En attendant la Cop22, qui se tiendra à Marrakech en novembre prochain, le département de l'Environnement a dévoilé hier la 3ème communication nationale à la convention des Nations Unies sur les changements climatiques. Il s'agit d'une feuille de route qui détaille les engagements pris par le Maroc dans le cadre de la convention onusienne. Le document comporte également un inventaire national des émissions de gaz à effet de serre, une étude sur la vulnérabilité du Maroc vis-à-vis du changement climatique ainsi que les mesures prévues pour atténuer ce phénomène. Il en ressort que la part du Maroc dans les émissions globales de gaz à effet de serre est plutôt modeste, mais le pays reste vulnérable. En 2012, ces émissions ont été évaluées à 100 tonnes. Le secteur de l'énergie est de loin le premier émetteur. En effet, «ce secteur est responsable des deux tiers des émissions globale de gaz à effet de serre», a précisé Abdelkader Amara, ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement. En 2012, l'énergie a produit 56,5% des émissions totales. Le reste est réparti entre l'agriculture (21,3%), l'industrie (9,9%), les déchets (7,9%) et la foresterie (4,4%). Si ces émissions semblent plutôt modestes comparativement aux pays industrialisés, il n'en demeure pas moins que le Maroc est hautement vulnérable aux impacts du réchauffement climatique. Le coordonateur national de la 3ème TNC, Abdelfattah Sahibi, a d'ailleurs affirmé que «le changement climatique est déjà une réalité au Maroc». Les projections de la tutelle prévoient une tendance baissière des cumuls des précipitations qui varie entre 10 et 20% pour atteindre 30% dans les provinces du Sud à l'horizon 2100. Elles alertent aussi sur une augmentation des températures moyennes annuelles de 0,5 à 1°C d'ici 2020 et de 1 à 1,5°c à l'horizon 2080. Ce changement climatique ne sera pas sans impact sur les ressources en eau. Abdelfattah Sahibi a fait savoir que le Maroc entrera dans une période de pénurie d'eau à partir de 2020/2030. Face à ces menaces, une série de mesures a été prise pour atténuer l'impact des changements climatiques. Il s'agira notamment de réduire chaque année 59 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Ce qui permettra au Maroc d'honorer son engagement de réduire ses émissions de 32% en 2030. Pour y parvenir, la TNC prévoit, entre autres, l'extension du parc éolien à 2008 MW d'ici 2020, l'implantation d'une centrale nucléaire d'une capacité de 1300 MW à l'horizon 2035 et l'importation et distribution du gaz naturel dans les principales villes industrielles du Maroc. Dans le secteur de l'agriculture, 2ème pourvoyeur de gaz à effet de serre, il est prévu de promouvoir le pompage solaire à grande échelle en substitution de l'électricité, du gaz butane et du gasoil.