Les prévisions du lundi 13 janvier    Reprise des vols directs entre la Libye et l'Italie après 10 ans d'arrêt    Les questions du Sahara oriental et du peuple kabyle... doivent voir la lumière    Akhannouch engagé dans la mise en oeuvre du caractère officiel de la langue amazighe    Gérald Darmanin propose de supprimer l'exemption de visa pour les dignitaires du régime d'Alger    Botola : Résultats et classement à l'issue d'une 18è journée tronquée    Botola : Le Wydad de Casablanca s'impose face à l'Union Touarga    Nizar Baraka critique les mauvais résultats du gouvernement Akhannouch    Moroccan embassy urges community to follow safety measures amid California wildfires    Morocco reclaims 40 km of «liberated territories» from Polisario    Managem cède la compagnie minière d'Oumejrane à "Purple Hedge Resources Morocco"    Amnistie sur le cash : Vers la fin de l'impunité fiscale ?    Nathan Devir: Le régime algérien, un "cocktail explosif" mêlant autocratie et échec    Prix Katara du poète du Prophète : 1.105 participants à la 7ème édition    Les médias français menacent de révéler ce qui est caché : les biens du régime des généraux en danger à l'étranger    Lockheed Martin célèbre plus de cinquante ans de coopération stratégique avec le Maroc    Inde: Un enseignant marocain distingué aux Global Teacher Awards    Le dernier tronçon de l'autoroute Tiznit-Dakhla achevé et ouvert à la circulation    Renforcement de la sécurité et protection des déplacés : Les Forces Armées Royales participent à une patrouille mixte au Nord-Kivu en République Démocratique du Congo    Akhannouch : «Des avancées significatives dans le soutien aux femmes veuves»    RNI : Akhannouch sonne la mobilisation    Akhannouch : « Nous devons intégrer les nouveautés du Code de la famille dans l'agenda du parti »    Une liaison aérienne directe lancée entre Rabat et Nador    Le nouveau président de la Commission nationale de la commande publique officiellement installé    Innovation technologique. Le Maroc brille au Consumer Electronics Show de Las Vegas    Rabat nouveau carrefour de la mode mondiale    Bilal El Khannouss étincelant face aux QPR d'Ilias Chair    Le Maroc prévoit d'élargir son réseau autoroutier de 66 % d'ici 2030    Vague de froid, de mardi à vendredi, dans plusieurs provinces du Royaume    Trophée Maroc Equestre: La 18ème édition célèbre les meilleurs cavaliers et cavalières qui ont brillé en 2024    Hubert Velud : « Une qualification méritée, nous avons toujours une marge de progression »    « Tiflwine » célèbre les traditions amazighes ancestrales    Une lettre à Adonis    «Yassine Adnane : renforcer la place de Marrakech comme ville et capitale du livre »    L'ANEF dément toute destruction de plants de pins à Nador    L'Armée marocaine : Modernisation stratégique, contrats d'armement ambitieux et position mondiale avancée    CHAN 2024: Annulation du stage de la sélection marocaine des natifs de 2000 et plus    CCAF: La RSB pour le sans-faute face au CD Lunda del Sul au début de l'après- midi    L'Ecole de formation des gardiens de la paix de Marrakech, un nouveau pas sur la voie de la consolidation de la décentralisation de la formation policière    Finale. Supercoupe d'Espagne / Real - Barça : Horaire? Diffusion?    Les relations commerciales entre le Maroc et l'Espagne atteignent un nouveau sommet pour la quatrième année consécutive    Incendies à Los Angeles: Le bilan grimpe à 16 morts    Gabriel Attal appelle à abroger l'accord bilatéral de 1968 face aux provocations d'Alger    Le retour du chaos : Les services de renseignement algériens impliqués dans l'attaque des camions marocains entre le Mali et la Mauritanie    Megarama : Quand on aime la vie, on ne va pas au cinéma    Le Liban et la Syrie s'engagent à ouvrir un nouveau chapitre dans leurs relations    Safi, cité océane : entre sinistre et gaucherie!    Découverte des épaves de deux navires archéologiques au large d'El Jadida    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Débat
La normalisation de la langue amazighe
Publié dans Albayane le 05 - 03 - 2013


est l'affaire de spécialistes
Depuis 2002, un travail énorme a été réalisé par les chercheurs de l'IRCAM et par les créateurs littéraires (romanciers, poètes,...). L'amazighe marocain a été standardisé en tenant compte des données de toutes les variantes régionales vivantes et encore utilisées à grande échelle comme langue maternelle par des millions de Marocains. Les structures lexicales, morphologiques et syntaxiques ont été normées. Des terminologies ont été élaborées dans les domaines de la grammaire, des médias, de la didactique, etc. Ce travail a été fait par l'IRCAM en tant qu'institution de l'Etat, comme dans toutes les expériences d'aménagement des langues dans le monde. Citons le cas de l'arabe avec les Ecoles de Koufa et Sabra, le cas du français avec l'Académie de Port-Royal, etc. La question de la graphie à utiliser a été réglée après un débat houleux entre différents acteurs sociaux, principalement durant le dernier trimestre de 2002. L'alphabet tifinaghe a été officiellement adopté et aménagé et les règles d'orthographe établies.
