La dette publique d'Espagne, qui englobe celles de l'administration centrale, des communautés autonomes et des municipalités, s'est élevée en 2011 à 734,961 milliards euros, soit 68,5% du Produit intérieur Brut (PIB). Il s'agit du taux le plus élevé depuis 1995 et représente en même temps le maximum fixé par le Pacte de Stabilité et de Croissance de l'Union Européenne (UE) qui est de 60% du PIB mais au-dessous de la moyenne de la zone-euro qui était de 87,4% du PIB au troisième trimestre de l'année dernière. La dette publique de l'Allemagne avait atteint 81,8 % du PIB et celle de la France était équivalente à 85,2 % de son PIB l'année dernière. En décembre dernier, la dette de l'ensemble des administrations publiques se composait de 76% de l'administration centrale (559,459 milliards euros), 19% pour le compte des communautés autonomes (140,083 milliards euros) et de 4,82% pour les entités locales (35.420 milliards euros). La croissance de cette dette a été de 8,5% du PIB, un chiffre qui a provoqué de grands remous aussi bien en Espagne qu'au sein de l'UE. Le groupe euro-zone vient d'exiger du gouvernement de Madrid de ramener ce pourcentage à 5,3% en 2012 et de porter à plus de 35 milliards euros les coupes des dépenses publiques à fin décembre prochain. En arrivant au pouvoir, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy s'est affronté à un lourd héritage en termes de déficit public bien que l'administration centrale accumule le plus important passif de la trésorerie. Toutefois, la dette des communautés autonomes s'est accrue de 17% en 2001. Cette dette avait, en outre augmenté de 13,1% du PIB, contre 6% en 1994, année qui avait marqué l'entrée en vigueur du calcul de cette donnée de la comptabilité publique. En 2008, exercice qui avait marqué le début de la crise économique, la croissance de la dette publique était de 6,7% du PIB. En général, la dette de l'administration centrale est passée, depuis l'éclatement de la crise, de 30,6% en 2008 à 52,1% en 2011. Toutefois, le comportement des entités locales (municipalités principalement) a été correct en termes d'endettement pour enregistrer une hausse de 0,03% en 2011 et se situer à 3,3% du PIB. Par région, c'est la Communauté de Navarre (Nord) qui a connu la plus importante hausse en augmentant de 44,56 % alors que celle de la Catalogne a clos l'exercice avec le plus haut niveau de dette en dépassant les 20,7% de son PIB. En termes nets, la mairie de Barcelone compte 1,09 milliard euros de dette contre 6,348 milliards euros pour celle de Madrid (la plus endettée des municipalités espagnoles) et 886 millions euros pour la ville de Valence. Pour l'exercice de 2011, les entreprises publiques se partageaient aussi une dette globale de 55,865 milliards euros (5,2% du PIB) mais leur endettement avait progressé de 5,6% par rapport à 2010. Une étude publiée en avril dernier par le Strategic Research Center EAE Busniess School sur la dette publique espagnole en comparaison avec celle des autres pays du monde durant les dix dernières années, révèle que la part de la dette publique qui revient à chaque citoyen vivant en Espagne était de 14.498 euros, contre 32.643 euros en Belgique, 30.621 euros en Italie, 23.343 euros en Allemagne et 27.488 euros en Grèce. Par région, la dette per capita à Madrid avait augmenté entre 2005 et 2010 de 87,4%, à Saragosse de 53,44%, à Séville de 33,32% et à Barcelone de 2,87%. Selon la même étude, la dette publique d'Espagne pourra progresser de 50,34% dans les cinq prochaines années pour atteindre 1.002,010 milliards euros en 2015. Ce chiffre pourra représenter alors 81,99% de son PIB.