Régime et exercice retardent le diabète de 14 ans Le diabète est un problème de santé publique. Le nombre de malades continue de progresser au Maroc. Cette maladie engendre des graves complications qui peuvent toucher les reins, les yeux, le cœur et plusieurs autres organes du corps humain. Quelque 2 millions d'adultes de plus de 30 ans sont diabétiques et la plupart d'entre eux sont des non-insulino-dépendants. Cette forme de diabète est désignée sous le nom de diabète de type 2. Le traitement du diabète, qu'il s'agisse d'un type 1 (insulinodépendant), d'un type 2 reste du ressort du médecin traitant, mais il passe toujours par des mesures hygiéno-diététiques : une modification du mode de vie par la pratique d'une activité physique régulièrement et la réduction de l'excès pondéral. Le diabète de type 2, survient lorsque l'organisme est incapable de produire suffisamment d'insuline pour répondre aux besoins de l'organisme ou d'utiliser l'insuline produite comme il convient. Le diabète de type II touche avant tout et surtout l'adulte sédentaire, c'est le plus fréquent et les spécialistes estiment son pourcentage à 85 à 90% des personnes atteintes par le diabète. Ce dysfonctionnement ne peut être maîtrisé que par un régime alimentaire draconien, des médicaments et des exercices physiques systématiques et réguliers. Des chercheurs viennent de montrer que des modifications du mode de vie font reculer le moment du début de la maladie. Actuellement au Maroc, selon les spécialistes, le nombre de diabétiques au Maroc est estimé à près de trois millions de personnes. A une prédisposition génétique, se greffent un mode de vie sédentaire et statique et une alimentation trop calorique, pour expliquer une telle évolution. Celle-ci ne serait pourtant pas inéluctable. Un essai de prévention du diabète lancé par des médecins chinois et dont les résultats ont été publié dans la revue britannique The Lancet prouve qu'il est possible de reculer le début de la maladie de 14 années uniquement par l'exercice physique et le régime alimentaire et de gagner des années de vie en plus. On ne le répétera jamais assez, mais il faut savoir que le traitement du diabète, qu'il s'agisse d'un type 1 (insulinodépendant), d'un type 2 (de la maturité) ou gestationnel (de la grossesse), passe toujours par des mesures hygiéno-diététiques. Elles se résument, en gros, à une nutrition adaptée, et à une réduction de l'excès pondéral si nécessaire. Dans la pratique courante, c'est le médecin traitant qui conseille tel ou tel régime à son malade. Mais la maladie diabétique nécessite une prise en charge multidisciplinaire, c'est pourquoi il est important de confier le volet relatif à l'alimentation du diabétique à un spécialiste en la matière, en l'occurrence le diététicien et bien entendu la diététicienne En effet, la diététicienne ou la nutritionniste peut élaborer et proposer un plan d'alimentation approprié à chaque malade tout en tenant compte des spécificités et des situations des uns et des autres (poids, âge, activités physiques, antécédents médicaux, etc.). La diététicienne entreprendra un travail important, ce qui permettra la mise en place d'un protocole adapté en ce qui concerne l'alimentation du patient et, au passage, assurer régulièrement le contrôle et la surveillance de l'alimentation du diabétique qui sont fondamentaux pour celui–ci. La surveillance de l'alimentation permet d'éviter des modifications importantes de la glycémie et de prévenir l'apparition des complications du diabète (cardio-vasculaires, rénales, ophtalmiques...). Les mesures nutritionnelles concernent à la fois les patients en surpoids et... les autres ! Tout diabétique doit suivre un régime équilibré. Mais pas de panique, la répartition entre les apports de glucides (pain, pâtes, riz, pommes de terre...) et de lipides alimentaires (graisses animales et végétales) doit impérativement tenir compte des habitudes de chaque patient. Pas de régime drastique Les régimes conseillés aux diabétiques doivent rester modérément restrictifs – sauf en cas d'obésité morbide, bien sûr ! Les conseils nutritionnels donnent en effet de meilleurs résultats à long terme lorsqu'ils sont vraiment «tenables». Ça évite de craquer ! Autre avantage de la modération : elle évite les effets secondaires, fréquents en cas de restrictions alimentaires sévères (déficits en micronutriments, notamment). Le traitement, car le régime en est un !, diffère selon les diabètes. Ainsi, les types 1 