Le conseil de gouvernement réuni, le jeudi 29 octobre à Rabat, sous la présidence du Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a adopté, en prenant en compte les modifications proposées, le projet de décret N 2-14-666 portant organisation des conservatoires de musique et des arts chorégraphiques. Une preuve que la musique est indispensable, car elle permet d'intégrer les valeurs morales. Ce qui nécessite une approche des plus sages pour intéresser les enfants dès le bas âge. Le premier sens qui se développe chez un nouveau né c'est l'ouïe. Les premières expériences musicales du fœtus sont les battements rythmiques du cœur de sa maman. Présenté par le ministre de la culture Amine Sbihi, ce projet s'inscrit dans le cadre d'une vision qui prévoit la mise en place d'un nouveau système d'enseignement musical et chorégraphique visant à asseoir les bases d'un enseignement réussi et efficace, à intégrer la dimension régionale, à promouvoir la diversité culturelle et l'ouverture sur les métiers de la musique et à contribuer au développement des activités musicales et chorégraphiques, a indiqué le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors d'un point de presse à l'issue de la réunion du Conseil de gouvernement. Le projet de loi arrive à point nommé. Il faut dire qu'au Maroc, les conservatoires privés ne sont pas à la portée de tout le monde ; et les cours de musique dans quelques conservatoires publics se résument à d'épisodiques concerts de fausses notes sur des flûtes à bec martyrisées, des violons avec une seule corde... alors que l'instrument de musique intéresse et fascine l'enfant, souligne une source ayant requis l'anonymat. Pour qu'un changement tangible se produise, il est important que chacun reconnaisse le rôle de la musique dans le développement des enfants. Il faut admettre que dans les établissements privés, la leçon semble être bien passée. Mais dans le public, il faut encore interpeller. «La musique exige une collaboration constante des deux hémisphères du cerveau. Par ses fonctions logiques et symboliques et par son système organisationnel, c'est-à-dire les notes, le rythme, le tempo et l'harmonie, la musique fait appel au cerveau gauche de l'enfant. De la même façon, soit dans l'écoute ou l'exécution, la musique fait appel au cerveau droit dans ses dimensions affectives et non-verbales de la communication, dans la créativité et l'imagination. Donc, la musique favorise une collaboration constante des deux hémisphères du cerveau, ce qui favorise une activité humaine plus harmonieuse», souligne Ghoulame Houria, docteur pédopsychiatre. La musique favorise le développement du système limbique, berceau des émotions parce qu'elle est agréable et plaisante, poursuit le médecin. C'est la partie du cerveau qui a des liens avec le plaisir, la joie, la satisfaction et la motivation. Elle provoque la stimulation du cortex. Ce qui est important car celui-ci joue un rôle fondamental dans la formation de la mémoire à long terme, souligne notre interlocutrice. Les temps changent, dit-on. L'enseignement musical se transforme lui aussi, et c'est tant mieux. La difficulté est bien dans la formation des médiateurs que sont les enseignants qui vont devoir faire passer la leçon ! Et encore ici, le public est à la traine contrairement au privé. Les conservatoires publics accueillant les enfants ont besoin d'être reformés.