La prostitution, un fléau florissant ! Certes, la prostitution n'est pas un métier comme les autres. Vendre son corps pour des fins commerciales ne saurait être un acte agréable. Plusieurs facteurs poussent à en user. Mais la pauvreté reste, le plus souvent, la principale cause du développement de cette gangrène qui se propage à une vitesse vertigineuse. Des filles, de plus en plus jeunes, affluent à la ville de l'araucaria des quatre coins du pays pour s'adonner à la pratique du plus vieux métier du monde. On se le rappelle. Ce malheureux et navrant scandale de la traite des blanches, il y a des années à El-Hajeb. Il avait soulevé un tollé général à travers tout le pays comme il avait provoqué, également, une émotion intense au sein de l'opinion publique. Défrayant la chronique, il avait fait couler beaucoup d'encre. Et au moment où l'on s'attendait à des mesures rigoureuses et irrévocables pour combattre ces fléaux déchiquetant notre société, et qui sont la prostitution et le proxénétisme, on remarque toujours, hormis quelques campagnes éphémères, une passivité totale que d'aucuns taxent de complice. Puisque ces deux maux ne font que se propager davantage à grande vitesse en tout lieu. Car, faut-il le mentionner, ils ne sont pas, comme on le rapporte ici et là, spécifiques à la seule ville d'El-Hajeb. Partout ces méfaits existent. Notamment dans les cités industrielles. N'y faisant pas exception, la ville d'El-Jadida, vivant à l'heure actuelle un véritable boom industriel et économique, souffre elle aussi de la prostitution. Les filles de joie, dont la plupart sont des mineures, y affluent des quatre coins du pays. Elles s'adonnent, en toute liberté, à cette sombre et malheureuse activité. Ceci sans être le moins du monde inquiétées. On les rencontre partout, même dans les endroits où pas un chat n'oserait s'aventurer. Cependant, leurs lieux de prédilection restent les débits des boissons alcoolisées et certains cafés. Au vu et au su de tous, les abus et les dépassements sont de rigueur. L'indignation, notamment à Sidi Bouzid, est totale. Impossible de fermer l'œil de la nuit. On ne peut que s'étonner de cette liberté d'agir illégale et déconcertante dans ces lieux où les propriétaires ne semblent craindre personne. Que l'on en juge ! Des restaurants, partout dans la province, se transformant en bars. Les horaires d'ouverture et de fermeture ne sont jamais respectés. Dans la ville d'El Jadida, rien ne semble stopper cette hémorragie sociale. La location des maisons, le jour et la nuit, par des courtiers de fortune, tenant à la main des clés à l'entrée de la ville, du côté de Casablanca et du côté de la route côtière vers Safi, encourage à cette pratique réprimandée par la loi. Du côté de la gare routière, ce sont des femmes qui proposent la location d'un « mahal» (un local) et en catimini elles proposent une fille. Et tant que cet état subsisterait, le fléau se développerait encore plus. Surtout pour des personnes qui, cherchant la discrétion, fuient leurs villes les week-end. Vivrait-on dans une jungle sans aucune réglementation? Les responsables sont-ils mal informés à ce point ? En tout cas, chacun de son côté devrait assumer ses responsabilités. Notamment du côté de la Délégation provinciale du tourisme qui semble dormir sur ses lauriers comme si rien de grave ne se passe. La prostitution, ainsi que les méfaits et nuisances qu'elle engendre, prend des proportions de plus en plus alarmantes. La laisser se propager à ce rythme, c'est exposer la société au pire. Il est encore temps d'y remédier pour circonscrire ce fléau dangereux.