Le festival, organisé par le Centre international des études du spectacle (ICPS) de Tanger en partenariat avec l'université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan et le Centre international des cultures de la scène à Berlin, a mis en exergue la contribution de M. Miftah à l'enrichissement de la scène théâtrale et cinématographique marocaine, arabe et internationale, notamment au niveau des performances théâtrales individuelles. Les intervenants lors de la séance inaugurale ont mis une lumière crue sur le parcours distingué de Mohamed Miftah qui, par son talent, son innovation et son grand attachement au théâtre, a réussi avec brio à se forger une place de choix parmi les hommes de théâtre les plus connus au Maroc et dans le monde arabe. Cette cérémonie a été également une occasion pour présenter un livre sur le parcours professionnel de l'artiste Mohamed Miftah, rédigé par l'écrivain dramaturge, Mohammed Bahjaji, qui retrace les différentes étapes ayant marqué l'expérience artistique du talentueux Mohamed Miftah, qui a participé à plusieurs œuvres nationales, arabes et internationales, et constitue ainsi une consécration de la mémoire, de la création et de l'innovation du théâtre marocain. Intervenant lors de la cérémonie d'ouverture, le maire de Tanger, Fouad El Omari, a assuré que cette manifestation culturelle à vocation internationale joue un rôle important dans la préservation de la mémoire théâtrale et l'accompagnement de la dynamique culturelle et économique que connaît la ville de Tanger. M. El Omari a souligné, dans ce cadre, l'importance de renforcer les infrastructures culturelles et d'organiser des évènements artistiques, dans le dessein de répondre aux aspirations des citoyens et d'ancrer les valeurs d'ouverture à l'autre, de tolérance et de paix. Il a ainsi rappelé l'attention particulière qu'accorde le programme Tanger-métropole à l'environnement culturel pour ancrer l'identité et les valeurs d'ouverture de la ville et capitaliser sur le patrimoine unique de la cité, afin d'en faire un pôle touristique au niveau de la Méditerranée, compte tenu de sa situation géographique exceptionnelle, qui symbolise à merveille le souhait de rencontre et de brassage entre les cultures et constitue un espace d'initiation à la convivialité cosmopolite. Dans une déclaration à la MAP à cette occasion, le président de l'ICPS, Khalid Amine, a souligné que cette édition, placée sous le thème «le théâtre et la mémoire: la théâtralisation de l'archive», s'inscrit dans la continuité du dialogue autour des arts de la scène lancé par l'ICPS depuis sa création, en approfondissant la réflexion sur la dramaturgie, qui se veut le centre névralgique de la performance théâtrale. Cette manifestation vise à débattre de la problématique de la documentation et de l'archivage du théâtre arabe et de la théâtralisation des archives et à favoriser le dialogue entre le théâtre et les autres arts de la ville, a noté M. Amine. Il a ainsi indiqué que l'hommage rendu au grand acteur marocain, Mohamed Miftah, s'inscrit dans le cadre de la consécration de la culture de la reconnaissance envers les pionniers de la scène théâtrale marocaine, qu'il s'agisse d'artistes, dramaturges ou critiques, rappelant que cet événement a rendu hommage, dans les éditions précédentes, à de grands noms comme Hassan Manii, Mohamed Kaouti et Touria Jabrane et Abdelhak Zerouali. Pour sa part, Mohamed Miftah s'est dit honoré de cette reconnaissance émanant d'illustres professionnels et chercheurs dans le domaine du théâtre et des arts de la scène. Il s'est dit ému par la publication d'un livre sur son parcours, qui constitue désormais une référence sur son expérience dans les domaines du cinéma et du théâtre, pour les jeunes artistes et les chercheurs en la matière. La cérémonie d'ouverture a été ponctuée également d'une prestation musicale donnée par le chanteur et guitariste américain, Eric Anderson, avec la participation du violoniste italien Michele Gazich, qui ont gratifié le public du festival d'un concert mémorable, durant lequel l'artiste Eric Anderson a interprété une sélection parmi les plus belles chansons de son album «Memory of the future» (la mémoire du futur). Au programme du festival, figurent également la présentation de pièces théâtrales «Arbre amer» de la troupe Aphrodite, «Sarout» (clé) de Hussein Chaibi, «Tiryahin» de la troupe Akoun des cultures et des arts, ainsi que la projection de deux films cinématographiques intitulés «shooting photos» de Rabih Mrué, et «Al Kanhdaq» de Sahar Assaf. Le festival sera également marqué par des performances théâtrales données par des artistes venus notamment du Maroc, des Etats-Unis, Iran, d'Autriche et du Liban, et l'organisation de deux ateliers sur «la méditation, les arts martiaux, et la performance», encadré par l'expert allemand, Johannes Murguer au profit des professionnels du théâtre, et sur «l'improvisation et la performance ouverte», animé par Rachid Amahjour, au profit des jeunes artistes, outre la présentation de sept nouvelles œuvres en présence de leurs auteurs. En sus, des photographies retraçant la mémoire des théâtres égyptien et marocain, ainsi que des documents du Centre international des études du spectacle seront exposés au public du festival. Au menu du festival figure également l'organisation d'un forum international en relation avec le thème de cette édition, qui verra la participation de chercheurs et d'intellectuels de renom, et de conférences animées par des intellectuels internationaux, dont Erica Fischer Lichte, professeur en études théâtrales à l'université libre de Berlin, Anouar Majid, président de l'université New England de Tanger, Maria Shevtsova de l'université de Londres, avec la participation des chercheurs dans le domaine de la critique du théâtre, dont Steaven Eliot Fealmer, Mohamed Saif, Fadel El Jaf, Omar Fertat, Mohamed Samir El Khatib et Issam El Youssfi.