La maladie diabétique ou (marde soucare) comme on a tendance à le désigner chez nous, est une maladie métabolique qui se définit par une augmentation constante du taux de glucose dans le sang (hyperglycémie). La glycémie reflète l'équilibre entre les entrées de glucose dans la circulation sanguine et son utilisation par les cellules des différents organes. On parle généralement de diabète lorsque l'on constate à deux reprises, une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1 ,26 g/l. La normale se situe entre 0,80 et 1,10 g/l à jeun. Si le traitement est relativement bien suivi par les malades, il n'en demeure pas moins vrai que côté alimentation, les patients ont souvent beaucoup de difficultés pour établir une liste précise d'aliments à privilégier et ceux à proscrire. Petit éclairage sur l'alimentation du diabétique. On ne le répétera jamais assez, mais il faut savoir que le traitement du diabète, qu'il s'agisse d'un type 1 (insulinodépendant), d'un type 2 (de la maturité) ou gestationnel (de la grossesse), passe toujours par des mesures hygiéno-diététiques. Elles se résument, en gros, à une nutrition adaptée, et à une réduction de l'excès pondéral si nécessaire. Dans la pratique courante, c'est le médecin traitant qui conseille tel ou tel régime à son malade. Mais la maladie diabétique nécessite une prise en charge multidisciplinaire, c'est pourquoi il est important de confier le volet relatif à l'alimentation du diabétique à un spécialiste en la matière, en l'occurrence le diététicien et bien entendu la diététicienne En effet, la diététicienne ou la nutritionniste peut élaborer et proposer un plan d'alimentation approprié à chaque malade tout en tenant compte des spécificités et des situations des uns et des autres (poids, âge, activités physiques, antécédents médicaux, etc.) La diététicienne entreprendra un travail important, ce qui permettra la mise en place d'un protocole adapté en ce qui concerne l'alimentation du patient et, au passage, assurer régulièrement le contrôle et la surveillance de l'alimentation du diabétique qui sont fondamentaux pour celui–ci. La surveillance de l'alimentation permet d'éviter des modifications importantes de la glycémie et de prévenir l'apparition des complications du diabète (cardio-vasculaires, rénales, ophtalmiques...). Qui doit se mettre à la diète ? Les mesures nutritionnelles concernent à la fois les patients en surpoids et… les autres ! Tout diabétique doit suivre un régime équilibré. Mais pas de panique, la répartition entre les apports de glucides (pain, pâtes, riz, pommes de terre…) et de lipides alimentaires (graisses animales et végétales) doit impérativement tenir compte des habitudes de chaque patient... En bref, votre médecin ne doit pas vous brimer ! Pas de régime drastique Les régimes conseillés aux diabétiques doivent rester modérément restrictifs – sauf en cas d'obésité morbide, bien sûr ! Les conseils nutritionnels donnent en effet de meilleurs résultats à long terme lorsqu'ils sont vraiment "tenables". Ça évite de craquer ! Autre avantage de la modération : elle évite les effets secondaires, fréquents en cas de restrictions alimentaires sévères (déficits en micronutriments, notamment). Ce qui change selon les diabètes Le traitement, car le régime en est un !, diffère selon les diabètes. Ainsi, les types 1 et 2 s'équilibrent grâce à l'application de mesures nutritionnelles adaptées permettant à l'organisme de mieux réguler sa glycémie en privilégiant les sucres lents, par exemple (maigrir n'est heureusement utile qu'en cas de surcharge pondérale). En pratique : en cas de diabète non insulinodépendant, le régime peut être associé si besoin à des antidiabétiques oraux. Le diabète de type 1 (insulinodépendant) et le diabète gestationnel se traitent quant à eux par des mesures nutritionnelles associées à des injections d'insuline. Les principes du régime du diabétique Le régime doit apporter au diabétique une ration calorique suffisante en rapport avec son poids et ses besoins énergétiques. Un diabétique de poids normal à des besoins normaux qu'il faut respecter. Un diabétique de poids supérieur à la normale a des besoins quantitatifs réduits. Le régime est prescrit par le médecin seul qui l'adapte à chaque malade selon son âge, son activité physique, son poids et la forme de son diabète. On admet couramment que chez le diabétique, le régime comporte en règle générale : 20 % de calories d'origine protidique, 40 % de calories d'origine lipidique, 40 % de calories d'origine glucidique. 100 g de protides et de glucides apportent 400 calories chacun. 100 g de lipides apportent 900 calories. Pour établir un régime de façon rationnelle, il est nécessaire de connaître la teneur des aliments en leurs principaux composants, en particulier en glucides, ce qui permet de lutter inlassablement contre la monotonie du régime. Dans la pratique, les aliments se classent en sept catégories qui, contrairement à ce que l'on pourrait être amené à croire, ne sont pas interchangeables car, en plus des glucides préformés qu'ils contiennent en quantités inégales, ils apportent des oligo-éléments, des minéraux, des vitamines qui interviennent dans le bon équilibre alimentaire. Il sera donc souhaitable, par exemple, de remplacer les pommes de terre par d'autres féculents, les fruits par d'autres fruits, les légumes verts par d'autres légumes verts pour obtenir une alimentation variée et rationnelle. Il ne faut pas oublier que, dans le calcul de la ration quotidienne, doivent entrer en compte les boissons. Il existe pour le diabétique trois grandes catégories d'aliments A / Aliments pouvant être consommés librement Toutes les viandes. Poissons, mollusques, crustacés. Œufs, fromages et matières grasses avec modération. Certains légumes verts: aubergine, asperge, céleri en branche, choux blanc et rouge, chou-fleur, champignon, concombre, cresson, courgette, endive, épinard, laitue, scarole frisée, poivron, tomate, radis. Certains fruits: pamplemousse, orange, melon, pastèque, mandarine, fraise, framboise, mûre. B / Aliments dont la consommation doit être contrôlée Lait frais, yaourt nature. Légumes frais: betterave, carotte, radis rave, choux de Bruxelles, navet, salsifis, artichaut, petits pois, , légumes secs et pomme de terre. Céréales: pains blanc et complet, pâte, riz, semoule, biscotte. C / Aliments interdits Fruits: banane, raisin, figue fraîche, datte et tous les fruits secs et séchés, fruits confits et en conserve. Desserts: sucre et sucreries, bonbons, chocolat, nougat, pâte de fruit, confiture, miel, pâtisserie, pain d'épice, lait concentré sucré. Boissons: apéritif, liqueur, vin sucré, cidre, bière, eaux de vie, limonade, soda, Coca-Cola, sirop, jus de fruits du commerce sucrés. D'autre part, il ne faut pas oublier que les aliments et partant tous les glucides à absorber en 24 heures, doivent être répartis correctement dans la journée. La répartition des repas sera différente chez les malades traités par : le régime seulement, ceux qui sont traités par des sulfamides hypoglycémiants (ceux-ci se contentent aisément de trois repas par jour), et les diabétiques traités par l'insuline (ces malades ont intérêt à prendre dans la journée 4 à 5 repas suivant leur cas personnel). Ce sont donc les modalités du traitement insulinique qui orientent la répartition des repas dans la journée du diabétique. Dans tous les cas de figure, il est fondamental pour un diabétique de bien suivre les conseils de son médecin traitant en ce qui concerne le traitement, le régime, l'activité physique…. Les éléments contenus dans cet article ne sont pas une règle générale, tout au plus ils permettent d'avoir une vision plus claire pour les malades diabétiques et contribuent aussi a mieux informer nos lecteurs sur l'alimentation du diabétique. D'ici là portez – vous bien et surtout respectez les rendez-vous des consultations