L'expansion et l'internationalisation des entreprises marocaines constituent un argument pour consolider ce modèle marocain qui semble s'affirmer dans une région et un continent où la stabilité politique, voire l'existence même de l'Etat, sont encore à établir. Les réformes entreprises depuis 1998 ont permis au moins de résister aux répercussions de la récession mondiale. Les efforts doivent être maintenus pour répondre aux attentes légitimes des Marocaines et des Marocains à vivre dans le bien être et la justice sociale, et à celle d'une immigration de plus en plus présente. Plusieurs accords de libre-échange lient le Maroc à d'autres entités étatiques ou ensembles économiques; et la gestion déléguée d'un certain nombre d'activités montre son ouverture sur l'initiative privée nationale ou étrangère. Des restrictions dans le domaine de l'emploi, de la banque, de l'agriculture, du transport, des mines et autres services publics maintiennent un monopole national garantissant un équilibre socio-économique précaire et une certaine «paix sociale» toujours menacée par «le laisser aller laisser faire» et son appétence au profit. La corruption gangrène la société et la protection de l'environnement reste beaucoup plus dans les vœux que dans la pratique. La justice tarde à être réformée et le système éducatif est en panne. Autant de secteurs, entre autres, où la réforme piétine pour ne pas dire qu'elle cale tout simplement. Ce clair obscur typique des sociétés en transition recèle en lui les problèmes pouvant obérer une présence à l'international capable d'assurer une intégration «win win», particulièrement avec l'Afrique. Le Maroc est fort, comparativement à l'existant au niveau du continent africain, par ses réalités politique, géopolitique, socio-économique et culturelle. Mais à moins de vouloir jouer aux thuriféraires, il reste beaucoup à faire aussi bien en interne qu'à l'international pour que le Royaume assume le rôle qui lui convient dans la promotion d'une coopération sud-sud dans le cadre d'un développement humain et social et non dans celui de l'assistanat, de la dépendance et de l'aliénation. Les maîtres de la mondialisation aujourd'hui cherchent des intermédiaires pour ne pas s'enliser dans des reconstructions et des restructurations issues des échecs patents du néocolonialisme et du libéralisme dans le continent africain. En Afrique comme sous d'autres cieux, le développement durable ne peut se construire sans paix et sécurité. Le Maroc reste visé par les ennemis de son intégrité territoriale qui, depuis 1975 et plus loin encore, ont essayé de le mettre à genoux. La volonté de l'ensemble des Marocaines et des Marocains, leurs sacrifices de tous les instants et dans tous les domaines, ont fait échouer les billevesées des séparatistes et de leurs suppôts à l'international. Il importe alors que les instances internationales et les institutions onusiennes reconnaissent le droit irréfragable du Maroc et de sa population à édifier l'Etat démocratique et moderne dans l'ensemble de son territoire, loin de toute tutelle et en totale souveraineté. Tel un chicot de dent pourri, ce conflit artificiel autour du Sahara occidental marocain perdure depuis des décennies. Les Marocaines et les Marocains ne peuvent comprendre la perpétuation d'une situation en complète inadéquation avec la réalité et dont seul le jeu diplomatique et médiatique attise la braise. Comme il importe alors au Maroc de promouvoir la responsabilité sociale de l'entreprise, aussi bien en interne qu'à l'international, pour lui permettre de créer les richesses nécessaires au développement humain et à l'épanouissement de l'ensemble des populations par l'éducation, la santé, le logement et le bienêtre. Il importe dans ce cadre que le transfert des personnes, des biens et des services entre les pays soit conforme à l'idée noble d'un co-développement et non du profit parasite et non productif. En vrac et sans que la liste soit exhaustive, ce sont des valeurs telles que le respect des droits fondamentaux de la personne humaine, la saine gouvernance et la concurrence loyale, la protection de l'environnement, l'amélioration permanente des conditions de travail, la prévention de la corruption, le combat contre la dépravation, la transparence des politiques publiques, la défense des intérêts des consommateurs, la simplification des procédures et une administration proche et au service de la population, l'égalité des chances, l'égalité entre les hommes et les femmes, l'égalité entre les territoires, la tolérance et le respect de l'autre, le combat contre le terrorisme quelle que soit son origine... ce sont ces valeurs universelles qui soutiennent le modèle marocain dans sa réalisation au profit de l'ensemble des Marocaines et des Marocains, à l'intérieur du pays et à l'international.