On reproche souvent aux hôpitaux publics d'être peu performants, peu accueillants, mal organisés, mal entretenus, un manque de sécurité, une hygiène qui laisse à désirer, des pannes répétées de matériel… Bref, ce genre de réflexion reste souvent tributaire de l'expérience des uns et des autres avec l'hôpital. C'est une réflexion qui peut revêtir un caractère purement fantaisiste, qui ne repose sur aucune réalité, on pense et on dit ce que d'autres expriment loin de toute objectivité. Cela étant dit, on ne peut nier certaines réalités , certaines dérives , des maux dont souffrent certains hôpitaux depuis des années et dont les véritables causes sont le manque de compétences avérées de certains responsables de ces mêmes structures hospitalières, des directeurs d'hôpitaux qui ont été parachutés, pistonnés à une époque où notre pays a besoin de femmes et d'hommes dont la formation et le profil les disposent pour gérer ces mêmes hôpitaux, mais qui ont été écartés pour des raisons que la raison ne peut accepter. On comprend mieux pourquoi certains hôpitaux sont malades de leur gestion. Mais alors comment sont donc sont nommés les directeurs des hôpitaux ? Qui sont – ils ? Quelle est leur formation ? Leur nomination obéit- elle à des considérations partisanes ou autres ? Telles sont les questions qui taraudent l'esprit de bien des citoyens, mais aussi de professionnels de santé qui, souvent, ne comprennent pas les choix qui sont opérés. La gestion d'une structure hospitalière n'est pas chose aisée comme peuvent le croire certaines personnes. Elle fait appel à plusieurs critères, atouts et qualités que doit avoir un bon gestionnaire digne de ce nom. Ce qui dans les faits n'est pas souvent le cas. Un hôpital mal géré est par définition une structure malade et qui dit gestion médiocre ou incompétence pour mener à bien le service public dit la porte ouverte aux dérapages, aux abus, à la médiocrité…. Quand un hôpital est mal géré que ce soit par incompétence, ignorance ou quand les responsables donnent le mauvais exemple, agissent avec légèreté, n'accordent pas ou peu d'intérêt aux problèmes courants (ressources humaines, matériel, qualité des soins, absentéisme, corruption.) Les citoyens finissent par en payer le prix et ne cachent pas leur grief à l'adresse de certaines structures hospitalières. Le malaise peut prendre plusieurs formes et avoir des causes différentes, c'est le cas quand il s'agit d'obtenir un rendez-vous ou lors d'une prise en charge urgente, une hospitalisation, des examens externes et autres prestations qui peuvent vite se transformer en cauchemar par la faute de certains énergumènes imbus de leur personne. Cette situation est vécue au quotidien ici et là, la plus belle preuve reste, bien entendu, celle qui nous est souvent transmise par la TV ou encore plus vivante celle que l'on peut observer soi-même si l'on prend la peine d'aller dans un hôpital. Aujourd'hui, pour beaucoup de citoyens, venir à l'hôpital reste une démarche obligée. Ils y vont à reculons par manque d'autres alternatives, eu égard aux moyens qui font défaut, au mauvais accueil, aux rendez-vous lointains, aux pratiques parfois inacceptables… La primauté à la méritocratie Ceci dit, tout n'est pas noir, fort heureusement que les bonnes volontés existent, c'est pourquoi on ne peut nier les améliorations qu'enregistre notre système de santé en terme de performance, de rendement, de qualité des soins… mais toutes ces tentatives sont minées par les comportements irresponsables d'une minorité qui se complait dans la médiocrité. Il est clair que des actions sont entreprises en vu de faire changer ces mauvais comportements et d'infléchir la tendance vers de meilleurs rapports entre soignants et soignés. Idem pour les postes de responsabilité qui sont occupés par certains médecins qui n'ont pas de formations spécifiques qui les prédisposent pour gérer les hôpitaux et autres services. Notre réel problème, celui auquel il faut s'attaquer, c'est àa l'évidence celui de former des professionnels de santé intègres, honnêtes, dévoués et motivés C'est précisément là où réside le véritable problème. Il faut donc revoir la copie, axer les efforts vers une meilleure formation des professionnels de santé. Il s'agit de confier la gestion des hôpitaux à celles et ceux qui ont de réelles compétences, des diplômes qui les prédisposent pour assurer de telles responsabilités. Ne plus accepter et ne plus admettre une bonne fois pour toute les parachutages, les nominations partisanes, le favoritisme, le clientélisme qui sont synonymes de médiocrité. Il s'agît aujourd'hui de remédier aux erreurs qui ont été commises, de confier la santé de nos concitoyens aux personnes compétentes, celles qui ont de réelles capacités pour gérer, ceux qui sont pétris d'expériences, qui ont des diplômes reconnus de gestionnaires des structures de santé. Des professionnels exemplaires, dont la probité, la droiture, l'honnêteté ne font pas défaut. Il ne s'agit pas de nommer aux postes de responsabilité des personnes qui n'ont ni la capacité, ni le profil et de leur confier des directions, des divisions, des délégations ou des hôpitaux. Le temps du changement Quand on voit le profil de certains directeurs d'hôpitaux nommés il y a de cela quelques temps avant l'arrivée du nouveau ministre de la santé, on ne peut que s'étonner, car on souffle le chaud et le froid, on dit une chose et son contraire. Ce genre de comportement et de décision est contraire à toute éthique car il s'agit avant toute chose de la santé des Marocains et sur ce chapitre personne n'a le droit de les exposer à des risques. Le ministre de la santé, le professeur Houcine Louardi, a signifié clairement que la santé de nos concitoyens ne saurait être confiée à celles et ceux qui n'ont pas toutes les compétences requises pour mener à bien toutes les actions nécessaires pour assurer un réel essor à la pratique médicale. Tous les moyens pour mener à bien les missions dévolues aux structures hospitalières seront octroyées, les recrutements des médecins et des infirmiers seront revus à la hausse, les pharmacies des hôpitaux seront dotées en médicaments, en matériel, les revendications seront étudiées comme il se doit, la motivation sera aussi au rendez-vous… Par toutes ces actions et tant d'autres, le ministre de la santé entend démontrer, si besoin est, que son département entend assurer pleinement ses responsabilités, mais que, parallèlement, les autres responsables doivent eux aussi rendre compte. Il s'agit de savoir qui fait quoi, qui est responsable de tel ou tel autre acte. Cette approche nous permettra de réaliser un véritable changement et passer d'une logique basée sur la diligence à une logique de confiance, d'évaluation et d'efficacité. C'est ce qu'attendent nos citoyens.