Ce sont les institutions étatiques qui prennent en charge l'aménagement des langues et ce sont les spécialistes de ces langues qui s'en occupent. Même si l'expérience de l'enseignement de l'amazighe depuis 2003 a eu beaucoup de défaillances, cela nous a permis d'avoir des manuels scolaires utilisables immédiatement, une réflexion sérieuse sur la didactique de la langue, et surtout une langue normée à tous les niveaux. Sur le plan pédagogique, Les chercheurs de l'IRCAM ont conçu une didactique de l'amazighe tenant compte de ces variations régionales (voir les manuels scolaire de la langue amazighe). La création de la Chaîne Tamazight et la dynamique audio-visuelle va dans le même sens. La loi organique devra donner un coup de pousse à l'implantation de la norme établie en approfondissant les acquis de travail des dix dernières années. Malheureusement, cette loi qui tarde à venir donne l‘occasion à certains amateurs de polémiquer à ce sujet. Ces personnes dont la plupart était contre la reconnaissance officielle de l'amazighe détournent actuellement leur déception vers des questions techniques comme la graphie tifinaghe ou la standardisation de la langue et parfois vers des questions touchant à la généralisation de son enseignement à tous les Marocains ... en relançant le débat pour gagner un peu de temps et faire diversion. Concernant le caractère unitaire ou pluriel d'une langue, il faut signaler que la sociolinguistique a démontré qu'aucune langue n'est homogène. Les langues vivantes, normées ou non normées, sont marquées par des variations de différentes natures (géolectales, sociolectales, etc.). Prenons le cas du français, c'est un super-système qui couvre des réalités linguistiques assez variées (Paris, Marseille, Wallonie, Québec, plusieurs zones en Afrique ...) avec des spécificités locales très prononcées touchant essentiellement à la prononciation et au lexique. Mais tout le monde parle du français. La langue française a été normalisée par une institution étatique. Malgré les spécificités régionales du français, on parle toujours d'une seule et même langue française. L'intercompréhension n'est pas une donnée à priori, c'est le résultat des contacts et de l'initiation aux correspondances entre deux variantes, par exemple le français québécois et le français de France. Le même constat est valable pour l'anglais ou l'espagnol. La langue normée est la somme des faits linguistiques attestés dans toutes les régions. On ne peut saisir une langue qu'à travers des faits de langues, des pratiques individuelles. Mais la somme des pratiques individuelles fait la langue. Quant à l'amazighe, ses variations régionales relevées touchent essentiellement la prononciation de quelques consonnes (les occlusives et les liquides) et une partie du lexique. La norme graphique permet de neutraliser les variations phonétiques et la synonymie permet de regrouper une grande partie des variations lexicales. Les variations régionales ne sont pas en contradiction avec une norme nationale. Tous les locuteurs amazighophones peuvent se reconnaître dans la langue normalisée (standardisée). L'oral continuera avec ses spécificités comme dans toutes les langues du monde. N'en déplaise à ceux qui ne sont pas du domaine et qui polémiquent encore, ces questions sont l'affaire d'institutions académiques et de spécialistes comme partout dans le monde, à moins de nier ce droit à l'amazighe.
*Professeur en linguistique amazighe à l'Université Ibn Zoher d'Agadir


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.