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«Pour moi, la peinture est un choix de maturité»
Rencontre artistique avec Najia Erajai
Publié dans Albayane le 21 - 07 - 2013


Rencontre artistique avec Najia Erajai
Née à Fès en 1971, Najia Erajai est professeur d'arts plastiques et de méthodologie d'enseignement de l'éducation artistique. Elle pratiqua la peinture dès son jeune âge, peinture à travers laquelle elle ne regarde pas le monde, mais la vie.
Pourrez-vous nous retracer en quelques mots votre parcours artistique?
J'ai toujours été partagée entre ma passion pour l'écriture, le dessin et la peinture, et cela depuis ma plus tendre enfance. La peinture est un choix de maturité. J'ai étudié au Lycée polyvalent de Fès et me suis retrouvée tout naturellement dans la section arts plastiques. La magie suscitée par l'atmosphère de la vieille médina - où je suis née et où j'ai grandi - y est certainement pour quelque chose! Je n'ai quitté d'ailleurs Fès que pour intégrer le CPR de Rabat avec la volonté de décrocher mes diplômes et enseigner ce à quoi j'aspirai depuis toujours. Des moments forts et inoubliables et je ne peux que rendre hommage ici à mes maîtres Fouad Bellamine, Mustapha Boujemaoui, Mohamed El Meliani, Bouchta El Hayani et autres professeurs.
Succinctement, en évoquant mon parcours, je distinguerai deux périodes. Une que je qualifierai d'académique où je me suis attachée à reproduire et à imiter la touche des tableaux des plus grands maîtres de la peinture occidentale des XVIe au XIXe siècles - les orientalistes notamment - et ce durant une période allant de 1994 à l'an 2000 avec beaucoup d'acharnement et de frénésie gourmande. Travail d'intériorisation nécessaire - phase initiatique - des fondamentaux, affiner les techniques et s'imprégner des émotions jusqu'à satiété comme l'eau, dans la vasque d'une fontaine, finit par déborder cristalline. Puis on s'émancipe dans l'attachement des retours. C'est la seconde période que je qualifierai d'impressionniste que l'on ne cesse d'ailleurs de revivre encore et encore. Une source inépuisable que cette terre qui me porte, me construit, dont je suis pétrie et j'évoquerai les réalisations sur la ville de Fès, des scènes de la vie quotidienne, des personnages hommes et femmes et j'intègre dans mes déambulations des peintres tels Renoir ou Monet !
Etes-vous lauréate d'une école de Beaux-arts ?
Faudrait-il «vocaliser» le CPR dans cette catégorie «Beaux-arts» de façon institutionnelle ? Je répondrai alors par l'affirmative. J'ai enseigné durant deux années à l'Ecole des Beaux Arts de Casablanca la philosophie de l'art et en particulier «l'Esthétique». J'en garde un souvenir magnifique.
Vous êtes professeur d'arts plastiques et de méthodologie d'enseignement de l'éducation artistique. Comment partagez-vous votre expression picturale avec vos étudiants ?
Toute expérience artistique et picturale n'est complète, enrichissante et novatrice que dans la mesure où il y a synergie. Il ne peut y avoir d'art sans échange d'émotion ! C'est dire que chaque séance est un parcours différent, un sentier invisible que mes étudiants et moi-même balisons. Chaque technique acquise est une nasse de possibilités infinies que nous explorons. Saisir et se dés-saisir simultanément de perceptions qui s'élargissant permettent le jaillissement de l'œuvre sur la toile ou tout autre support. Le premier contact - avec chaque nouvelle promotion - est un moment fort mêlé de crainte, d'appréhension liée au fait qu'il s'agit de licencié(e)s «n'ayant eu aucune formation art plastique», une affirmation à relativiser, et fortement ici, puisque toute personne porte en elle le sens artistique. Le défi reste cependant à éveiller en eux ces potentialités enfouies pour qu'ils puissent par la suite enseigner cette matière. Une image toujours prégnante en moi, celle du coureur de relais : le porteur du témoin, qui dans la foulée de la course, intègre au plus profond de lui-même, tout en évaluant la distance restant à parcourir, ce moment crucial de la transmission de l'expérience et de l'émotion artistique, faire de l'autre un porteur de témoin, de traces. Donc faire acquérir ou ressusciter de manière normale le langage ou la grammaire propre à l'art plastique mais aussi générer, concrétiser, faire voir, faire surgir ce qui est en gestation. Le poème préexiste et le poète ne fait que le trouver. En adaptant l'approche par compétence comme moyen pédagogique d'enseignement, et qui a comme principe d'immerger l'apprenti-peintre dans «la chose» artistique, l'accompagner dans la quête de lui-même afin qu'il déchiffre son propre rebus et solutionner l'énigme, de passer outre les difficultés en exploitant ses atouts propres. C'est susciter en eux la passion de sonder, de parcourir, de s'immerger dans la toile! Je peins souvent ainsi, pénétrer la toile ! Peu à peu, ils commencent à se surprendre avec des réalisations magnifiques. C'est la rencontre alors, avec l'enfant artiste qui sommeille en eux et qui s'éveille à la création.
Dans une collection de vos œuvres on trouve tant d'éléments féminins. Pourquoi avoir choisi ce thème et quel regard portez-vous sur la situation actuelle de la femme marocaine ?
Je n'ai jamais voulu me focaliser sur la femme en tant que telle et opérer une dichotomie homme/femme dans le sens d'intégrer alors dans mes tableaux une polémique. Il y a seulement des hasards nécessaires et si les courbes féminines surgissent et envahissent la totalité de la toile, c'est aussi interpeller l'homme et l'intégrer par sa présence, absence, dans le processus créatif. Je rentre en relation intime avec mes personnages : mes angoisses comme les leurs alors me transcendent. Je pense à une exposition que j'ai intitulée «Le couloir de la vie», exposition permanente à dans la Clinique Al Kawtar de Fès. Travail acharné pour venir à bout d'une série de 11 tableaux, en bas relief, caissons encastrés à même les murs de l'établissement hospitalier. Il s'agit ici du combat pour la vie face à la maladie et face aux blessures du corps et qui n'épargnent ni la femme, ni l'homme. Ici tous les matériaux et techniques sont conviés à participer à cette lutte de tous les instants: le fluide des doigts, les ongles deviennent spatules, mélange des couleurs et de la lumière à même la toile, plâtre, filasse, gazes, objets éparses qui flottent au gré des vagues, tubes, planches entremêlés ! Toutes les énergies doivent converger malgré la souffrance à porter l'espoir de vie. S'agissant de la situation de la femme, elle évolue et de plus en plus dans le sens de l'égalité des chances dans le monde du travail. Il est nécessaire de poursuivre les efforts d'alphabétisation, de scolarisation de la fille rurale. Mais bien sûr, un travail sur les mentalités et les préjugés est toujours de mise. Je suis très sensible par exemple aux programmes initiés et poursuivis par l'INDH dans la mesure où les femmes ont adhéré de façon spectaculaire à ces actions de proximité, se sont constituées en associations et apprennent à devenir autonomes. Le monde de l'art est aussi révélateur de ces avancées.
La ville de Fès, qu'est ce que ça vous inspire ?
Une quête, une déambulation constante au cœur de la Médina de Fès où je suis née et où j'ai monté pas à pas les marches du temps. C'est, je crois, une quête passionnée à la limite. Un espace sanctuaire où l'on pénètre le corps légèrement courbé, telle une révérence au temps écoulé, par une porte basse, convié un moment dans un clair obscur d'alcôve qui se dissipe dans la lumière d'un jardin intérieur. On est ébloui par la splendeur du souvenir : palettes de couleurs , d'odeurs, de voix, appel à la prière, chapelets de grains de poussières à travers les faisceaux de lumières, textures des murs, renouvelées par des générations de maçons bâtisseurs, par les pluies torrentielles et les chaleurs diffuses qui s'écoulent et se figent pourtant dans les aspérités de fraicheurs, les chants plutôt que les sons des métiers qui s'interpellent sans cesse au gré de la marche, se taisent, reprennent en chœur. Je n'oublie pas le bleu du ciel, une infinie tendresse qui se love au fin fond des ruelles étroites, les patios intérieurs qui aspirent à la lune, au soleil, exaltent mille et un parfums, épices, rosiers, jasmins..., le vertige des terrasses qui convergent, communiquent, espace aérien par excellence ! Il est important qu'une ville respire !
