Débats sur la pratique syndicale et politique Dans le cadre de ses activités de formation et de concertation, la section provinciale d'Agadir Ida Outanane de la Fédération nationale de l'enseignement relevant de l'Union marocaine du travail (UMT), Saoudi El Amalki, membre de la section précitée a donné une conférence autour de la pratique politique et syndicale. Cette rencontre à laquelle a pris part le secrétaire général de l'union régionale de la centrale syndicale et un parterre de militantes et militants de la province et ailleurs, a été l'occasion pour l'assistance de débattre de cette importante thématique. Au préambule de cette activité qui s'insère dans la dynamique de la section, Mohamed Baala, modérateur, a mis l'accent sur la nature et l'objectif de cette manifestation, survenant dans le sillage de la remise en train de cette structure active à laquelle adhère une pléthore d'acteurs dans le secteur de l'éducation nationale. De son côté, Saoudi El Amalki a mis en exergue, de prime abord, l'importance de cette action visant l'approfondissement de l'échange sur la situation actuelle qui prévaut au sein de la pratique syndicale et politique. A ce propos, l'intervenant procéda, en premier lieu, à l'explicitation des deux concepts syndicat/parti, distincts, mais complémentaires et interactifs. A cet effet, il s'avère aberrant de vouloir subordonner l'action syndicale à des fins strictement partisanes, comme c'est le cas dans notre perception actuelle, au point de tomber dans la confusion et l'amalgame. Depuis quelques décennies, poursuit-il, la démultiplication syndicale liée étroitement au bon vouloir des décideurs partisans a grandement nui à cette action qui, au fil du temps, tend à s'effriter, à la différence de l'avant et après ère coloniale où le mouvement national militait de concert pour l'indépendance du pays, tout en gardant l'autonomie syndicale arborée par l'UMT. Pressentant cette menace émanant de l'union syndicale et l'intégrité partisane, le régime d'antan exerçait, dès lors, une véritable ruée pour la dislocation des deux camps, en faisant appel d'abord à l'armée et ensuite en «préfabriquant» des entités politiques «administratives». Cette situation a certes visé, en grande partie, la centrale syndicale qui a regroupé, dans le temps, toutes les composantes de la société et les forces progressistes. Cependant, il faut bien dire que, par la suite, le principe de l'unité syndicale a été piétiné par certaines entités politiques pour des calculs électoralistes, assénant aux intérêts suprêmes des couches sociales les plus déshérités et à la classe ouvrière, en particulier, des coups durs. Progressivement, profitant de cette déchirure syndicale, le Pouvoir, en complicité avec le Patronat ont procédé à la mainmise sur les richesses du pays et agressé les acquis su peuple opprimé. Comment faire pour redonner à l'action syndicale toute sa force, axée sur l'union et la solidarité ? Telle est la question qui se pose actuellement aussi bien dans le champ politique que syndical. Faut-il courir derrière l'unité syndicale qui, à priori, se montre inaccessible, ou encore se rendre à l'évidence et s'atteler aux tâches assignées ? Tous ces questionnements ont été, en fait, l'objet de débat franc et pertinent de l'auditoire.