Raja de Casablanca Le limogeage de l'entraîneur M'Hammed Fakhir reste, toujours, une énigme sauf pour celui ou ceux qui en ont décidé ainsi. Les différentes explications, si elles sont contradictoires, ne tiennent pas debout et ne sont point convaincantes. Certes, le coach rajaoui a fait grincer des dents et la grogne s'élevait chaque jour à cause des résultats en dents de scie du début de saison. Pour certains, la goutte d'eau qui aurait fait déborder le vase a été, incontestablement pour eux, le fait d'avoir perdu le trophée de la coupe du Trône dont il était le détenteur la saison passée. Toutefois, si l'équipe casablancaise avait été défaite par une équipe de second plan, on aurait pu crier au scandale. Mais, face à elle, il y avait une robuste et coriace équipe qui en voulait beaucoup. De surcroît, le Raja avait perdu aux tirs au but et ce n'est ni Hachimi ni Hafidi ni Fakhir qui avaient raté leurs tirs. Mais en face, il y avait un grand Laâroubi qui avait stoppé deux tirs. Sur le plan résultats, avant son match retard de la 9e journée face au DHJ, le Raja comptait 16 points, soit 3 longueurs seulement de retard sur le leader, le Moghreb de Tétouan. Même avec la défaite enregistrée dans le dit match, le parcours est encore long pour désespérer. Prétendre que la cause a été le refus de Fakhir de renouveler son contrat est une chose aberrante. D'un autre côté, le président du club des Verts, Mohamed Boudrika, ne cessait de répéter que Fakhir avait réalisé 90% du projet tracé la saison dernière. Beaucoup donc de contradictions et aucune explication ne pourrait convaincre même les limités intellectuellement. Et puis, même si les dirigeants rajaouis avaient jugé utile et indispensable de procéder à un changement technique à 10 jours d'une haute et prestigieuse manifestation footballistique que le monde entier suivrait, Boudrika et ses auxiliaires ne sont pas assez fous pour déstabiliser leur équipe ! Qu'est-ce qui a poussé à commettre une telle bévue ? J'ai beau me casser la tête, comme tant d'autres, sur la ou les raisons qui avaient poussé Boudrika et les siens à «se débarrasser», rapidement, de Fakhir. Je n'ai rien trouvé de plausible et de convaincant. Les déclarations des responsables sont toutes contradictoires et les membres du comité ne se sont pas arrêtés sur une seule et unanime cause. Les résultats et le parcours du RCA de Fakhir ne sont pas la véritable raison. Le DHJ ne pourrait en être la véritable cause. Car en football, on a toujours un vaincu et un vainqueur ou à défaut on se partage les points. L'histoire évoquée de la coupe d'Afrique ne tient pas non plus. Le comportement de Fakhir avec son environnement est irréprochable. Les supporters des Aigles Verts l'aiment trop pour lui nuire. Ils ne l'oublieront pas pour services rendus en tant que joueur, formateur des jeunes et en tant que 1er responsable de l'équipe A ainsi que pour ce qu'il lui avait fait gagner comme titres... Qu'est-ce qui aurait pu précipiter, donc, le limogeage de Fakhir ? Ses déclarations irréfléchies juste après la finale de la coupe du Trône quand il avait critiqué la date de la tenue de la finale et le choix du complexe Moulay Abdellah dont la pelouse n'est guère praticable pour jouer un simple match de football. En dépassant la ligne rouge, il s'était embrouillé les pieds. Il avait piétiné là où il ne devait pas poser les pieds. Cette supputation donne un sens aux déclarations du porte-parole du club casablancais, Samir Chawki, qui n'avait cessé de dire que «ce limogeage n'est pas dû à de mauvais résultats». Cependant, le cumul d'erreurs commises par Fakhir serait derrière son remerciement, même si le Raja voyait plus loin et au-delà du Mondial. Le Raja pense sérieusement à son engagement à la prochaine Ligue des Champions d'Afrique dont les compétitions débuteront au mois février prochain jusqu'à la finale programmée dans le dernier mois de l'année. Fakhir, lui, ne voulait pas rempiler avec son club préféré et pense partir juste après la fin de son contrat en juin 2014 au moment où la Champion's league battait son plein avec le début de la phase des groupes menant vers le dernier carré... Quoi qu'il en soit, le Raja, dernier club marocain à remporter ce trophée africain en fin de l'année 1999, est appelé à mieux négocier son prochain safari continental en veillant surtout sur son stabilité technique avec la venue d'un nouveau coach, Faouzi Benzerti. Un choix qui semble judicieux au vu du palmarès riche du technicien tunisien, surtout en compétitions africaines. Souhaitons que le Raja réussisse avec son nouveau coach...