Les prix de la volaille flambent La flambée des prix du poulet, vendu la semaine à Casablanca et ailleurs à 24 DH/kg, illustre la crise qui étouffe les éleveurs de volailles, à la suite de la hausse des coûts de production, et l'anarchie dans le secteur, selon l'Association nationale des producteurs des viandes de volailles (APV). Dans une déclaration à Al Bayane, le président de l'APV, Thami Boukhari a laissé entende que si aucune mesure n'est prise, le prix du poulet va dépasser sans doute 25 DH/Kg. Suite à la crise du secteur, qui n'a que trop duré, quelque 6500 éleveurs sont sur le point de déclarer faillite et 450.000 professionnels d'aller chercher ailleurs pour survivre, a-t-il expliqué. D'après lui, l'absence d'un interlocuteur au ministère de tutelle, qui les écoute et saisit leurs contraintes dans la perspective de rechercher des solutions à la crise de production a fait que la majorité des éleveurs a gelé ses activités, provoquant ainsi l'actuelle flambée des prix. L'aggravation de cette crise, du fait des hausses des matières premières et la baisse de la qualité des aliments de volaille, au cours des deux dernières années a causé d'importantes pertes aux éleveurs, a-t-il affirmé. Parallèlement à cette situation, le secteur est confronté à une véritable anarchie, marquée par le non respect de la loi 99/49, suite aux agissements d'un lobby qui entrave la recherche de toute solution aux problèmes des éleveurs, a-t-il ajouté. D'après lui, le ministère de l'agriculture assume pleinement la responsabilité de cette situation. Il lui reproche son incapacité de parvenir à des solutions visant la diminution du coût de production qui s'élève actuellement à 15 DH le poulet à la vente sur place dans l'exploitation. Pour rétablir les prix à leur ancien niveau, il est indispensable pour le ministère de tutelle et la fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) d'engager des pourparlers francs et transparents avec les professionnels, a proposé T. Boukhari. Pour sa part, la FISA estime que la flambée des prix de la volaille s'explique en premier par la baisse de l'offre par rapport à la demande sur le marché. Tout en reconnaissant que les pertes subies depuis Aid Al Adha par les éleveurs ont poussé nombre d'entre eux à abandonner l'activité, le président de la FISA Youssef Alaoui a estimé que les prix retrouveront probablement le mois prochain leurs niveaux normaux, une fois réalisé l'équilibre entre l'offre et la demande, ce qui devra permettre aux éleveurs de compenser leurs pertes. Dans sa déclaration à Al Bayane, le président de la FISA a insisté sur le fait que les professionnels saisissent parfaitement la portée de la loi 99/49, laquelle vise la mise à niveau de ce secteur qui emploie directement ou indirectement pas moins d'un quart de million de personnes.