Kawtar Karbal: «nous recommandons de conserver le titre IAM dans les portefeuilles». La société de bourse du Crédit du Maroc (CDMC) a publié sa réaction à l'annonce des résultats annuels de Maroc Telecom (IAM). En particulier, CDMC a procédé à une revue à la hausse de la valorisation de l'opérateur télécoms à la lumière des nouvelles données. D'où l'occasion, d'évoquer avec Kawtar Karbal, chef du département «Recherche et Analyse» chez CDMC, les perspectives de Maroc Telecom ainsi que du titre en bourse. Al Bayane : Comment peut-on qualifier les résultats de Maroc Telecom en 2015 ? Kawtar Karbal : Les résultats 2015 de Maroc Telecom demeurent, dans leur ensemble, satisfaisants. En effet, le revenu d'affaires consolidé de Maroc Telecom 2015 ressort à 34,13 milliards de DH en amélioration de 17,1% et ce, en raison de l'extension de son périmètre de consolidation. Dans ce sens et à base comparable, cet agrégat se trouve en légère hausse de 1,6% en raison de la progression des revenus du groupe à l'international (+6,9%) et la régression limitée à -0,5% de l'activité au Maroc ; Toutefois, le résultat net part de groupe de l'opérateur historique se situe à 5,60 milliards de DH, en retrait de 4,3% par rapport à une année plus tôt. Force est de constater, à ce niveau, que toutes les filiales nouvellement acquises sont déficitaires durant l'exercice 2015. Quel est l'apport des filiales subsahariennes dans l'activité de Maroc Telecom ? Les activités du groupe Maroc Telecom en Afrique Subsaharienne ont affiché une croissance de 62,3% du fait de l'élargissement du périmètre du groupe, et de +6,9% sur une base comparable à 14,01 milliards de DH. Cette variation trouve son origine dans la croissance soutenue des filiales historiques (+7,2% à taux de change constant) et le redressement graduel des filiales nouvellement acquises dont les revenus ressortent en hausse (+6,8%à taux de change constant) en 2015. Pour rappel, l'opérateur historique consolide dans ses comptes les sociétés Mauritel, Onatel, Gabon Telecom, Sotelma, Casanet ainsi que les nouvelles filiales africaines (Côte d'Ivoire, Bénin, Gabon, Niger, Centrafrique et Prestige Telecom) et ce, depuis le 26 Janvier 2015. Comment se comporte la part de marché au Maroc ? Force est de constater que Maroc Telecom a réussi, durant l'exercice 2015, à porter sa part de marché «Mobile» à 42,5% à fin 2015 contre 41,3% une année auparavant, ce qui dénote de l'allégement de l'agressivité des autres opérateurs sur ce créneau. Sur le segment «Fixe», la part de marché de l'opérateur historique a connu un rebond de 11,6 pbs en passant de 59,6% en 2014 à 71,2% une année plus tard. A votre avis, quel sera l'impact financier de la 4G ? L'impact financier de la 4G devrait être palpable dans l'atténuation attendue de la baisse du revenu moyen par usager (ARPU) sur notre horizon d'étude (2016-2020). Selon nos pronostics, cet agrégat devrait se contracter, en moyenne, de 1,2%. Pour rappel, l'ARPU 2015 a connu une baisse de -4,7% par rapport à l'année précédente alors que, durant les exercices 2013 et 2014, il a subi une perte de -12,1% et de -5,0% respectivement. Quelles sont vos prévisions sur Maroc Télécom pour 2016 ? En 2016, nous prévoyons un chiffre d'affaires consolidé de Maroc Telecom de l'ordre de 35 milliards de DH, en amélioration de 2,4% par rapport à l'année 2015. Le résultat opérationnel 2016 devrait ressortir à 10,2 milliards de DH, en baisse de 1,3% par rapport à l'exercice précédent. A ce niveau, la marge opérationnelle 2016 devrait s'établir à 29,2% en perte de 1,1 pbs. De son côté, le résultat net part du groupe 2016 devrait se situer à 5,51 milliards de DH en contraction de 1,5% en comparaison avec 2015. Le dividende unitaire 2016 estimé serait, quant à lui, de 6,27 MAD. Quelle est votre recommandation sur le titre ? Sur la base d'un taux d'actualisation de 7,63%, la valorisation par la méthode DCF nous conduit à un prix théorique d'IAM de 119 DH par action, ce qui représente une surcote de 0,38% compte tenu du cours de l'action de 119,5 DH le 16 février 2016. Ainsi, nous recommandons de conserver le titre IAM dans les portefeuilles.