Parler d'un cinéaste en employant l'adjectif «engagé» a fait l'objet d'un grand galvaudage ces dernières années. Rencontrer l'illustre cinéaste malien Cheick Oumar Sissoko est une occasion pour restituer à ce terme tout ce qu'il évoque de plus noble et plus ancré dans les valeurs humaines véhiculées par le cinéma. En effet, ses cinq longs métrages, dont deux furent couronnés par l'Etalon de Yennenga au FESPACO (Guimba en 1995 et La Genèse en 1999), témoignent d'un dévouement inconditionné aux causes politiques et humaines sur le continent africain en général et au Mali en particulier. Il s'est aussi frotté directement à la chose politique en occupant, entre 2002 et 2007, le poste de ministre de culture de son pays. Le 5 mai 2013, il a été élu secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI).