Shanghai brille : plus de 1,7 million de visites touristiques internationales au premier trimestre 2025    Le Roi reçoit les MAE des trois pays de l'Alliance des Etats du Sahel    Talbi Alami : Les pays du Sud disposent d'énormes potentiels à mobiliser pour un avenir durable    Commission militaire maroco-espagnole : Rabat abrite la 11e réunion    SM le Roi félicite Abdelilah Benkirane suite à sa réélection en tant que secrétaire général du PJD    Panne d'électricité : Sanchez remercie le Maroc pour son aide    Appels croissants à l'ouverture du dossier du Sahara oriental marocain sur la scène internationale    Ahmed Toufiq se dresse contre les contenus numériques religieux extrémistes    De nouveaux ambassadeurs nommés par le Roi Mohammed VI    Espagne, Portugal : coupure d'électricité ou cyberattaque ? L'Algérie en alerte, le Maroc est-il concerné ?    Aérien. RAM lance une nouvelle ligne vers l'Italie    Stratégie : Maroc Telecom accélère sa transformation    Info en images. Tourisme : Hausse de 23% des nuitées à Fès    Grâce à l'interconnexion avec le Maroc et la France, l'Espagne rétablit progressivement son approvisionnement en électricité et appelle à la modération de la consommation    La Bourse de Casablanca ouvre en hausse    Le 1er Dou Al-Qiida 1446H correspondra au mardi 29 avril 2025 (Ministère des Habous et des Affaires islamiques)    Élection du pape: Le conclave commencera le 7 mai    Projet Kuiper : Amazon s'apprête à lancer ses premiers satellites pour rivaliser avec Musk    L'Espagne, le Portugal et certaines régions de France touchés par une panne de courant massive    CAN féminine Futsal : le Maroc en finale et en coupe du Monde    Tennis : Suspension des matchs à Madrid en raison de la panne d'électricité massive    OM : Amine Harit, un retour compliqué    CAF : Fouzi Lekjaa nommé 1er vice-président    Football : Webook.com, nouveau partenaire officiel de la billetterie de la FRMF    Ifrane : Grand départ du Maroc Historic Rally à Ras Elma    Sport : Hooliganisme dans les stades, l'autre défi du supportérisme    Championnat d'Afrique de judo. Le Maroc décroche 6 médailles    Une tragédie à Oran révèle les priorités du régime algérien, loin des souffrances de ses citoyens    Les prévisions du lundi 28 avril    Auditec célèbre 20 ans d'engagement et d'innovation au service de l'audition    Le Maroc et le Tchad s'accordent dans le monde universitaire    SIEL : La 30ème édition a accueilli plus de 403.000 visiteurs    Le Maroc participe au 7e Sommet culturel d'Abou Dhabi    Dakhla : le rap marocain conquiert le désert avec STORMY    "The HERDS" une parade pour le climat fait escale au Maroc    En Couv'. Rap'industrie : les beats font riche    Marrakech : Un éclat de mode authentique entre hier et aujourd'hui    Mawazine 2025 : De La Soul célèbre son héritage afro sur les rives du Bouregreg    Disparition : Valentin-Yves Mudimbe tire sa révérence    Le Maroc, invité d'honneur au Forum des Entrepreneurs Chine-Pays Arabes à Hainan    Le CFCM appelle les musulmans à la vigilance suite à l'attentat islamophobe de La Grand-Combe    Equitación: Los jinetes marroquíes dominan en el festival inaugural EAU-Marruecos en Casablanca    Elections au Canada: les libéraux crédités de 43% des intentions de vote    Mohammedia : explications concernant la vidéo sur un incident dans un bus de transport    Chine : Retour sur Terre des astronautes de "Shenzhou-19" après la passation des missions de la station spatiale chinoise    L'escalade des tensions entre l'Inde et le Pakistan après la décision de couper l'eau    An opponent of Morocco's sovereignty over the Sahara invited to the PJD congress    France : Islamophobic motive suspected in mosque worshipper's murder    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La traduction, un passage incontournable vers la modernité
Centre d'études des temps modernes
Publié dans Albayane le 01 - 12 - 2013


Centre d'études des temps modernes
«Le problème de la culture n'a pas trouvé des oreilles attentives auprès de ce qu'on peut appeler notre élite». Le constat est grave, laisse entendre Ismail Alaoui, président du Centre d'études des temps modernes, lors d'une conférence de presse organisée, jeudi 28 novembre à Casablanca.
