L'artiste plasticienne Leila Cherkaoui (vit et travaille à Casablanca) figure parmi les artistes peintres d'ici et d'ailleurs qui ont été sélectionnés dernièrement dans le cadre du projet citoyen et créatif «Syri-Arts exhibition and charity auction» dont 101 œuvres d'art sont exposées au Centre d'expositions de Beyrouth, et ce au profit des enfants réfugiés syriens au Liban, premières victimes de la guerre en Syrie. Organisée par Dr. Kathy Battista, directeur de l'Institut d'Art Contemporain de NY Sotheby, cette exposition a été marquée par une vente aux enchères en bonne et due forme, en faisant connaitre des œuvres représentatives d'un parterre distingué d'artistes de plusieurs horizons. L'artiste travaille acharnement à son espace «Atelier de Création» à Casablanca, en menant un travail passionnant de recherche sur la vie des formes et la profondeur de la couleur. Elle compte à son actif de multiples expositions collectives et individuelles au Maroc et à l'étranger ponctuant une démarche et un parcours d'une grande richesse. Elle occupe en cela une place originale dans la constellation des arts plastiques au Maroc. Sur son acte pictural, Maurice Arama (historien d'art, Paris), a écrit : «C'est le travail d'une artiste, âme libre, qui ne s'arc-boute pas sur des principes. Elle sait comment le vrai enlace les fidélités picturales, conduit la forme vers l'harmonie tonale, ouvre aux masses l'équilibre des dialogues intimes, porte vers son élan unitaire la composition que la maîtrise gestuelle de l'artiste écarte des étiquettes de la mode». Et d'ajouter : «La peinture n'est que peinture et rien de plus. Rien de moins, non plus» disait Manet ; à quoi Alechinsky, un demi siècle plus tard, avait ajouté : la peinture «une manière de voir le monde qui peut se lire en tous sens». Entre deux esprits éminents de l'art de notre siècle, Leila Cherkaoui, par-dessus les crevasses, les failles, les lézardes, les craquelures, les creux et les bosses lance depuis une décennie déjà, ses ponts fraternels». Entretien