend comme implication plus forte dans la gestion de la chose publique, y compris le regain d'intérêt pour la chose politique. L'affaire est donc grave pour devoir l'éluder. Au motif que sur bien des indicateurs, on avance dans plus de transparence. Ce qui conduira, dans les années à venir, à gommer les points noirs pour lesquels Transparency épingle le Royaume. Les bonnes intentions ne suffisent plus. Le citoyen a besoin de savoir que bien des choses positives se réalisent dans le pays et que l'impunité dont se targuent d'aucuns n'a plus de place dans un pays où la construction démocratique a besoin de se renforcer. Et dans ce concert, on ne louera jamais assez le travail immense abattu par la Cour des comptes, malgré les moyens modestes dont elle dispose, pour tenter d'assainir un tant soit peu la situation. Comme on ne manquera pas de saluer les éléments de l'IGF qui se mobilisent, quand il est jugé nécessaire, de faire la part des choses dans un dossier donné. Mais nul besoin de rappeler que malgré l'existence de ces structures de contrôle a posteriori, une bonne chose en soi, beaucoup de chemin reste à faire pour améliorer l'image du pays aux yeux des organismes internationaux qui restent très pointilleux. L'alarme vient de retentir une fois encore. Faut-il fermer l'œil sur le récent rapport de Transprency et claironner tout haut que tout va pour le mieux et dans le meilleur des mondes ? En tout cas, la politique de l'autruche n'a jamais été payante. Ni ici, ni ailleurs !