et 2 s'équilibrent grâce à l'application de mesures nutritionnelles adaptées permettant à l'organisme de mieux réguler sa glycémie en privilégiant les sucres lents, par exemple (maigrir n'est heureusement utile qu'en cas de surcharge pondérale). En pratique : en cas de diabète non insulinodépendant, le régime peut être associé si besoin à des antidiabétiques oraux. Le diabète de type 1 (insulinodépendant) et le diabète gestationnel se traitent quant à eux par des mesures nutritionnelles associées à des injections d'insuline. Le régime doit apporter au diabétique une ration calorique suffisante en rapport avec son poids et ses besoins énergétiques. Un diabétique de poids normal à des besoins normaux qu'il faut respecter. Un diabétique de poids supérieur à la normale a des besoins quantitatifs réduits. Le régime est prescrit par le médecin seul qui l'adapte à chaque malade selon son âge, son activité physique, son poids et la forme de son diabète. On admet couramment que chez le diabétique, le régime comporte en règle générale : - 20 % de calories d'origine protidique, - 40 % de calories d'origine lipidique, - 40 % de calories d'origine glucidique. -100 g de protides et de glucides apportent 400 calories chacun. 100 g de lipides apportent 900 calories. Pour établir un régime de façon rationnelle, il est nécessaire de connaître la teneur des aliments en leurs principaux composants, en particulier en glucides, ce qui permet de lutter inlassablement contre la monotonie du régime. Dans la pratique, les aliments se classent en sept catégories qui, contrairement à ce que l'on pourrait être amené à croire, ne sont pas interchangeables car, en plus des glucides préformés qu'ils contiennent en quantités inégales, ils apportent des oligo-éléments, des minéraux, des vitamines qui interviennent dans le bon équilibre alimentaire. Il sera donc souhaitable, par exemple, de remplacer les pommes de terre par d'autres féculents, les fruits par d'autres fruits, les légumes verts par d'autres légumes verts pour obtenir une alimentation variée et rationnelle. Il ne faut pas oublier que, dans le calcul de la ration quotidienne, doivent entrer en compte les boissons. Quels aliments chisir ? A / Aliments pouvant être consommés librement Toutes les viandes, les poissons, les œufs, les fromages et les matières grasses avec modération. Certains légumes verts: aubergine, asperge, céleri en branche, choux blanc et rouge, chou-fleur, concombre, courgette, endive, épinard, laitue, poivron, tomate, radis. Certains fruits : pamplemousse, orange, melon, pastèque, mandarine, fraise, mûre. B / Aliments dont la consommation doit être contrôlée Lait frais, yaourt nature. Légumes frais: betterave, carotte, radis rave, choux de Bruxelles, navet, artichaut, petits pois, légumes secs et pomme de terre. Céréales: pains blanc et complet, pâte, riz, semoule, biscotte. C / Aliments interdits Fruits: banane, raisin, figue fraîche, datte et tous les fruits secs et séchés, fruits confits et en conserve. Desserts: sucre et sucreries, bonbons, chocolat, nougat, pâte de fruit, confiture, miel, pâtisserie, pain d'épice, lait concentré sucré. Boissons: apéritif, liqueur, cidre, bière, eaux de vie, limonade, soda, Coca-Cola, sirop, jus de fruits du commerce sucrés. D'autre part, il ne faut pas oublier que les aliments et partant tous les glucides à absorber en 24 heures, doivent être répartis correctement dans la journée. La répartition des repas sera différente chez les malades traités par le régime seulement, ceux qui sont traités par des sulfamides hypoglycémiants (ceux-ci se contentent aisément de trois repas par jour), et les diabétiques traités par l'insuline (ces malades ont intérêt à prendre dans la journée 4 à 5 repas suivant leur cas personnel). Ce sont donc les modalités du traitement insulinique qui orientent la répartition des repas dans la journée du diabétique. Dans tous les cas de figure, il est fondamental pour un diabétique de bien suivre les conseils de son médecin traitant en ce qui concerne le traitement, le régime, l'activité physique.... Pour avoir de bons résultats, mieux vaut bénéficier d'un suivi régulier. Il faut demander régulièrement conseil à son médecin traitant, son diabétologue ou une diététicienne. Les spécialistes conseillent également de faire un peu d'activité physique lorsque c'est possible. Premièrement, elle permet de maîtriser son poids. Deuxièmement, elle est souvent associée à une alimentation plus équilibrée.