Drogues et addictions L'usage de la drogue ou plus exactement celui des drogues par nombre de jeunes, garçons et filles de tous les âges est une réalité qui interpelle tout un chacun. C'est un problème que nous devons regarder bien en face et ne pas occulter, car la drogue aujourd'hui est partout, elle circule dans différents quartiers populaires ou chics, elle est consommée par les pauvres et les riches. Mais force est de constater que le citoyen Marocain n'a qu'une connaissance toute relative par rapport à l'usage de la drogue, qu'il assimile directement au cannabis, au Kif, au joint. Aujourd'hui, on ne doit plus parler de toxicomanie ou de drogue au singulier mais il existe des drogues multiples. Pour mieux évaluer la situation et avoir une réelle vue d'ensemble, le Maroc vient de se doter d'un observatoire national des drogues et des addictions. Radioscopie d'un mal qui ronge la société. L'Observatoire national des drogues : répondre à plusieurs questions clefs Le Maroc est un pays connu pour la qualité de son cannabis (hachich) des joints et des pétards qui sont très appréciés et recherchés par une clientèle souvent jeune en mal de sensation. Mais que sait – on des autres drogues ? Aussi paradoxale que cela puisse paraître, peu de choses. Pour voir plus clair dans le domaine de l'usage des drogues et des addictions dans notre pays, le ministère de la santé a procédé au cours de ce mois de Juin à l'inauguration d'un observatoire national des drogues et des addictions qui permettra de combler un vide en apportant des éléments de réponses à plusieurs questions clefs : Combien de personnes consomment des drogues au Maroc, qu'il s'agisse d'une simple expérimentation ou d'une consommation plus régulière ? Quels sont les consommateurs en difficulté ? Quels sont les dommages tant sanitaires que sociaux et judiciaires liés à la consommation des drogues ? Eclairer la politique publique en matière de lutte contre la drogue et permettre la prise de décision en matière de drogues et de toxicomanie. C'est au professeur Jallal Taoufik, directeur de l'Hôpital Arrazi (Salé) qu' incombe désormais la direction de l'observatoire national des drogues et des addictions , un choix judicieux car l'homme est très imprégnait de cette problématique qui fait des ravage parmi notre jeunesse. Nous sommes tous concernés Nous sommes face à un réel problème de santé publique , qui va aller en s'aggravant car tous les indicateurs sont au rouge , il n'y a qu'a voir le nombre de jeunes qui se droguent dans les différents coins er recoins de toutes les villes , dans les cafés chicha , les espaces verts , lors des compétitions sportives , sur les plages .... L'usage de drogues constitue, pour nombre de nos concitoyens , une réalité particulièrement complexe à appréhender , car au-delà des graves problèmes sanitaires qu'il induit nécessairement à la longue, le comportement des usagers de drogues se trouve à l'origine de nombreux troubles menaçant la sécurité de nos concitoyens. Il n' y a aussi qu'a compter le nombre de personnes incarcérées dans les prisons à cause des drogues , ou celui des trafiquants er dealers traduits chaque jour devant les différentes juridictions du pays . Il en est de même du nombre ahurissant de victimes agressées , violées chaque jour par des énergumènes qui agissent sous l'emprise des drogues Nous devons prendre très au sérieux tous ces problèmes , car nous sommes tous concernés , en tant que parents , éducateurs , Il ne faut pas se voiler la face et dire que cela n'existe pas chez nous ou que c'est là des situations en rapport avec des cas isolés. Non et mille fois non, l'usage de la drogue est un phénomène de société bien encré. De la drogue, il y en a partout. Celles et ceux qui usent de ces poisons sont parfois des gamins, des adolescents, des jeunes, des moins jeunes, des femmes, des hommes... C'est d'autant plus poignant, révoltant, injuste et inacceptable quand il s'agit de gamins qui se choutent avec des diluants. Les drogues sont en train de détruire la jeunesse marocaine, ce n'est pas une vue de l'esprit, mais il s'agit bel et bien d'une réalité qui doit être prise très au sérieux, nous sommes tous interpellés, nous sommes tous concernés en tant que parents, société civile, associations, éducateurs, autorités, élus, départements ministériels, gouvernement... Le problème de la toxicomanie, doit être celui de toute la nation. Nous n'avons pas le