Maghreb et crise globale, quelles opportunités? Le forum de Paris tenu le 06 février à Casablanca a été la tribune d'échanges sur les opportunités de la crise globale financière au Maghreb. Le contexte global de mutations d'ordre politique, économique, social dans lequel plongent les Etats est porteur d'une situation double. La montée du chaos et des incertitudes rend le monde opaque, mais ce bouleversement offre aussi des recettes pour réduire les dommages ou mieux pour en tirer profit. Pour le Maghreb qui ne sort pas indemne de cette situation globale, la recherche d'opportunités émanant de la crise et de solutions pour surmonter ses effets est très impérative. S'exprimant à l'ouverture du Forum de Paris-Casablanca round, Nizar Baraka, ministre de l'Economie et des finances a déclaré que l'intégration économique maghrébine pourrait garantir «une prospérité partagée par tous et l'instauration d'une société de confiance en Afrique du Nord» M. Jalloul banquier et ancien ministre tunisien des Finances a quant à lui préconisé l'établissement d'une Union maghrébine solide comme moyen adéquat pour résoudre les problèmes économiques auxquels sont confrontés les décideurs de la région du Maghreb. Au cours de ce forum, l'ex-directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss Kahn a affirmé que le contexte de la crise globale offrait au Maroc de nombreuses opportunités positives. Disposant d'une énorme compétitivité traduite par les investissements de grandes filiales étrangères, le Maroc pourrait jouer un rôle considérable de leader en Afrique. Sur le plan politique, le modèle marocain de stabilité politique pourrait servir d'exemple aux autres Etats de la région, a-t-il ajouté. Mais la réussite économique du Maroc serait la clé inéluctable pour ce rôle d'exemple décisif. Dans son intervention, Mohamed Kettani, PDG du groupe Attijariwafa Bank, a par ailleurs affirmé que dans ce contexte de crise, «la chance du Maroc c'est son continent». Pour sortir de ce labyrinthe économique, le Maroc devrait respirer au-delà de ses frontières nationales et régionales et accroitre son déploiement en Afrique subsaharienne par de nombreux investissements. La recherche de solutions à la crise devrait passer également par la confiance entre gouvernants et gouvernés, secteur public et privé. Il s'agira aussi surtout de repenser les modèles économiques et politiques ayant conduit à la crise de manière globale et régionale. Le désormais traditionnel échange entre spécialistes de l'économie et citoyens organisé cette année autour du thème poignant : «Vivre le chaos. Où sont les opportunités de la crise ?» a été un véritable lieu d'échange d'argumentaires, de propositions, de solutions à la question de la crise dans les deux rives de la méditerranée. Au cours des deux ateliers tenus pendant ce forum, les experts économistes ont affirmé que la formation et la qualification des ressources humaines et la conception de programmes réalisables au confluent des dimensions économique et sociale seraient certaines des clés pour braver la crise qui sévit depuis cinq ans. D'après Abdelhak El Khair El Idrissi, directeur Ingénierie Après-vente de Renault Samsung Motors, la solution résiderait dans l'amélioration de la qualité de la gouvernance et dans la prise en compte de la compétence interculturelle dans le contexte des échanges internationaux selon Rosa Canadas, présidente de la fondation Tanja.