seront révisés à la baisse Le ministère de la santé procédera à la révision des prix de plus de 1500 médicaments dans les semaines à venir, a annoncé, lundi à Genève, le ministre de la santé, El Hossein El Ouardi. «Nous avons abaissé les prix de 320 médicaments, certains ont connu une baisse de 83 pour cent et dans les semaines à venir nous allons revoir les prix de plus de 1500 médicaments en vue de leur abaissement», a-t-il indiqué, en marge de sa participation à une conférence ministérielle, organisée conjointement par l'Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale sur la couverture médicale universelle. Le ministre a souligné, par ailleurs, la problématique de la gestion des stocks des médicaments. «Le problème que nous avons aujourd'hui concerne ces stocks de médicaments et nous n'avons ni les moyens humains, ni les moyens informatiques pour les gérer. A Berrechid, par exemple, nous avons un stock de 250 tonnes de médicaments périmés», a-t-il déploré. Pour M. El Ouardi, l'alternative réside dans un partenariat public-privé et «d'acheter ce service auprès de grossîtes répartiteurs pharmaceutiques qui vont s'occuper du stockage et de la distribution». «A travers ce système, nous n'aurons plus de médicaments périmés, car nous disposerons d'un système informatisé, nous aurons l'information à temps et serons alertés à l'avance de la fin de péremption des stocks», a-t-il dit. Couverture médicale universelle En matière de couverture médicale universelle, El Hossein El Ouardi a souligné la nouveauté de l'expérience marocaine qu'est le régime d'assistance médicale (RAMED), lancée par SM le Roi Mohammed VI, le 13 mars 2012, au profit de 28 pc de la population marocaine. Ce programme couvre déjà 5,3 millions de bénéficiaires depuis son lancement en moins d'une année. Il s'agit d'un droit pour ces concitoyennes et concitoyens et une obligation de l'Etat, a souligné le ministre. Au cours de son intervention, le ministre a également abordé le financement du RAMED assuré essentiellement par l'Etat, à travers le ministère de la santé (ressources humaines, locaux, médicaments, etc..), et l'apport, tout récent, du Fonds de cohésion sociale, aux alentours de trois milliards de dirhams, en plus du flux financier de l'assurance maladie, dont le ministère de la santé bénéficie annuellement à hauteur de 5 pc. Pour M. El Ouardi, ce système de couverture médicale fait face à trois grands défis que sont la disponibilité des ressources, le paiement et l'utilisation inefficiente des ressources. Concernant le défi de la disponibilité des ressources, il a rappelé que le budget du ministère de la santé a été augmenté de 50 pc durant la période 2008-2013, tout en soulignant que le RAMED doit son financement essentiellement au Fonds de la cohésion sociale et que les ressources humaines doivent être mobilisées à travers les conventionnements et le partenariat public-privé. Le deuxième défi a trait au paiement direct des ménages au moment des demandes de soins. Cette participation des ménages devra connaître une réduction de 25 pc, a indiqué le ministre, soulignant que la troisième phase de la couverture médicale concernera les professions libérales et les indépendants pour aller à la couverture médicale universelle. «Nous avons couvert les salariés des secteurs public et privé à travers l'Assurance maladie obligatoire (AMO) qui concerne 34 pc de la population, le RAMED porte sur 28 pc et il reste 38 pc de la population que sont les salariés des professions libérales et les indépendants, pour aller à la couverture médicale universelle, avec une cohésion des deux caisses de gestion, que sont la CNOPS et la CNSS», a-t-il dit. S'agissant de l'utilisation inefficiente des ressources, M. El Hossein El Ouardi a indiqué que quels que soient les moyens mis par l'Etat «ils finiront par être dépassés parce que la technologie médicale connait une évolution rapide et cette technologie est onéreuse et aucun pays ne peut y faire face avec son secteur public tout seul», a-t-il insisté. Le ministre a rappelé que le Maroc a initié un partenariat public-privé pour la mise en commun des moyens et le travail en réseau. «Nous avons commencé, l'an dernier, une expérience d'achat de services du secteur privé, le gouvernement précédent l'avait inaugurée par l'achat des services de dialyse, nous l'avons amélioré par l'achat d'imageries», a-t-il indiqué. «A travers ces défis, nous avons montré comment le Maroc compte aller vers la couverture médicale universelle, dont la prochaine phase concernera les professions libérales et les indépendants et sera lancée avant la fin de l'année en cours», a-t-il dit.