Dans notre pays, l'opposition est en passe de se transformer en espace de négativisme systématique. Le constat est encore criard lors de l'émission «Kadaya wa Arae» qu'anime notre confrère Abderrahmane Adaoui. Devant une majorité scrupuleuse, égrenant, preuves à l'appui, les réalisations entreprises durant l'année écoulée, tout en révélant les limites et les insuffisances, en toute honnêteté, son interlocuteur du jour s'obstinait à brandir le slogan creux : «rien n'a été fait !», dans un ton renieur et provocateur. Tout au long de la séance, rien ne semble accrocher les renégats du plateau, pas même les chiffres parlants, avancés, avec sérénité et conviction, par le ministre de la Communication, Mustapha Khalfi (PJD), qui tenait un discours incisif et persuasif, malgré des moments passagers d'emportement, et le chef de cabinet du ministre de la Santé, Saïd Fekkak (PPS) qui se montrait beaucoup plus respectueux et sacerdotal malgré les coups d'intimidation. Pour ce dernier, il convient bien d'avoir présents à l'esprit les contextes internes et externes dans lesquels advenait le nouveau gouvernement, à savoir le printemps démocratique dans les pays du Maghreb et du Proche Orient et le mouvement des jeunes au Maroc. Cette évocation, enchaine-t-il, permet en effet de mesurer l'ampleur de la tâche assignée, sans perdre de vue non plus la crise mondiale qui sévit particulièrement dans la zone euro et la succession des périodes de sécheresse. De son côté, le porte-parole de l'exécutif fait étalage d'une série de démarches plausibles, aux plans de la gouvernance, de la croissance économique, du développement social... Grâce à ces opérations que les populations approchent de visu, poursuit-il, notamment l'augmentation des bourses des étudiants, des pensions des retraités..., en dépit des contraintes budgétaires, la stabilité nationale est de mise et incite, de plus en plus, à l'entrée en lice des investissements aussi bien nationaux qu'étrangers. D'autre part, souligne-t-il, qu'on ne saurait renier que le gouvernement actuel s'est engagé avec détermination et courage, dans la lutte sans merci contre la dépravation et l'économie de la rente (révélation des détenteurs des agréments de transport, des licences des carrières...), les défalcations des salaires inhérents aux grévistes de la justice, la santé, les collectivités locales, l'éducation nationale... Dans la dynamique de la mise en œuvre de la nouvelle Constitution, il est question pareillement de l'activation des instances nationales constituées dans ce sens, particulièrement celles en charge du combat contre la corruption, la préservation du fonds public...En fait, des mesures concrètes auxquelles s'investissent ces structures avec fermeté. Et de conclure, jamais autant de décrets n'ont été publiés, surtout ceux relatifs aux maints domaines de la vie active, en particulier le projet de décret 2-12-349 relatif aux marchés publics, s'inscrivant dans une volonté manifeste de moderniser et consolider la transparence dans la passation, le contrôle et la gestion de la commande publique, représentant une plus-value économique d'environ 24% du PIB marocain, soit plus de 150 milliards de DH. Pendant ce temps, ceux d'en face, en l'occurrence Lahouir Alami (CNI) et Soufiane Khairate (USFP), acerbes et à la limite de l'arrogance, versaient malheureusement dans les clichés révolus d'une opposition grincheuse. «Personne n'en veut au gouvernement Abderrahmane Youssoufia qu'on respecte vivement pour l'effort accompli dans le processus de modernisation et démocratisation du pays. Pourquoi alors provoquer un faux débat conflictuel entre le présent et le passé qui marquent, sans conteste, une continuité concrète ? », rétorqua le ministre à ces malheureux dérapages.