Le boycott des internautes marocains prévu les 16 et 17 janvier prochains contre les 3 opérateurs téléphoniques pourrait-il faire changer d'avis à l'Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT) qui a sonné le glas des appels sur Viber, Whatsapp et autres ? Sur sa page facebook, le Youtubeur Amine Raguib très suivi sur facebook a appelé les Marocains à se passer des services des 3 opérateurs de télécommunications pendant 48 heures en guise de représailles à l'interdiction des appels VoIP. Malgré leur exaspération, les marocains seront-ils au rendez-vous de la grogne annoncée pour ce week-end ? Retour sur une situation qui suscite l'ire des utilisateurs marocains depuis le 31 décembre dernier. Rebelote ! Cet appel n'est pas sans rappeler étrangement d'autres appels de la sorte, notamment contre le dernier «black Friday». Dans une vidéo, le youtubeur critique acerbement les 3 opérateurs téléphoniques qu'il qualifie d' «entreprises mal gérées». «Nous sommes des consommateurs pas des moutons», enchaine t-il, se questionnant également sur les éventuelles décisions que prendront dans l'avenir les 3 opérateurs après l'interdiction des appels sur Whatsapp, Viber, Skype, Imo. En moins de 24 heures, la vidéo avait déjà été visionnée plus de 94 000 fois sur Youtube. Si la vidéo a été largement suivie, garantit-elle un boycott en masse ce week-end ? Ce qui est certain c'est que l'appel du youtubeur illustre le mécontentement des marocains par rapport à cette interdiction. Mais sera-t-il assez efficace pour renverser le cours des évènements ? Hier, la page facebook du boycott enregistrait 24000 participants mais pas si sûr que tous se plieront à l'appel au boycott dès demain. Plus tôt le 6 janvier, c'est une pétition signée Othman. M qui a été postée sur le site Change.org. Intitulée «pétition de protestation contre le blocage des applications VoIP au Maroc», elle interpellait l'ANRT à expliquer clairement la véritable raison de ce blocage après plusieurs allégations avancées sur la question. «Lorsque l'on paye pour le service fourni par l'opérateur, celui-ci inclus l'accès à la VoIP, son blocage entraine donc un non respect des conditions générales de vente du contrat d'abonnement», laissait entendre la pétition. Pour qui «la décision de bloquer communément l'accès aux applications de VoIP nécessitait une entente commune illicite». La pétition a enregistré près de 8000 signatures. Le 7 janvier, l'ANRT a publié un communiqué dans lequel il expliquait que «la suspension des services gratuits de téléphonie sur IP (Internet protocole) offerts par certaines applications disponibles sur Internet s'inscrit dans le cadre de la mise en conformité des exploitants avec les obligations qui leur incombent dans le cadre des licences dont ils sont détenteurs». En fin de communiqué, l'ANRT a souligné le «manque à gagner, en termes de chiffres d'affaires, résultant pour le marché national des télécommunications du fait de l'utilisation des services gratuits de téléphonie sur IP».