Où vont nos sociétés ? C'est à partir du XVIIIe siècle, à la faveur du progrès des idées des Lumières, que la franc-maçonnerie s'implante aussi profondément que durablement dans la société française. Au point que ses adversaires les plus enragés, monarchistes catholiques et antirépublicains en tête, ont tôt fait de voir en elle un groupe de conspirateurs occulte, on dirait aujourd'hui un «lobby», et de dénoncer son influence néfaste : le fameux «complot maçonnique». Si la légende noire de la franc-maçonnerie fait la part belle au fantasme, il n'en demeure pas moins exact que la franc-maçonnerie a parfois joué un rôle non négligeable dans la conduite des affaires de la nation, et que certains de ses membres illustres ont façonné l'édifice politique et social de l'Etat moderne. Savez-vous par exemple que la Marseillaise est l'œuvre d'un franc-maçon, ou que les frères furent aux avant-postes de la bataille pour la laïcité ? Pour la première fois, un livre inventorie ce que notre pays doit et, pour faire bonne mesure, ce qu'il ne doit pas aux «frères trois-points» : des avancées incontestables, telles la liberté d'association ou l'abolition de l'esclavage, mais aussi des entreprises plus discutables, comme la colonisation, ou plus inattendues, comme... la crémation ! Vous y apprendrez beaucoup de choses passionnantes non seulement sur la franc-maçonnerie elle-même, mais plus généralement sur l'histoire de France et les dessous de notre République. «Ce que la France doit aux Francs-Maçons... et ce qu'elle ne leur doit pas», de Laurent Kupferman et Emmanuel Pierrat, paru aux Editions First Ici, ils excluent les non-croyants de leur table. Là, ils interdisent aux femmes d'aller cheveux nus et aux hommes de leur adresser la parole. Ailleurs, ils rejettent la démocratie, l'école laïque, l'avortement, l'homosexualité, la liberté de penser... et d'autres pratiques qui font froid dans le dos. Ces interdits que l'on croirait d'un autre âge sont, aujourd'hui en France, une réalité pour certains intégristes du judaïsme, du christianisme et de l'islam. Autant d'attitudes qui excluent de la République ceux qui les adoptent et mettent nos modes de vie comme notre société en péril. Informée, troublante et sans parti-pris, fondée sur de nombreux témoignages et confidences, l'enquête fouillée de René Guitton démontre combien les intégristes de tous dogmes nient nos valeurs fondatrices et refusent le vivre-ensemble. Un ouvrage riche en révélations, qui dénonce les menaces que ces groupes font peser sur la tolérance, la liberté d'expression, le multiculturalisme, le respect des différences et l'égalité de tous devant la loi. «La France des Intégristes, le refus de la République», de René Guitton, paru aux Editions Flammarion. Michel Onfray nous fait partager sa passion pour la musique. Ses premières expériences, ses rendez-vous manqués, son éducation musicale en autodidacte, les œuvres et les compositeurs qui le touchent, mais également sa vision de la musique et de ses liens avec la philosophie. Il nous convie à un voyage en musique, tentant de saisir la «raison des sortilèges». Que dit la musique ? Dit-elle seulement quelque chose ? Pourquoi y sommes-nous sensibles ? Pourquoi sommes-nous émus ou énervés par le son d'un violoncelle ou d'une flûte ? Y aurait-il, au-delà du goût, une part d'explication neuronale ? Quelle est la place du silence en musique ? Et de la voix ? Convoquant les philosophes ayant tenté une approche de la vérité musicale - Schopenhauer, Nietzsche ou encore Jankélévitch - Michel Onfray s'exerce à répondre à ces questions. Au fil de ses réflexions, nous croisons la route de plus d'une centaine de compositeurs à travers les siècles : Bach, Wagner, Berlioz, Varèse, ou encore Debussy. A la fois intime et instructif, cet ouvrage apporte une réflexion sur notre conception de la musique. «La raison des sortilèges, entretiens sur la musique», de Michel Onfray et Jean-Yves Clément, paru aux Editions Autrement *Omri Ezrati est journaliste, éditeur et agent littéraire à Paris