Consacrée à la présentation du premier tome de la traduction en arabe de l'ensemble des œuvres de Jean Jacques Rousseau, cette manifestation culturelle a été l'occasion pour soulever plusieurs problématiques préoccupant la société marocaine, en l'occurrence la question de la langue qui devrait, selon le conférencier, être abordée dans la sérénité, loin des débats stériles. Evidement, le choix de la traduction des œuvres de Rousseau n'est pas un acte fortuit, car il s'agit de l'un «des grands philosophes précurseurs des principes de la modernité et des changements profonds qu'a connus l'Occident», précise-t-il. Malheureusement cette modernité se situe de l'autre côté de la barricade par rapport à notre société, en raison de plusieurs entraves structurelles. Ces obstacles, Ismail Alaoui, les résume en un point essentiel, celui de la crise du système éducatif. «Il faut assumer une réalité amère, celle qui veut que seulement entre 1 et 3% des enfants qui rentrent à l'école peuvent espérer une mobilité sociale ascendante et appartenir à l'élite, contrairement à la norme internationale qui se situe à 25% », explique le conférencier. Et d'ajouter que le dépassement de ce handicap est une condition sine qua non pour qu'on puisse intégrer la modernité qui n'est pas étrangère à notre culture marocaine. D'ailleurs, les écrits de Salam Moussa, Rifa'a Rafi al-Tahtawi en témoignent. D'où la nécessité de revenir à Rousseau et s'imbiber de sa pensée, après une interruption de plusieurs décennies, conseille-t-il. Bref, il faut que les sciences humaines aient voix au chapitre.
S'approprier l'appareil conceptuel de Rousseau
Par ailleurs, le professeur Abdeslam Cheddadi, auteur de la traduction du premier tome de J.J. Rousseau, a expliqué l'importance de la traduction de l'œuvre à la langue arabe. «Sans traduction, on ne peut aucunement concevoir un passage vers la modernité», avance le chercheur universitaire. Autrement dit, la traduction a pour avantage de renouveler la pensée humaine. Aussi, elle permet de révolutionner les structures cognitives de la langue en assimilant l'appareil conceptuel d'une culture moderniste. Abondant dans le même ordre d'idées, Cheddadi fait la distinction entre deux aspects de la modernité, matériel et culturel, qui ont été favorisés par le colonialisme afin d'assurer sa domination, alors que la modernité demeure inespérable, voire indivisible, souligne-t-il. «En des tentatives d'ouverture à la modernité, on était interdit de penser nous-mêmes en temps modernes», estime le lauréat du Prix Ibn Khaldoun-Senghor, tout en mettant l'accent sur le fait que le Tiers-monde, et en particulier le monde arabe, est condamné à vivre son identité à travers l'image que se fait de lui l'Occident. Dans le même ordre d'idées, Cheddadi s'interroge sur l'absence de la traduction lors la période coloniale. «Pourquoi aucun livre n'a été traduit en langue arabe durant cette période», s'est-il interrogé. Pour le spécialiste de la pensée d'Ibn Khaldoun, «la révolution culturelle passe d'abord par la langue». Cela va nous permettre de nous approprier les véritables valeurs de la modernité (démocratie, rationalité...) et former une élite dotée d'une véritable culture politique. Il faut aussi dire que le choix de la traduction de Rousseau, contrairement à d'autres philosophes comme Thomas Hobbes ou Jean Locke, trouve son fondement dans les concepts inventés par ce philosophe, tels la souveraineté populaire, la liberté des citoyens, la participation à la gestion de la chose publique...
Au final, la conférence tenue par le Centre d'études des temps modernes a jeté la lumière sur la problématique de la traduction au Maroc. En élaborant une proposition de loi dès 1994 puis en 2004 pour la création d'un centre national de traduction scientifique, le PPS a été pionnier en la matière. Toutefois, cette proposition de loi a fini par moisir dans les tiroirs de l'instance législative. Mais cela n'empêche de remettre cette bataille à l'ordre du jour pour faire, enfin, aboutir cette loi. « A l'impossible nous sommes tenus », a en effet conclu le président du Centre d'études des temps modernes.
«Le problème de la culture n'a pas trouvé des oreilles attentives auprès de ce qu'on peut appeler notre élite». Le constat est grave, laisse entendre Ismail Alaoui, président du Centre d'études des temps modernes, lors d'une conférence de presse organisée, jeudi 28 novembre à Casablanca.
Consacrée à la présentation du premier tome de la traduction en arabe de l'ensemble des œuvres de Jean Jacques Rousseau, cette manifestation culturelle a été l'occasion pour soulever plusieurs problématiques préoccupant la société marocaine, en l'occurrence la question de la langue qui devrait, selon le conférencier, être abordée dans la sérénité, loin des débats stériles. Evidement, le choix de la traduction des œuvres de Rousseau n'est pas un acte fortuit, car il s'agit de l'un «des grands philosophes précurseurs des principes de la modernité et des changements profonds qu'a connus l'Occident», précise-t-il. Malheureusement cette modernité se situe de l'autre côté de la barricade par rapport à notre société, en raison de plusieurs entraves structurelles. Ces obstacles, Ismail Alaoui, les résume en un point essentiel, celui de la crise du système éducatif. «Il faut assumer une réalité amère, celle qui veut que seulement entre 1 et 3% des enfants qui rentrent à l'école peuvent espérer une mobilité sociale ascendante et appartenir à l'élite, contrairement à la norme internationale qui se situe à 25% », explique le conférencier. Et d'ajouter que le dépassement de ce handicap est une condition sine qua non pour qu'on puisse intégrer la modernité qui n'est pas étrangère à notre culture marocaine. D'ailleurs, les écrits de Salam Moussa, Rifa'a Rafi al-Tahtawi en témoignent. D'où la nécessité de revenir à Rousseau et s'imbiber de sa pensée, après une interruption de plusieurs décennies, conseille-t-il. Bref, il faut que les sciences humaines aient voix au chapitre.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.