* Ismail Alaoui: les associations, une école exemplaire d'apprentissage de la démocratie et de la solidarité sociale * Choubani: le dialogue lancé porte sur une richesse nationale inestimable de 93.000 associations * Dynamiser le rôle de la société civile Le chef du gouvernement, Abdelilalh Benkirane a procédé, mercredi à Rabat au lancement du dialogue national sur les nouvelles prérogatives constitutionnelles de la société civile et à l'installation des membres de la Commission nationale du dialogue national sur la société civile et les nouvelles prérogatives constitutionnelles, dont la présidence a été confiée à M. Ismail Alaoui. La réalisation de ce dialogue national sur la société civile s'inscrit en droite ligne dans la mise en œuvre des dispositions de la Constitution, des hautes orientations royales et des engagements pris dans le programme gouvernemental, a-t-il dit, précisant que l'évolution de la situation au Maroc a permis l'amélioration des relations entre les pouvoirs publics et la société civile, appelée à jouer en application des dispositions constitutionnelles, un rôle prépondérant dans la vie publique, le contrôle du gouvernement et du parlement et la confection des lois. Il s'agit d'une nouvelle étape dans la consolidation de la démocratie participative dans le pays, a-t-il dit, rappelant que ce dialogue va s'appuyer évidemment sur les acquis réalisés par les organisations de la société civile tout en cherchant à combler le déficit et les insuffisances du secteur. Pour sa part, le ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, Habib Choubani a estimé que le dialogue en question porte sur une richesse nationale inestimable composée de 93.000 associations et organisations non gouvernementales, qui présentent des services aux citoyens et qui ont besoin d'une réhabilitation totale. Le lancement d'un tel débat national intervient en application des dispositions de la Constitution relatives au renforcement de la démocratie participative, du pluralisme et de la bonne gouvernance, a-t-il noté. La participation des partenaires de la société civile à l'œuvre démocratique est de nature à élargir la sphère des acteurs opérant en matière de gestion démocratique des affaires de l'Etat et de la société, a-t-il dit, rappelant que SM le Roi Mohammed VI n'a de cesse de donner des orientations qui montrent la place de choix de la société civile dans l'œuvre de développement économique, social et démocratique du pays. L'objectif recherché à travers ce dialogue est de cerner le dispositif juridique approprié devant permettre à la société civile organisée d'être un acteur essentiel de développement et de produire une réponse collective, diversifiée et démocratique sur la nature des prérogatives constitutionnelles escomptées de la société civile outre la façon et conditions juridiques susceptibles de garantir l'exercice de ces droits constitutionnels, a-t-il souligné. In fine, le dialogue national devra déboucher sur l'élaboration d'un pacte national de la démocratie participative, selon le ministre. De son côté, le président de la Commission nationale du dialogue national sur la société civile et les nouvelles prérogatives constitutionnelles, Ismail Alaoui, a rappelé que ce dialogue a pour référentiel la mise en application de certains principes généraux et fondamentaux contenus dans la nouvelle Constitution concernant notamment la consolidation des libertés, la constitution des associations et la promotion de la vie et action associatives, étant donné qu'il s'agit en fait d'une école exemplaire d'apprentissage de la démocratie et de la solidarité sociale. Pour Ismail Alaoui, le dialogue national sur la société civile fait partie d'une action édificatrice entreprise dans le cadre de la mise en œuvre du contenu de la Constitution. Il concerne plutôt le volet législatif et vise surtout l'amélioration du système législatif, la gouvernance des associations, le suivi et l'organisation de l'information relative à la société civile et ses associations et organisations non gouvernementales, a-t-il poursuivi. C'est un travail qui se propose la consolidation des outils constitutionnels d'encadrement des citoyens à travers la dynamisation du rôle de la société civile, de sa place et de ses nouvelles prérogatives constitutionnelles dans le sillage de la lutte nationale pour l'édification d'une société plus démocratique et d'un Etat de droit visant la réhabilitation de la solidarité sociale, a-t-il expliqué. Il s'agit donc pour les participants à ce débat d'élaborer un système juridique complet, fondé sur les dispositions de la Constitution, mais également sur le contenu des conventions et chartes internationales, dont en premier lieu la déclaration universelle des droits de l'homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifiés par le Maroc. Pour parvenir à des propositions pratiques, le président de la Commission a estimé nécessaire de dresser au préalable le constat de la situation des associations et organisations de la société civile au Maroc, de leur gestion et de leur gouvernance avant de se pencher sur la qualité du partenariat entre les organismes de l'Etat d'une part et les associations et organisations non gouvernementales d'autre part. Il est également question pour les participants à ce débat national d'évaluer les besoins des associations de la civile et de l'appui que l'Etat et le secteur privé se doivent de leur apporter pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle. Ils seront aussi invités à examiner la situation de l'exercice du droit de constitution des associations et des différentes formes de financements internes et externes propres aux associations de la société civile dans un cadre qui assure l'indépendance de toute association et l'indépendance du tissu associatif dans son ensemble. Pour la réussite d'une telle entreprise de dialogue national, a affirmé Moulay Ismail Alaoui, il est indispensable de lui garantir l'indépendance requise et l'autogestion souhaitée dans le but de lui permettre d'aboutir à des résolutions efficientes, conformes à l'esprit de la Constitution et à la volonté associative, indépendante et libre et ce dans le but de parvenir à l'élaboration d'un pacte national qui définit les devoirs des associations, les droits de la société civile dont l'exercice illustrera la mise en œuvre de la démocratie par la participation (participative), laquelle n'est que le parachèvement de la démocratie représentative mandataire classique, qui tire sa légalité à son tour des élections générales, dont la portée reste incontestable. A l'issue de cette cérémonie, qui s'est déroulée en présence des présidents des deux chambres du Parlement, de membres du gouvernement, de parlementaires et de représentants d'organisations internationales (Banque mondiale, BAD, système des Nations unies, ISESCO), il a été procédé à l'installation des quelque 70 membres de la commission nationale du dialogue national sur la Société civile et nouvelles prérogatives constitutionnelles, qui représentent les secteurs gouvernementaux, les institutions constitutionnelles, des académiciens et diverses personnalités d'horizons divers.