Le Maroc compte quelque six millions d'hypertendus La Journée mondiale de la santé, célébrée chaque année le 7 avril, à la date anniversaire de la création de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1948, est consacrée cette année au thème de l'hypertension qui touche un adulte sur trois dans le monde. Au Maroc, l'on compte quelque six millions d'hypertendus (plus d'hommes que de femmes) dont la majorité (75 %) sont âgés de plus de 65 ans. Selon les spécialistes de l'OMS, la proportion des personnes hypertendues augmente avec l'âge : elle est de 10 % entre 20 et 39 ans et de 50 % entre 50 et 59 ans. La prévalence la plus forte chez l'adulte est observée dans certains pays africains à faible revenu où elle dépasse bien souvent 40 % selon les estimations. Selon des sources officielles, quelque six millions de Marocains souffrent d'hypertension artérielle, ce qui fait qu'il s'agit d'un problème de santé publique, dont le traitement requiert une meilleure visibilité sur la situation et les mesures à prendre de la part des autorités et des associations spécialisées. Il faut aller au-delà des campagnes conjoncturelles de sensibilisation, organisées chaque année par le ministère de la Santé et le tissu associatif pour développer au sein de la société des comportements plus sains, le besoin de lutter contre les risques d'hypertension et promouvoir in fine un environnement sain et agréable où il serait bon de vivre sans tension aucune. Médicalement parlant, l'hypertension artérielle accroît le risque de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral et d'insuffisance rénale. Elle peut aussi, si elle n'est pas traitée, provoquer la cécité, une arythmie cardiaque ou une insuffisance cardiaque. Le risque de ces complications est aggravé par la présence de facteurs de risque cardio-vasculaire supplémentaires comme le diabète. Il est également nécessaire de faire comprendre aux gens que l'hypertension n'est pas une fatalité car elle peut être évitée et traitée même en vieillissant. Dans certains pays développés, les efforts de prévention et de traitement de l'hypertension et d'autres facteurs de risque cardio-vasculaire ont permis de réduire la mortalité par cardiopathies. Selon l'OMS, on peut réduire le risque d'hypertension en diminuant la consommation de sel, en mangeant équilibré, en évitant l'usage nocif de l'alcool, en exerçant une activité physique régulière, en conservant un poids équilibré et en évitant de consommer du tabac. Pour y parvenir, il faut améliorer le dépistage et encourager des comportements sains. Ce qui n'est malheureusement pas le cas au Maroc où presque 50 % des personnes dont l'âge varie entre 55 et 60 ans sont hypertendus et 75 % des Marocains dont l'âge dépasse les 65 ans sont atteints de cette maladie. Conscients de l'enjeu de la campagne de l'OMS contre l'hypertension, plusieurs activités sont initiées ici et là au Maroc, à l'image du Centre hospitalier universitaire (CHU) Mohammed VI de Marrakech qui a célébré l'événement sous le thème «l'hypertension artérielle : améliorer le dépistage et encourager des comportements sains», tels que le recommande l'Organisation mondiale de la santé. Dans le cadre de cette célébration, il a été procédé au lancement d'une campagne de sensibilisation et de dépistage de l'hypertension au niveau de l'hôpital Ibn Toufaïl, de l'hôpital mère-enfant et du centre d'oncologie et d'hématologie relevant du CHU Mohammed VI sous l'encadrement de cardiologues, de médecins généralistes, de médecins de travail, d'infirmiers et de diététiciens. L'OMS a fixé à la Journée mondiale de la santé 2013 le but de réduire le nombre des crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux. Les objectifs particuliers de la campagne visent à sensibiliser aux causes et aux conséquences de l'hypertension, à apporter des informations sur la façon d'éviter l'hypertension et les complications qu'elle peut engendrer, à encourager les adultes à vérifier leur tension artérielle et à suivre les conseils des professionnels de la santé et à encourager les gens à modifier les comportements qui peuvent conduire à l'hypertension. La campagne se propose aussi de rendre abordables pour tous les moyens de mesurer la tension artérielle et d'inciter les autorités nationales et locales à créer des environnements favorables à des comportements sains.