Au-delà du monde de la peinture qu'aimez-vous faire durant le ramadan !
C'est un mois particulier. Un mois de spiritualité absolue, un mois de recueillement et un espace de famille. Cependant, il m'arrive de préparer une exposition éminente, ou devoir honorer un agenda précis s'agissant de mes activités de design et de décoration de lieux aussi variés que des habitations particulières, des hôtels, des lieux publics. Il s'agit d'activités qui s'intègrent à des projets publics, sans oublier mon atelier des «mille et une toiles» où chacun peut y apprendre la peinture.
Un dernier mot ?
Je vous remercie et merci pour l'intérêt que vous portez aux artistes et à l'art !
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Rencontre littéraire
Signature du roman «L'épreuve de la passion»
Le roman raconte l'histoire de Lamia qui a perdu le goût de l'existence. Alors, peu de joie rythme sa vie car ni le luxe tapageur d'un milieu nanti, ni ses voyages aux quatre coins de l'Europe n'attisent son goût de vivre.
Ce roman est une incarnation de l'heur et du malheur. Il met la lumière sur le vertige de l'amour et la fréquentation des tourments dont les personnages s'empêchent de se révéler à eux-mêmes leurs propres vies.
Mamoun Lahbabi est professeur à l'Université Hassan II de Casablanca. Il a débuté son parcours d'écrivain à travers des livres en sciences économiques. En 1994, il écrit son premier roman, et depuis, il en publie régulièrement. Alors que dans chacun de ses livres, et à travers les personnages qui les animent, l'auteur essaye toujours de révéler quelques pans sur la société marocaine.
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Ramadaniates de Sidi Belyout
Des nuits culturelles nourrissent les esprits !
Les nuits ramadaniennes à l'arrondissement casablancais Sidi Belyout auront un autre goût durant ce ramadan. Car, bien entendu, des plats culturels et artistiques aussi riches que diversifiés seront au menu de ce festin culturel qui a ouvert ses portes au public casablancais dès le mercredi dernier et se poursuivra jusqu'au 27 du mois courant.
Pour sûr, entre théâtre, musique, spectacle, défilé traditionnel, peinture, poésie et bien d'autres activités artistiques, le complexe culturel Sidi Belyout offre à ses visiteurs des moments artistique joviaux, notamment avec la participation d'une pléiade d'artistes, en l'occurrence la diva de la musique du malhoun Majda Yahyaoui, à côté de l'autre star de la musique du malhoun Mohammed Bajeddoub.
Des artistes peintres sont également de la partie. Ils exposent, à cette occasion, leurs ouvres d'art dans de différentes salles du complexe. Nadia Skalli, Majdoul Lahrir ainsi que d'autres artistes y prennent part.
Par ailleurs, le complexe a abrité, vendredi dernier, un concours de déclamation du Coran ainsi qu'une présentation de quelques extraits de Samaa et de Madih. Le même jour, la troupe Arlequin a présenté au public sa pièce de théâtre intitulée «Ach Dani».
De même, les amoureux de la parole ont joui de quelques moments poétiques avec les deux poétesses Fatima Ezzahra Amskine et Alia Al Idrissi.
Ce dimanche vibrera sur les rythmes d'une soirée musicale en présence de plusieurs figures de la musique marocaine : l'orchestre Douliaza, Oulad Lamdina, Rafiaa Ghailane... Ce même jour verra également la présentation de la pièce de théâtre « Iwa Min baad » de la troupe Association espace feu vert.
A signaler que les 23 et 24 juillet, la Place des Nations Unies accueillie une grande soirée musicale qui sera animée par le groupe Lamchahab, Najwa Rajoui et Farid Ghannam.


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