«Dans le jardin de l'ogre» (Ed. Gallimard) de la journaliste et écrivaine Leila Slimani a remporté, samedi à Marrakech, la 6ème édition du prestigieux Prix littéraire La Mamounia, qui récompense des romans d'écrivains marocains d'expression française. Ce roman relate l'histoire d'Adèle (journaliste) et de Richard (médecin) qui semblent former un couple heureux. Ils élèvent un petit garçon dans leur bel appartement parisien. Mais Adèle a un secret: profitant de la liberté qu'elle a d'organiser son temps, elle multiplie les occasions de rencontrer des hommes. Livrée à ses obsessions, Adèle avance avec détermination dans une solitude livide, vers des situations d'extrême dépravation sexuelle, voire de grand danger. Cependant Richard va découvrir la vérité. Tout d'abord aveuglé par la colère et le chagrin, il surmonte l'envie de quitter Adèle et tente de la ramener à lui. «Dans le jardin de l'ogre» est l'histoire d'un corps en quête d'absolu, souligne Leila Slimani. Ce premier roman de Leila Slimani traite «brillamment et intelligemment» d'un sujet (l'adultère) tabou, peu traité dans la littérature marocaine, arabe et musulmane, ont souligné les membres du jury lors de la cérémonie de remise du Prix. Ce roman qui a réussi à les fasciner, est une œuvre «abouti». A rappeler que c'est la première fois que le prix est décerné à une femme. Cinq œuvres étaient en lice pour cette 6ème édition du Prix littéraire La Mamounia. Outre «Dans le jardin de l'ogre» de Leila Slimani, il s'agit de «Quand Adam a décidé de vivre» (Ed. La Croisée des Chemins) du poète, peintre et traducteur Rachid Khaless, «Pour tout l'or de Casablanca» (Ed. Henry) de la romancière Imane Robelin, «Nous n'irons pas tous au paradis» (Ed. Afrique Orient) de Maria Guessous et «A l'ombre de l'eucalyptus»(Editions L'Harmattan) de Najib Redouane. Les ouvrages en compétition pour ce Prix, doté de 200.000 dh (18.000 euros), ont été choisis parmi ceux paraissant entre juin 2014 et août 2015. Un jury francophone composé de sept écrivains, universitaires et journalistes de renom, a été mis en place pour départager les œuvres en compétition. Présidé pour la 5-ème année consécutive par la romancière française Christine Orban, le jury comprend également l'écrivain américain Douglas Kennedy, l'écrivain et lauréat de la 3-ème édition Mohamed Nedali, l'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou, l'écrivain et professeur belge de littérature et d'histoire contemporaines Vincent Engel, le journaliste et écrivain Reda Dalil, lauréat de la 5-ème édition, et le professeur de littérature française Karima Yatribi. Le prix de la 5ème édition est revenu a été remporté par Reda Dalil pour son roman «Le Job». Le Prix littéraire La Mamounia a pour vocation de promouvoir la littérature marocaine d'expression française, la faire rayonner à travers le monde, contribuer à l'enrichissement culturel local et de promouvoir la tolérance et l'ouverture.