A la veille du meeting international d'athlétisme Mohammed VI à Rabat, les observateurs s'interrogeaient sur les performances que le sport national pourrait, le cas échéant, démontrer. Surtout qu'une kyrielle de vedettes internationales ont choisi de courir sur les pistes r'baties. Et que le football national tarde à relever la tête. Mais comme il fallait s'y attendre, le haut du podium a été occupé, comme attendu, par les stars internationales. De quoi nourrir l'ambition des athlètes marocains, les vrais, de faire mieux dès aujourd'hui pour des lendemains meilleurs. Mais s'il est un enseignement qu'il va falloir tirer de tout cela, c'est le cours magistral, et gracieux en prime, dispensé par le Président de la FRMA à qui voudrait bien entendre la voix de la raison. Celle qui met à nu les tares qui marquent la pratique sportive dans le pays. Les ennemis de l'athlétisme marocain ? Il les connaît sur le bout des doigts. D'abord, il y a le dopage qui a fait que le Royaume compte plus de dopés que de médaillés. Pourtant, les responsables sont connus et rien n'a été entrepris pour les éliminer des circuits. Ensuite, il y a ceux qui trichent sur l'âge des athlètes que l'on aligne, sans ciller des yeux, dans les compétitions internationales. Pourtant, la vérification s'avère des plus faciles à opérer pour peu que la bonne volonté soit de mise. Dès lors, et dans ces deux cas, c'est la tricherie absolue qui est à dénoncer. Et last but not least, il y a le dossier des dirigeants sportifs qui s'accrochent à leurs postes alors qu'ils n'ont ni les compétences, ni le savoir-faire nécessaires à l'accompagnement des élites sportives nationales. Et de là à les manager… L'affaire est donc intimement liée à la pratique de la bonne gouvernance dans le milieu sportif. La déficience est si totale qu'il est navrant de continuer à voir les mêmes têtes un peu partout ; sur les gradins, dans les stades, dans les émissions télé, sur les ondes radiophoniques, dans la presse écrite… Voire même dans les écoles en tant qu'invités incontournables dont l'apport serait inestimable pour éclairer les uns et les autres sur les performances des athlètes marocains, leurs déconvenues et tutti quanti. Ces «hommes» là qui ont nagé entre deux eaux, en s'assurant de suivre le courant de la transition, quitte à boire la tasse, pour un temps, n'ont pas sombré et refusent de se laisser distancer par les compétences, les vraies. Ils sont prompts à « financer » les viaducs qui leur assurent de maintenir la tête hors de l'eau. Une affaire qui dépasse le seul prestige pour s'inscrire dans la quête boulimique au pouvoir qui résonne au fond des caisses où tombent les sonnantes et trébuchantes. Pourtant, sur le marché international, ils ne valent pas un…clou de godasse ! Et la liste est loin d'être terminée si l'on se réfère au franc parler dont fait preuve Abdeslam Ahizoune. La presse sportive est, elle aussi, parmi les ennemis de l'athlétisme marocain. Pourquoi ? La réponse est si simple pour ne pas faire partie du menu sur lequel planchent les débatteurs autour des médias nationaux. Elle a trait aux pratiques honteuses qui sévissent dans le milieu ; enveloppes, articles intéressés, commentaires assassins commandités, interviews payées d'avance… Il n'y a pas de quoi encenser un tant soit peu ni le milieu sportif, ni la faune qui gravite tout autour. Dommage que l'on en soit encore à ce stade là. Scandaleux. Quelle honte !