Depuis déjà longtemps, le lycée qualifiant princesse Lalla Mariem d'Agadir, l'un des établissements les plus anciens du Souss, était le point de mire des comportements négatifs qui nuisent grandement aux valeurs éducatives censées être de mise. Au départ, cet établissement scolaire était réservé exclusivement aux jeunes filles, depuis sa création, il y a plus de cinq décennies. Cependant, au début du présent millénaire, on a jugé bon de le mixer, au côté de son alter égo, le lycée Youssef Ben Tachfine, l'un des prestigieux établissements de tout le pays. Cette mixité n'a nullement dissuadé «les coureurs de jupons» qui continuent à garer leurs véhicules, munis de baffles stridents, le long des allées mitoyennes pour tenter les lycéennes, fort vulnérables à ces sortes de manœuvres. Aujourd'hui, ces harcèlements sexuels qui ciblent des ados «prédisposées» à jouer le jeu, sont de plus en plus fréquents et prennent, malheureusement, des tournures beaucoup plus inquiétantes. En fait, ces parties de «chasse» aux gamines n'ont pas seulement un caractère strictement sexuel, mais se convertissent en un réel marché de liquidation de la came et de l'alcool. Des trafiquants puisent leurs diverses marchandises, plus spécialement aux filles de notabilités qui se montrent plus généreuses, ce qui incite de plus belle à la débauche publique. C'est devenu tellement monnaie courante que les jeunes délinquants ou encore des adultes assez âgés, prennent goût à ce trafic porteur. Les victimes de ces tentations infaillibles tombent une à une pour se transformer en véritables «aliénées», en quête de leur portion apaisante. Il suffit, bien entendu, de faire un tour devant le lycée ou aux alentours pour se rendre compte de la gravité de cette situation pratiquement alarmante. Certains jeunes « cascadeurs » s'adonnent à l'exhibition en scooter de cabrement, finissent par séduire des filles emportées par la magie de la prestation, pour enfourcher vite l'engin ronflant et s'exécutent, en duo, des va et vient interminables. Finalement, ces exercices de frime périlleux se terminent, généralement, par des culbutes mortelles, au grand malheur des parents endeuillés. Et ce n'est pas les exemples qui manquent dans ces mésaventures sordides. D'autres, très excités par les fortes doses snifées, ingurgitées ou injectées, se paient même le luxe de heurter des voitures stationnées devant le portail du lycée en question et provoquent pareillement des querelles avec aussi bien les élèves et les enseignants que les visiteurs de l'établissement. Ces actes de violences qui s'amplifient à une cadence préoccupantes sèment, en effet, un climat de timouride et de désarroi tant aux abords du lycée qu'à l'intérieur. De surcroît, l'abondance de ces pratiques hideuses qui demeurent, jusqu'à présent dans l'impunité déconcertante, est de nature à contaminer les plus « innocentes » des élèves, en perpétuelle proie à la délinquance juvénile qui s'offre à portée de main. Tout un travail de fond est à entreprendre pour préserver nos enfants mineures de la dérive multiforme. Certes, l'autorité éducative, toutes constituantes réunies, se doivent de s'atteler à une campagne de sensibilisation de ces dangers destructifs, en tant que berceau de sécrétion pédagogique des idéaux humanistes. Toutefois, l'intervention d'autres autorités sécuritaire, administrative et judiciaire est judicieuse pour mettre fin à ces dérapages de jeunes nocifs, mettant en péril toute une harmonie sociétale montante. Dans ce sens, des rondes policières continuelles, en particulier pendant les heures de pointes, sont sollicitées, afin de mettre la main sur les semeurs de zizanie estudiantine, sans pour autant, épargner les fils gâtés des personnalités influentes de la ville qui, une fois pris dans les filets de la police pour un délit quelconque, seraient immédiatement relâchés, suite à un simple appel téléphonique de leurs pères richissimes. Le lycée Lalla Meriem porte bien le nom d'une princesse qu'il va falloir immuniser de toute souillure folle.