Savez-vous quel est le critère principal qui fait un bon diplomate en Algérie aux yeux des véritables détenteurs du pouvoir locaux, tapis derrière des treillis ? L'abécédaire du ministère des Affaires étrangères algérien est d'une simplicité déconcertante en ce sens. Il suffit, en toute circonstance, qu'elle soit mondiale, régionale, bilatérale, voire même unilatérale, et le plus souvent quand cela est peu à propos, de déverser son venin sur le voisin marocain. C'est justement cette attitude que vient de camper une nouvelle fois l'ambassadeur adjoint de l'Algérie à l'ONU, à l'occasion de la célébration par l'Assemblée générale du 70e anniversaire de cette organisation. Il n'a pas raté cette occasion, pourtant censée être un moment de communion internationale, pour ressortir sa litanie sur le Maroc et son intégrité territoriale. Mal lui en pris, puisque, tout comme lors de la tenue de la récente 4e Commission de l'ONU, où le même apprenti-diplomate a été unanimement désavoué par les différents intervenants, toutes les délégations qui participaient aux célébrations de cet anniversaire ont exprimé leur gêne face à cette fausse note algérienne qui vient perturber «un moment de consensus et d'unité de la communauté internationale face aux défis multidimensionnels qui menacent l'humanité». Et où il n'y avait pas de place pour laver le linge sale entre voisins. Fort de ce soutien international, mais aussi de la justesse de la cause marocaine, l'ambassadeur adjoint du Royaume à l'ONU, Abderrazzak Laassel a rappelé à son adversaire algérien, et non moins homologue, qu'avant de s'ingérer dans les problèmes de ses voisins, il faut d'abord balayer devant sa maison. Le diplomate marocain a ainsi attiré l'attention de la communauté international sur la répression implacable que subit le peuple kabyle, privé de son droit à l'autodétermination ou à l'autonomie, et auquel l'Algérie a toujours refusé le droit de reconnaissance de son amazighité et donc de son identité culturelle et linguistique. Une façon comme une autre de dire qu'au lieu de défendre l'autonomie pour une poignée de soi-disant réfugiés, que l'Algérie a toujours refusé de recenser, il faudrait d'abord l'accorder aux 8 millions de Kabyles qui ont derrière eux 90 siècles d'histoire et de présence en Kabylie.