Voler la pudeur de la société, violer l'honneur de ses femmes et violenter sa vie conjugale, sont les maux qui rongent encore les relations humaines d'une nation émergente. Dans la région Souss Massa Drâa, le phénomène prend des tournures inquiétantes, à l'image d'Ouafa qui, sous la torture, rendit l'âme. Notre pays est, malheureusement en pleine controverse. Au moment où le texte institutionnel caracole, le contexte sociétal dégringole. Faut-il alors endosser la responsabilité de ces contrastes aux institutions en place et aux sacrifices des organisations féminines et des droits humains ? Ce serait, alors, un drôle effet d'ingratitude envers cet effort titanesque qui se fait, nuit et jours, par nombre de constituantes du peuple. Qui faut-il, en fait, blâmer face à cette prolifération des agressions multiples les femmes, aussi bien dans le domicile conjugal que la rue, le champ, l'usine... ? Certainement la mentalité masculine, dans sa globalité, qui continue encore à se croire au-dessus de ce qu'exige l'équilibre social. Ce sentiment de supériorité qui habite, hélas, la majeure partie des hommes, ne cesse de tendre sa mainmise sur la vie quotidienne. Et, parmi cette majorité, évoluent aussi ceux qui, en principe, devraient faire respecter les valeurs de l'égalité et de la parité. La culture du «masculin» habite toujours les esprits des hommes, malgré les avancées notoires des lois et des décrets. Faudrait-il rappeler que tant que cette culture rétrograde s'installe dans les raisonnements irréfléchis des hommes, on ne peut parler ni de développement ni de démocratie. La femme constitue la moitié de la société et il est, vraiment, absurde d'hypothéquer l'avenir du pays en sacrifiant toute sa moitié. Il serait donc impératif de mener une lutte sans merci, contre les esprits et les mentalités pour qu'enfin, certains hommes tortionnaires cessent de brutaliser leurs femmes, au nom de la force «virile». L'affaire d'Ouafa qui fait encore l'actualité, non pas seulement dans la région, mais à travers tout le pays, continue à susciter la rancœur et l'acrimonie au sein des populations, tous registres confondus. Les courroux s'élèvent dans les airs, les manifs se perpétuent dans les lieux publics... Cependant, faut-il s'en contenter pour éprouver un certain «réconfort» intermittent ? C'est justement ce qui se passe ! Plus on monte au créneau, plus les écervelés tortionnaires malmènent, châtient, battent et abattent leurs victimes. Cela ne peut perdurer. D'autres alternatives interpellent. C'est l'affaire de tous, à commencer par les décideurs des affaires publiques...