Benkirane au Parlement La situation des secteurs sociaux au niveau national «s'améliore d'une manière permanente, sans pour autant atteindre les résultats escomptés», a affirmé mercredi le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. «Le Royaume a fait un progrès en matière de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). De plus, il a pu dépasser les objectifs fixés en fin 2012,» a indiqué M. Benkirane, qui s'exprimait lors de la séance plénière mensuelle relative à la politique générale consacrée à «la question sociale dans les programmes et politiques gouvernementaux». Selon le chef du gouvernement, les taux d'accès au réseau routier, à l'électricité et à l'eau potable dans les zones rurales se sont élevés respectivement à 74, 98 et 93%. Le gouvernement a procédé au suivi de la mise en œuvre de certains programmes d'envergure en cours et à l'application et au lancement d'autres nouveaux programmes, a-t-il dit. «Malgré le fait que les programmes sociaux sont toujours les premières cibles de la réduction dans une conjoncture de crise, l'exécutif n'a pas eu recours à ce choix. Au contraire, il a préservé les acquis sociaux en œuvrant pour les renforcer et a tenu ses engagements financiers en matière de dialogue social», a expliqué M. Benkirane. Pour ce faire, des enveloppes de 13,2 et 4 milliards de dirhams supplémentaires ont été mobilisées au titre des lois de finance de 2012 et 2013, respectivement. En dépit de la conjoncture économique difficile, le gouvernement a augmenté les fonds destinés aux secteurs sociaux, comme en témoigne le projet de loi de finance 2014, qui leur a alloué 53 % du budget, dont 35 MMDH consacrés à la subvention des prix de certains produits de base. Le PLF a également consacré 103,7 milliards de DH à la masse salariale, dont 3 milliards au titre des opérations de promotion dans le grade, a ajouté le Chef du gouvernement. M. Benkirane s'est également attardé sur les contraintes et défis qui se dressent devant l'exécution des programmes sociaux du gouvernement, évoquant l'insuffisance des ressources et les problématiques de gouvernance. Car, a-t-il expliqué, en dépit des efforts consentis pour promouvoir les secteurs sociaux, «on n'est pas encore parvenu à couvrir le déficit accusé dans les services sociaux au Maroc, bien que la moitié du budget de l'Etat leur soit allouée». S'il est difficile, à la lumière de la conjoncture actuelle, de fournir un effort financier additionnel, il y a encore de la marge à l'initiative en termes d'amélioration de la gouvernance des secteurs sociaux, a-t-il dit, évoquant l'ingénierie des politiques sociales, la rationalisation de la gestion des ressources, l'amélioration de la coordination et de la convergence entre les politiques publiques en matière sociale et la dynamisation des partenariats public-privé et de la solidarité sociale, ainsi que la mise en œuvre des grandes réformes dans ces domaines. A ce propos, M. Benkirane a noté que le gouvernement œuvre sur ces différents niveaux pour relever le défi de réaliser un développement économique, social et humain équilibré et durable et rattraper le déficit social. Le gouvernement a consacré en 2013, 42 milliards dhs au secteur de l'éducation et la formation, a-t-il ajouté, soulignant que la l'année scolaire 2012/2013 a enregistré un développement positif en terme de généralisation de la scolarisation. Ainsi le taux de scolarisation au niveau du primaire est passé de 91,2 % en 2007/2008 à 99,6 % en 2012/2013. Il a été procédé également au renforcement des infrastructures scolaires pour 10.208 établissements créés. Le gouvernement a consacré entre 2011 et 2013 quelque 21.200 postes budgétaires pour ce secteur. Evoquant le programme de lutte contre la déperdition scolaire, M. Benkirane a souligné que le gouvernement a poursuivi ses efforts en la matière, ce qui a permis d'assurer l'accompagnement de 876.000 élèves de l'enseignement primaire et collégial. S'agissant de l'amélioration de la qualité de l'enseignement supérieur et de la promotion de la recherche scientifique, le chef du gouvernement a souligné que l'exécutif a élaboré une nouvelle stratégie 2013-2016 pour