Sa passion pour la photographie n'a d'égal que son amour pour sa petite famille. «Je suis né pour être photographe et rien d'autre», lance-t-il, avec un grand sourire. Et d'ajouter, la photographie, c'est toute ma vie, voire ma bouffée d'oxygène et une manière d'écrire l'histoire à ma façon. Car en fin de compte, le photographe n'est autre qu'un témoin qui relate le cours de l'humanité à sa manière». Pour ce natif de la ville de Casablanca, wydadi de souche, même s'il a vu le jour au cœur du Derb Kabir, la photo n'immobilise pas l'instant, elle lui donne une deuxième vie. Comme tous les enfants de son quartier, le jeune Macao faisait souvent le déplacement à la place des Sraghna pour contempler les photographes en action. A cette époque, visiteurs et touristes cherchaient à immortaliser leur passage à Casablanca en posant pour les photographes ambulants. «C'était pour moi le plus beau moment de la journée. Parfois, je me mettais de cotés et ce à leur insu... Bref, cela me procurait énormément de plaisir», explique-t-il. A l'âge de 15 ans, notre photographe va faire connaissance d'Abdellatif Berrada qui possédait un studio à Derb Bouchentouf. Ce dernier va lui proposer de travailler chez lui. «C'est grâce à lui que j'ai appris le b.a.-ba du métier, et ce fut d'ailleurs mon premier job». Après quelques années de labour et après avoir développé ses compétences, Akil Maco va proposer ses services à plusieurs supports de presse écrite pour assurer la couverture des compétitions de football amateur. Sa rencontre de l'éminent journaliste, Belaïd Bouimid, constituera un moment charnière dans son parcours professionnel. «C'est grâce à lui que j'ai intégré le quotidien Al Bayane», note-t-il, tout en soulignant que cet organe de presse écrite a amplement façonné sa vision du monde. «Al Bayane, c'est plus qu'une école... Al Bayane, c'est ma vie. C'est une expérience qui m'a permis, outre d'aiguiser mes compétences, de rencontrer de grandes personnalités et des militants qui ont fait l'histoire du Royaume, en l'occurrence feu Ali Yata, Ismaël El Alaoui, Nabil Benabdallah,...», se rappelle-t-il. Qui plus est, ajoute Macao, cette institution m'a permis de poursuivre des formations pour élargir davantage mes connaissances. A l'institut supérieur de l'information et la communication, Akil Macao a eu le privilège d'assister à des cours de formation donnés par Pascal Rossignol, un photographe de la prestigieuse agence de presse Reuters. «Je n'oublierai jamais le jour où il a dit à mes collègues de rester collés à leurs appareils et d'être souvent patients, tout en leur conseillant de me prendre pour exemple», raconte-t-il. «Ce fut un moment de fierté et de reconnaissance», se souvient-il. Après des années de labeur et sans désemparer, Macao va être sacré meilleur photographe sportif au Royaume de Bahreïn en septembre 2015. Une manifestation qui a vu la participation de plus de 16 pays arabes. La même année, il va être réélu à la tête de la Rabita des photographes de la presse sportive marocaine (RPPS). Et ce n'est pas tout, car comme dit l'adage, un bonheur n'arrive jamais seul. Akil Macao va être primé au grand prix national de la presse 2015. Quant au secret de tout ce succès, Macao répond qu'il n'a pas de recette miracle. «Je remercie vivement toutes les personnes qui m'ont aidé dans ma carrière et en particulier ma chère épouse Hasna que j'aime beaucoup et qui ne ménage aucun effort pour me soutenir et qui prend soin de nos enfants durant mes fréquentes absences», conclut-il.