Hallucinant. En l'espace de quelque semaines, le feu a failli provoquer des drames et des dégâts humains, rappelant le triste sinistre ayant occasionné, en avril 2008, une soixantaine de morts et des dizaines de blessés à la suite d'un incendie qui avait ravagé une unité de textile «Rosa...Morts», à Lissasfa dans la préfecture de l'Arrondissement de Hay Hassani à Casablanca. Au début de la deuxième semaine de ce mois de mai, un gigantesque incendie s'est déclaré dans la grande mosquée de Taroudant et a complètement ravagé cette bâtisse historique, après que le feu a pris dans des tapis à cause de ce que l'on croit être un court-circuit. Cette grande mosquée de Taroudant, considérée comme la plus grande mosquée de la dynastie saâdienne, a été renouvelée sous le règne de Mohamed Cheikh Sâadi au milieu du 16e siècle, comme elle a connu plusieurs opérations d'extension et de restauration sous les Saâdiens et les Alaouites. La dernière opération de restauration remonte à 2002. Cet incendie montre qu'un tel patrimoine serait laissé sans mesures de protection, alors la préfecture ne cessait de discourir sur une stratégie de développement de la province à l'horizon 2030. De quelle stratégie pourrait-on parler en omettant la sauvegarde des édifices qui véhiculent l'histoire du pays et ses valeurs de tolérance et de cohabitation des civilisations. Quelques jours plus tard, un autre incendie a fait braquer les projecteurs sur la capitale économique du pays et plus précisément sur la zone de Ben M'sik où un incendie a provoqué la mort de cinq personnes de la même famille dans le quartier de Sbata. Le drame a eu lieu dans un garage transformé en lieu de commerce et d'habitation en même temps. Le garage est situé en sous-pente dans un immeuble. Ce sinistre relance la polémique quant à la responsabilité des autorités locales. Une enquête a été enclenchée pour déterminer les causes du drame, mais ses résultats ne serviraient à rien, font remarquer d'aucuns, citant le sinistre de «Rosa...Morts», quand les responsables locaux sont montés au créneau affirmant que les autorités locales seront intraitables sur ces questions touchant directement à la sécurité dans les lieux du travail et d'habitation. Et tout dernièrement, c'est une autre défaillance en matière de sécurité sur les lieux des chantiers qui serait à l'origine d'un incendie au siège de l'institution parlementaire. Un court-circuit entre un appareil de soudure et les tuyaux de gaz de climatisation en serait la cause, a-t-on indiqué des sources concordantes. Une telle défaillance lors des travaux à la terrasse d'une bâtisse, pas comme toutes les autres, en plein centre de la capitale du pays montre que le chantier serait lancé sans respect des mesures de sécurité nécessaires. Heureusement que le pire a été évité de justesse. Ces trois incendies, qui interpellent à plus d'un titre, montrent clairement que la première responsabilité incombe, d'une manière ou d'une autre, à l'élément humain.