L'emploi, une préoccupation récurrente Il ne se passe pas un jour sans que la question de l'emploi en Espagne soit mentionnée dans les médias et discours politiques comme la principale préoccupation de la société. Ce qui est vrai est que le marché de l'emploi en 2013 ne connaîtra pas de miracle capable de dissiper le pessimisme qui règne en maître dans la pensée de près de cinq millions de chômeurs et de leurs familles. Les données officielles sur le chômage, analysées par Al Bayane dans son édition de jeudi, ont tiré la sonnette d'alarme puisque le nombre des sans-emploi a augmenté de 426.364 personnes en 2012 (hausse de 9,6% par rapport à 2011) pour atteindre un total de 4.848.723 de chômeurs. Ce chiffre en cache d'autres si l'ion prend en considération ses conséquences sur la population active, le total des personnes actives occupées ainsi que sur le volume des allocations pour chômage puisées dans les fonds publics. De ce fait, le nombre des travailleurs cotisant à la Sécurité sociale s'est réduit de 4,7% passant de 17.229.922 affiliés en 2011 à 16.442.681 en 2012, soit une perte nette de 787.240 affiliés. Ce chiffre est quasi similaire à celui de 2003, qui marquait 16.589.561 affiliés. Dans l'attente de connaître les statistiques définitives, les dépenses en termes d'allocations de chômage ont progressé de 4,9% en novembre dernier en comparaison avec le même mois de 2011, a indiqué le ministère espagnol de l'emploi et de la sécurité Sociale. Ce sont 3.001.078 personnes, dont 335.663 étrangers, qui ont eu droit à une allocation chômage durant ce mois (plus 3,8% par rapport à novembre 2011), soit un montant moyen de 862,2 euros par personne. La part des dépenses destinées à la couverture des allocations chômage pour étrangers représente 9% des fonds destinées à ce service, soit 241,4 millions d'euros. Le reste des chômeurs chroniques ont perdu ce type de prestations sociales et survivent grâce à d'autres formes d'aides. Autre donnée significative à retenir est le licenciement entre juillet 2011 et juillet 2012 par les administrations des communautés autonomes (régions) de 17.336 travailleurs contractuels dans la perspective de réduire les dépenses publiques. D'après une étude de conjoncture, réalisée par l'institut privé Manpower de Proyeccion de Empleo, les conclusions de contrats de travail pour le premier trimestre baisseraient de 11%, pour marquer le niveau enregistré durant la même période en 2009. Ceci signifie que la récession économique en Espagne se maintiendrait pour la cinquième année consécutive. L'ensemble des données qui viennent d'être exposées contraste totalement avec la situation du marché du travail en Allemagne, qui bat un record d'emploi avec 41,5 millions de personnes occupées en 2012. Cette performance démontre aussi la différence de modèle économique qui a permis au marché du travail allemand d'offrir 416.000 emplois de plus qu'en 2011. Parallèlement, le total des sans-emploi a baissé de 162.000 personnes pour situer le taux de chômage à 5,7% dans ce pays. Sera-t-il possible pour l'Espagne de renverser la tendance pour atteindre les mêmes résultats que les allemands à moyen terme ?