le développement de ce secteur, s'articulant sur l'accroissement du taux d'embauche parmi les diplômés, la promotion de la bonne gouvernance dans ce domaine, la consolidation des services sociaux au profit des étudiants, la révision de l'arsenal juridique inhérent à ce secteur et la promotion de la recherche scientifique et la coopération internationale. Pour ce qui est de la santé, M. Benkirane a évoqué la stratégie gouvernementale 2012-2016 visant l'amélioration de l'accès aux services de santé, le développement de la santé maternelle et des personnes à besoins spécifiques, l'amélioration des dispositifs de protection contre les maladies et de la bonne gouvernance, la généralisation de la couverture sanitaire, l'approvisionnement en médicaments et en fournitures médicales, le renforcement du cadre juridique et la consolidation de la régionalisation et du partenariat entre les secteurs public et privé en la matière. Le chef du gouvernement est revenu également sur la généralisation du Régime d'assistance médicale (RAMED), lancé par SM le Roi Mohammed VI en mars 2012, et dont ont bénéficié plus de 2 millions de familles (environ 5,6 millions de personnes), alors que plus d'un milliard DH seront consacrés à l'approvisionnement en médicaments dans le cadre de l'accompagnement de ce programme. Sur le plan de la politique du médicament, M. Benkirane a rappelé que le gouvernement est déjà parvenu à baisser les prix de 320 médicaments en plus de la baisse des prix de 800 autres, annoncée récemment. Le budget du secteur de la santé, a-t-il poursuivi, a été augmenté d'environ 2 milliards, passant de 10,4 à 12,3 milliards DH entre 2010 et 2013, notant qu'en matière de ressources humaines, le secteur a bénéficié d'une moyenne annuelle de 2.000 postes budgétaires depuis 2008 et 2.300 pour l'année 2013. Dans le domaine de l'habitat, M. Benkirane a indiqué que le gouvernement oeuvre pour réunir les conditions appropriés pour la création d'habitat décent, la diversification de l'offre de logement, l'amélioration du produit, la requalification urbaine et la réhabilitation des anciennes médinas.Il a rappelé que le gouvernement oeuvre également pour la promotion d'un produit/habitat qui prend en compte le pouvoir d'achat des citoyens notamment la classe moyenne. S'agissant des domaines de la solidarité et du développement humain et social, le gouvernement poursuit la mise en œuvre de l'INDH avec ses quatre programmes dans sa 2ème phase (2011/2015) avec une enveloppe de 17 milliards dh. Il sera procédé également à la mise en œuvre du 5ème programme de l'INDH qui porte sur «la requalification territoriale» au profit de la population des zones enclavées pour un montant de 5 milliards dh. Concernant le renforcement de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, le Chef du gouvernement a fait état de la création du Fonds d'appui à la Cohésion sociale dans le cadre de la Loi de finances 2012, destiné au financement des dépenses liées à la contribution au régime de l'assistance médicale, au soutien des personnes à besoins spécifiques et à la lutte contre la déperdition scolaire. Une enveloppe de 3 milliards de DH sera allouée au titre de l'année 2014 à ce fonds qui verra sa base des bénéficiaires élargie. Pour ce qui est du secteur de l'emploi, M. Benkirane a rappelé les initiatives lancées par le gouvernement, notamment le système de l'auto-entreprenariat, doté d'un cadre fiscal incitatif, de procédures simplifiées pour encourager les jeunes à l'auto-emploi et un programme de formation de reconversion en pédagogie destiné à 10.000 titulaires de licence qui bénéficieront chacun d'une bourse mensuelle de 1.000 DH. D'autres initiatives du même genre destinées à des secteurs comme la santé verront le jour prochainement, a-t-il ajouté. Le gouvernement a également continué à mettre en œuvre les initiatives de promotion de l'emploi qui permettront l'insertion et la qualification de 55.000 bénéficiaires au titre du programme «Idmaj» et de 18.000 autres pour le compte du programme «Taahil», ainsi que la création de 500 nouvelles entreprises dans le cadre du programme «Moukawalati», selon le chef de l'Exécutif.