droit de baisser les bras, d'être des acteurs passifs face à la déchéance humaine dont sont victimes de jeunes et innocentes créatures victimes de l'enfer de la drogue. Une stratégie adaptée a chaque situation. Pour permettre une meilleur compréhension des différents problèmes que pose aujourd'hui la toxicomanie , l'usage des drogues et les addictions , et pour apporter des réponses aux nombreuses questions que se posent les spécialistes en vue de mettre en place une stratégie adaptée a chaque situation , des moyens humains et matériels susceptibles de remédier aux problèmes que posent l'usage des drogues, l'observatoire national des drogues et addictions aura entre autres missions de fournir aux décideurs des informations qui relèvent des faits réels , des informations objectives, fiables , vérifiées et vérifiables et comparables en matière d'usage de drogue et de toxicomanie ainsi que leurs conséquences sur les consommateurs . C'est donc une nouvelle approche qui permettra d'avoir une vision générale des grandes consommations, et une approche par produit, qui tient compte des caractéristiques propres à chacun. L'observatoire national est donc un outil incontournable pour éclairer la politique publique en matière de lutte contre les drogues , le tabac et l'alcool. Mais il est aussi un instrument important pour tous les acteurs de terrain , en effet, c'est par une bonne connaissance du contexte global et des habitudes de consommation, que l'on peut agir au mieux sur un plan local , régional et national à tous les niveaux de responsabilité. C'est quoi une addiction ? En terme médical, une drogue ou n'importe quelle substance, lorsqu'elle est introduite dans un organisme vivant, peut modifier une ou plusieurs de ses fonctions. La drogue peut apporter un soulagement temporaire à certains problèmes de santé ou fournir en permanence à l'organisme une substance nécessaire qu'il ne peut plus produire par lui-même. Certaines drogues produisent des effets secondaires non-désirés. Certaines drogues entraînent une dépendance malsaine qui a des racines autant au niveau physique qu'au niveau comportemental. C'est ce que les spécialistes désignent sous le terme d'addiction. L'addiction est une notion générale qui englobe celle de la dépendance, mais s'inscrit dans le triptyque (Bio-Socio-Psycho). Tout d'abord biologique, car l'addiction peut être liée au pouvoir de dépendance d'un produit. Ensuite sociologique, parce que le contexte dans lequel se trouve la personne addicte peut contribuer à ses mauvaises motivations. Les aspects psychologiques sont propres à chacun et peuvent relever des traits de caractère conduisant à amorcer et à entretenir son addiction. L'addiction désigne donc la dépendance d'une personne à une substance ou une activité dont il a contracté l'habitude par un usage plus ou moins répété. C'est quoi la dépendance à une drogue ? La dépendance aux drogues est le besoin de consommer une drogue suite à son usage périodique ou continu. La personne qui consomme ne peut plus se passer de consommer de la drogue alors même qu'elle est consciente des conséquences négatives que celle-ci entraîne dans sa vie privée ou professionnelle. Sa vie tourne alors autour de la recherche et de la prise du produit. Selon les produits, la dépendance s'installe lentement ou très rapidement comme pour le cannabis , la cocaïne , la cigarette , l'alcool ...... et parfois s'en que la personne qui consomme ne s'en rende compte. Ne jamais commencer reste donc la seule manière de ne pas devenir un jour dépendant. Tabac, alcool, drogues... Les addictions les plus répandues concernent la cigarette (nicotine) et l'alcool, avec de nombreux effets nocifs pour la santé du patient, notamment un risque accru de cancer et de maladies cardiovasculaires. En dehors de ces substances licites, il y a la dépendance aux drogues, que celles-ci soient dites "douces" (cannabis) ou "dures" (héroïne, cocaïne, morphine, amphétamine et dérivés de synthèse). Enfin existent des addictions liées à des activités, et non à des substances, comme par exemple le jeu pathologique ou les achats compulsifs. Pour la plupart des addictions, les hommes sont plus concernés que les femmes. Elles peuvent survenir à tout moment de l'existence, mais la période de 15 à 25 ans est la plus propice à l'émergence des dépendances. Le comportement à risque des adolescents et des jeunes adultes facilite les premières expériences.