La deuxième édition de la Conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières se tiendra au Maroc avant la fin de l'année 2012. La diplomatie du royaume a ainsi réussi à convaincre ses partenaires que la lutte contre le terrorisme, le trafic d'armes et le crime organisé ne relève pas des actions individuelles, mais il s'agit bel et bien d'une action collective à laquelle tous les Etats menacés doivent y contribuer. Le ministre de l'Intérieur, Mohand Laenser, qui a représenté le Maroc lors de la première édition qui s'est déroulée à Tripoli les 11 et 12 mars, a appelé à la mise en œuvre «d'une stratégie sécuritaire régionale basée sur la coordination bilatérale et l'interaction entre la région sahélo-saharienne et l'espace maghrébin». Certes, cette stratégie ne peut être efficace, sans une approche holistique prenant en considération la question du développement économique des pays du Sahel, a précisé Laenser. Une telle vision nécessite le soutien de tous les acteurs, y compris l'Union européenne, a-t-il ajouté. La pauvreté, le crime organisé et le trafic de drogues et des armes ont crée une situation de non man's land juridique profitant aux organisations terroristes islamistes et certaines groupes armés pour «intensifier leurs actes grâce à des ressources financières illégales», a-t-il expliqué. Rappelons dans ce sens et selon les statistiques fournies par l'ONU, «le montant total du trafic de drogues qui transitait par le Sahel et l'Afrique de l'Ouest s'élève à cinq milliards de dollars, soit presque l'équivalent de l'économie de l'ensemble des pays de ces deux sous-régions». Pour lutter contre le crime transfrontalier, le chef du département de l'Intérieur a appelé à une action concertée et à « accorder plus d'importance à la dimension sécuritaire tant au niveau bilatéral, que régional et international». Idem pour Abdel Rahim Al-Kib, chef du gouvernement libyen qui a indiqué que «son pays aspire à des liens de coopération avec ses voisions et les autres Etats de la région, permettant de garantir la sécurité et la prospérité de leurs peuples». Le responsable libyen a tiré la sonnette d'alarme sur la dégradation de la situation sécuritaire dans les régions frontalières de la Libye, invitant les Etats participants à élaborer un plan d'action contenant des objectifs mesurables et réalisables. Certes, «cela ne peut se faire sans une coopération policière basée sur l'expertise et l'échange des informations», a-t-il insisté. Il est à rappeler que cette première édition qui s'est tenue en Libye sous le label «Opportunités de renforcer la coopération opérationnelle» a vu la participation outre le Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie, du Niger, du Tchad, de la Mauritanie, du Mali, de l'Egypte et du Soudan. Ont y prit part également des représentants des Nations unies, de l'Union européenne, de la Ligue arabe et de l'Union africaine.