Inerte. Allongé dans un lit blanc. Ni mort ni vivant. On dirait qu'il dort d'un sommeil profond. Reviendra-t-il à la vie ? Quand ? Combien de temps restera-t-il dans ce couloir sombre entre la vie et la mort ?...Elle le regarde dormir. Elle lui prend la main et la caresse avec tendresse. Elle regarde le mur sans rien dire, puis elle lui murmure : Pourquoi m'as-tu fait ça ? Je suis à bout de force. Je n'en peux plus. Tu te mures dans ton maudit sommeil. Tu t'abrites dans ton silence qui tue. Tu fuis. Lâche, irresponsable, absent ! Je te hais aussi fort que je t'aime. Réveille-toi ! Reviens ! Reviens-moi ! J'ai besoin de toi. Fais-le pour moi, pour notre amour, pour notre avenir, pour notre vie, pour la vie. Donne-moi un signe ; un signe de vie ; un signe d'espoir. Tu sais, comme cette faible lumière au fin fond de la nuit. Même lointaine, elle nous attire, elle nous attend, elle nous appelle, elle nous incite à avancer. Toi, tu ne me donnes rien, aucun signe ? Fais bouger ton doigt, tes cils, ta main, ton pied, ta tête ! Fais un effort, un tout petit effort, un grand effort ! Fais quelque chose, n'importe quoi ! Dis-moi que tu m'entends, que tu es vivant, que tu me reviendras, que tu ouvriras les yeux et que tu ressusciteras. Il le faudra ! Dis-moi que tu me diras je t'aime encore une fois, plusieurs fois ! Fais un signe pour que j'aie l'espoir, le courage et la force d'attendre. Au nom de notre amour, défie la mort et reviens ! Reviens, je ne te hais point !