La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) exprime clairement son intérêt pour stimuler les entreprises privées marocaines. En action transversale, la banque veut accompagner le marché financier pour trouver des solutions alternatives de financement pour le secteur privé vu la panne relative des financements bancaires. De plus, la BERD affiche des ambitions écologiques et veut renforcer son positionnement sur l'import-export en installant un nouveau bureau à Tanger. C'est ce qui ressort des déclarations de Laurent Chabrier, chef du bureau de la BERD au Maroc lors de la conférence organisée le 15 mars dernier, par la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM) sur le thème : «Activités de la BERD au Maroc : appui aux entreprises, financement de projets». «Depuis 2012, la BERD a investi 766 millions d'euros dans 27 projets au Maroc», fait savoir L. Charbier. Ce montant comprend 192 millions d'euros relatifs aux lignes de crédit pour faciliter les échanges avec les banques locales. Parmi les bénéficiaires, de grands noms ressortent comme la Banque centrale populaire (BCP) avec un prêt de 100 millions d'euros, la BMCE avec 60 millions d'euros ou encore la société générale avec 20 millions d'euros. Des entreprises ont aussi profité de l'offre de la BERD telles que Lesieur Cristal qui a demandé un crédit de 3 millions d'euros et Citruma à hauteur de 47 millions d'euros. «La BERD met l'accent essentiellement sur le privé. Sur ce secteur, la BERD s'inscrit dans une approche d'accompagnement global des entreprises et ne se considère pas comme un concurrent des banques de détail», précise L. Charbier. L'intervention de la BERD au Maroc ne se limite pas au monitoring des marchés financiers, au soutien financier des grandes entreprises mais se décline aussi via le soutien de petites entreprises dans le cadre du Small Business Support. «Depuis 2012, 214 petites et moyennes entreprises ont bénéficié d'une assistance technique et financière de la part de la BERD», déclare L. Charbier. Et d'ajouter que «les entreprises s'intéressent à notre offre car nous avons mis en place un système de partage de risques dont la moitié de l'exposition est à la BERD». Il est à souligner que cette banque européenne utilise le dirham pour sa dette. «Aucune institution financière internationale ne finance en dirham. Elles ne font que l'intermédiation. La BERD est la seule institution financière qui a travaillé sur la levée du dirham. Toutefois, le financement en devise marocaine nous revient marginalement plus cher. Ainsi, nous essayons de travailler avec Bank Al Maghrib pour des émissions obligataires», explique L. Charbier. En perspective, la banque affiche des ambitions écologiques. Elle veut mettre le cap sur les entreprises œuvrant pour l'efficacité énergétique dans les secteurs de l'énergie, de l'industrie et des infrastructures. Et ce, à travers des lignes de financement et la mise à niveau des matières en énergies renouvelables. De plus, la BERD mise sur la promotion de l'efficacité de la gestion de l'eau dans la région de SEMED (Egypte, Jordanie, Maroc, Tunisie). Enfin, elle a pour ambition de renforcer son positionnement sur l'import-export en installant un nouveau bureau à Tanger.