Le ministre de la santé, Pr Houcine El Ouardi, a affirmé, lundi à Rabat, que son département œuvre à présent pour intensifier la formation de médecins, à travers la relance de l'initiative de sortie de 3.300 médecins par an à l'horizon 2020 dans le but ultime de pallier la pénurie de professionnels de la santé. A long terme, cet effort de formation vise à faire passer le nombre de médecins de 5,1 à 10 pour 10.000 habitants à l'horizon 2020 et à améliorer la distribution des services médicaux dans l'ensemble du pays. Répondant aux interrogations d'un grand nombre de députés à ce sujet, le ministre a précisé que l'ouverture du nouveau Centre hospitalier d'Oujda va aider sans doute à la mise en œuvre de cette politique de formation, qui prévoit aussi l'ouverture de nouveaux instituts de formation des infirmiers, fer de lance de tout le système de santé. En attendant, le ministère va recruter en grand nombre de nouvelles ressources humaines (médecins, infirmiers, et administratifs) dont des généralistes et des spécialistes, et ce dans la limite des postes budgétaires qui lui sont attribués, tout en accordant la priorité au monde rural, a-t-il dit. Il a rappelé de même que le Maroc dispose de 2689 établissements de santé de base dont 75 pc se trouvent en milieu rural, notant que le gouvernement s'engage dans son programme à jeter les bases nécessaires pour garantir à tous l'accès aux services de santé selon une approche participative et de respect des Droits humains. Le ministre s'est par ailleurs arrêté sur la politique de santé que son département envisage de mettre en œuvre en remplacement de la stratégie en vigueur jusqu'à présent, faisant remarquer cette politique tient compte du lien étroit entre les volets médical et pharmaceutique, qui sont indissociables. Pour des médicaments à des prix abordables Dans le cadre de cet effort, le ministère accorde un intérêt particulier à la politique du médicament, pour qu'il soit à la portée de tous les citoyens et en particulier ceux à revenu modeste, a fait savoir le ministre en réponse à une question de la députée Rachida Tahiri du groupe du Progrès démocratique qui s'interroge sur les mesures à prendre dans ce domaine. Selon Pr El Ouardi, le problème de la cherté du médicament et de son inaccessibilité pour un grand nombre de citoyens sera également débattu lors des prochaines Assises nationales sur la santé, initiées dans but d'aider à définir une véritable politique de la santé au Maroc. Selon le ministre, il est en effet inadmissible que les malades dépourvus de couverture médicale ne puissent se procurer les médicaments dont ils ont besoin, émettant l'espoir que les mesures qui seront prises dans le cadre de l'application du programme gouvernemental permettent de mettre à la disposition des catégories sociales à revenu modeste des médicaments à des prix abordables. Pour ce faire, a commenté, pour sa part, la députée Nouzha Skalli, du groupe du Progrès démocratique, il est nécessaire de permettre aux pharmaciens d'acquérir les médicaments à des prix abordables avant leur vente aux citoyens. Le ministre s'est en outre félicité du fait que l'action déployée jusqu'à présent par son département a abouti à la réduction des prix d'environ 400 médicaments utilisés dans le traitement des maladies chroniques. Dans cet ordre d'idées, a par ailleurs fait savoir le ministre, la réussite du projet du Régime d'Aide Médicale (RAMED), qui concerne environ 8,5 millions d'habitants va constituer un changement de taille en matière de couverture médicale et d'accès aux soins de santé. C'est pourquoi le gouvernement est décidé à réaliser ce projet sociétal, a dit le ministre, précisant que la commission chargée de la généralisation du RAMED suit de près le dossier. Les prothèses mammaires PIP Le ministre a par ailleurs réitéré l'appel que son département avait déjà lancé aux femmes marocaines porteuses de prothèses mammaires de type PIP, leur recommandant de procéder au retrait de leurs prothèses, par mesure de précaution. Les femmes porteuses de prothèses mammaires, une centaine au total, sont appelées à vérifier la marque de leurs implants auprès de leur médecin et demander leur retrait au cas où il s'agirait de la marque PIP, même en l'absence de signes cliniques suspects, a dit Pr El Ouardi. Cette recommandation intervient à la suite de la réunion tenue le 26 janvier dernier par le ministre de la santé avec le président du conseil national de l'ordre des médecins et du président et des membres du bureau de la société marocaine de la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique pour réactualiser les données relatives aux prothèses mammaires siliconées de type PIP, a-t-il rappelé, soulignant qu'aucun lien de causalité n'a été établi à ce jour entre le port de ce type de prothèse et l'augmentation du risque de cancer. Pour les femmes, qui auraient des difficultés d'accès à leur médecin, elles ont la possibilité, si elles le désirent de s'adresser au centre national de pharmacovigilance (tél 08 01 00 01 80) qui les orientera vers un médecin plasticien pour procéder gratuitement au retrait des implants, a-t-il fait savoir.