la coopération sécuritaire Réunis dans le cadre de la 15e Conférence des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale (Dialogue 5+5), les ministres concernés des pays membres du dialogue 5+5 (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie, Libye, France, Italie, Espagne, Portugal et Malte) devraient se pencher pendant deux jours à partir de lundi à Alger sur les menaces que fait peser l'aggravation de la situation sécuritaire dans la région. Pour les ministres maghrébins de l'Intérieur, l'occasion est propice pour réactiver la «coopération sécuritaire» entre leurs services, comme cela a été convenu entre eux à Ryad le 12 mars dernier, en marge des travaux de la 30e session du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur qui s'est tenue dans la capitale saoudienne. Pour ce faire, les ministres avaient en effet décidé de laisser de côté les divergences politiques pour se pencher sur les défis sécuritaires que les pays de la région se doivent de relever. La rencontre d'Alger devrait axer ses travaux sur la lutte contre l'immigration illégale et la coopération sécuritaire, la situation au Sahel et la guerre au Mali contre les groupes terroristes, qui multiplient les appels au Jihad non seulement au Mali mais également contre les intérêts de tous les pays membres du 5+5, dont en premier lieu la France. Pour les Maghrébins, la question de la sécurisation des frontières est un thème récurrent qui retient leur attention. Le Maroc estime que la vigilance doit être de mise pour prévenir l'infiltration d'éléments terroristes dans le but de réaliser leurs projets destructeurs. Il condamne par ailleurs avec force l'occupation du nord du Mali par des groupes terroristes et milite pour le rétablissement de la situation et la sauvegarde de l'unité de pays. Les frontières des pays maghrébins sont en effet poreuses. Les groupes terroristes, plus dangereux qu'avant en raison du chaos et de l'instabilité régnant dans certains pays de la région (Libye surtout), menacent sérieusement la paix dans la région. Tous les participants à la réunion d'Alger s'accordent à dire que la circulation des armes en Libye et au Sahel, la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et les narcotrafiquants constituent de grands problèmes de sécurité non seulement pour un pays à l'exclusion des autres, mais pour tous les pays membres du Dialogue 5+5 aussi bien dans le nord que dans le sud de la Méditerranée. Les pays du dialogue 5+5 se doivent de rechercher une riposte collective aux dangers que font peser le terrorisme et le crime organisé sous toutes leurs formes sur leurs intérêts et destin communs et développer davantage leur coopération sécuritaire. Quant aux ministres maghrébins, il est attendu d'eux qu'ils adopteront à Alger une nouvelle feuille de route pour renforcer la coopération sécuritaire dans le but de lutter de manière plus performante contre les menaces terroristes, le crime organisé et les narcotrafiquants pour permettre aux pays de la région de se consacrer au développement de leurs économies respectives et de consolider l'édifice maghrébin qui est malheureusement en panne. Dans la région du Sahel, la situation sera sans doute marquée par la décision de la France de retirer les trois quarts de ses 4.000 soldats engagés au Mali pour ne laisser qu'un millier de soldats en permanence pour veiller sur la stabilité du pays. Selon Paris, les troupes françaises vont entamer, à compter de fin avril, leur retrait jusqu'à la fin de l'année, décision qui risque de créer un vide devant rendre difficile, pour ne pas dire impossible, la stabilisation de la situation dans une région où les groupes terroristes sont devenus plus forts et plus dangereux que jamais.